Ce lundi 22 juillet 2019, 3 ans après l’enlèvement du journaliste Jean Bigirimana, le Groupe de presse Iwacu a organisé une cérémonie en l’honneur de ce disparu.
C’est vers 12 heures et demie ses collègues se rassemblent pour commémorer ce triste anniversaire. Vêtus de noirs, ils forment deux haies d’honneur devant le portait géant de Jean Bigirimana affiché sur un mur dans les enceintes du Groupe de Presse Iwacu.
Deux jeunes journalistes de la rédaction, un jeune homme et une jeune demoiselle, le genre oblige, sont choisis pour porter la couronne jusqu’au pied de ce portait. «C’est un message qu’Iwacu n’est pas tombé, que la relève est là, que Jean n’est pas disparu pour rien », dira Léandre Sikuyavuga, Directeurs des Rédactions. Tous les journalistes sont invités à observer une minute de silence. Un moment solennel plein d’émotions.
Quand le Directeur des Rédactions prend la parole, c’est pour exprimer la peine laissée par cette disparition et douleur ressentie par toute la rédaction face à ce drame. «La disparition de Jean Bigirimana est une épreuve, un traumatisme pour nous tous. Depuis la terrible date, nous vivons la peur au ventre mais nous n’avons pas lâché. Nous avons continué notre travail ».
Un appel à plus de professionnalisme
Dans son mot de circonstance, une pensée spéciale pour la famille de ce journaliste disparu : «En ce triste anniversaire, nous pensons à son épouse et à ses deux enfants en exil. Que cette famille sache qu’elle peut toujours compter sur Iwacu».
Léandre Sikuyavuga appellera les journalistes d’Iwacu à ne pas baisser la garde : «Chers collègues, la situation n’est pas facile pour Iwacu mais faites courageusement votre travail, soyez professionnels. Notre rôle est essentiel, les Burundais ont besoin d’une information diversifiée, de qualité. Iwacu, les voix du Burundi, c’est notre devise. Restons donc au service du Burundi et de tous les Burundais », conclura le Directeur des Rédactions.
Signalons que Jean Bigirimana disparaît dans l’après-midi du vendredi 22 juillet 2016 à Bugarama dans la province de Muramvya. Alertés quelques semaines après son enlèvement, ses collègues effectueront des recherches dans cette région et surtout dans la rivière Mubarazi.
Deux corps sans vie seront repêchés. L’un des corps est décapité. Une demande d’un test ADN adressée à la CNDIH (Commission nationale indépendante des droits de l’Homme) par Iwacu ne sera pas honorée.
La police indiquera par la suite que le journaliste Jean ne fait pas partie des deux corps retrouvés dans cette rivière. C’était après une identification physique par l’épouse du reporter disparu à la morgue de l’hôpital de Muramvya. «Il n’y a pas de Jean», ’’tweetera’’ Pierre Nkurikiye, le porte-parole de la Police.