Samedi 02 novembre 2024

Culture

«Je ne peux pas vendre ce que j’ai reçu gratuitement »

07/01/2017 12

A la retraite, l’abbé Adrien Ntabona promet des conférences-débats sur la culture, pendant trois ans, au centre culturel Bwenge Nyabwo.

L’abbé Adrien Ntabona en train d’introduire son projet.
L’abbé Adrien Ntabona en train d’introduire son projet.

L’abbé Adrien Ntabona, Directeur du Centre de recherche pour l’inculturation et le développement (CRID), a procédé, ce samedi 7 janvier, au lancement du projet « éthique et cultures », au centre culturel Bwenge Nyabwo de Mutanga Sud.

Ce projet s’étendra sur 3 ans. Il consiste en l’animation de conférences-débats, tous les samedis, sur la culture en général et la culture traditionnelle du Burundi en particulier.

Ce professeur à la retraite justifie son projet par le souhait de remettre au pays sa culture : « Le pays a vraiment besoin de se réapproprier sa culture après l’avoir perdue progressivement. »

Il déplore que tous les gouvernements n’aient compris, depuis l’indépendance, le concept de la culture que sous son troisième aspect.
« La culture renvoie à trois niveaux : le premier correspond aux valeurs, le second aux institutions et à la célébration de la vie et le dernier à l’expression et à l’outillage. »

L’abbé Adrien Ntabona dit que son cours sera gratuit : «Je ne peux pas vendre ce que j’ai reçu gratuitement. J’ai acquis ces connaissances par des recherches que j’ai menées à travers le pays. » Il affirme qu’il ne revendiquera pas les droits d’auteur à quiconque voudra vendre les enseignements dispensés dans le cadre de ce projet.

Un projet pour tous

Il promet également de certifier ceux qui suivront son cours régulièrement : « Je donnerai un certificat de fréquentation selon les modules semestrielles. »

Isaac Ndereyimana, étudiant en Droit bac III à l’Université du Burundi, estime que ce cours sera très bénéfique pour la jeunesse. Il s’engage à son tour à en parler aux autres et surtout à les exhorter à manifester un intérêt vis-à-vis des valeurs culturelles traditionnelles du Burundi.

Le projet « éthique et cultures » n’est pas destiné aux seuls lettrés. L’abbé Adrien Ntabona assure avoir pensé à tout le monde. « Mon cours sera dispensé plus en kirundi qu’en français. Ceux qui ne parlent que le kirundi sont aussi les bienvenus. »

Ce prêtre de l’Eglise catholique concrétise une promesse (http://bit.ly/2jnaWdh) qu’il avait faite, le 16 décembre dernier, à l’occasion d’un échange scientifique, organisé au campus Mutanga, en hommage aux professeurs de la faculté des Lettres à la retraite.

Forum des lecteurs d'Iwacu

12 réactions
  1. KABADUGARITSE

    Je ne sais pas s’il y aura du monde. Mes compatriotes mettent plus de moyens à la construction de leurs immeubles qu’ils n’en mettent pour élever leurs cerveaux.-

    • Bakari

      @KABADUGARITSE
      Les deux ne sont pas incompatibles! Vos compatriotes ont peut-être la brique dans le ventre tout en étant cultivés!
      Entendons-nous bien: je n’ai rien à élever, en ce qui me concerne!

  2. Fofo

    Cher Professeur Abbé Adrien Ntabonasi courage pour ce projet. Toutefois, je doute de l’atteinte de cet ojbetif car les cultures africaines tendent à disparaitre complétement. Face à ce que l’occident appelle « Civilisation » et « Modernité », nos cultures seront bientôt enseignées dans le cours d’Histoire au lieu du Civisme. C’est pas pour vous décourager mais de par ce que je vois un peu partout en Afrique, il est clair que la nouvelle génération n’attache plus d’importance à ce sujet. Même ceux qui prétendent promouvoir nos cultures le font juste pour gagner de l’argent. Comment quelqu’un qui ne parvient à accepter la couleur de sa propre peau ou les cheveux de sa propre tête pourra comprendre la valeur de sa culture? Comment quelqu’un qui ne connait même pas parler sa langue natale parviendra à promouvoir sa culture? Ce n’est pas leur erreur plutôt l’erreur de ceux-là qui pensaient que la civilisation ou la modernité signifie l’abandon de nos cultures, nos valeurs, notre habillement, nos nourritures, … alors que c’est cela qui constituait notre richesse naturelle, au-delà même de nos autres ressources naturelles.

  3. mahoro

    Impundu kuri uwo mushingantahe, yokurikigwa ngira abarundi twokunguka.
    Abandi muri hehe? Mwunganire.
    Turagukeje!

  4. Rutake Tharcisse

    Cette initiative du professeur Ntabona est louable. Je suis moi aussi d’avis que les Burundais, surtout les plus eduques que les autres, ont besoin de s’approprier, d’une maniere reflechie, la culture burundaise.

    • BIGIRIMANA

      Jewe sinumva ico iyo projet izoza guhindura , nimba nyene kuyitanguza atabundi buhinga bwukwigisha yaronse . Uwo mupadiri yararonse imyaka myinshi yokwigisha abantu ijambo ry’Imana , n’Imico y’Ikirundi,kama. Nico gituma ntumva ico agiye guhindura ubu ari muri retraite! Birazwiko ari umuhinga mubijanye na kahise , imico nivyerekeranye n’Indimi.
      Le but de son projet et de remettre au pays sa culture. Qui peut m’expliquer cette phrase ?

      • Bakari

        J’ai le même questionnement

      • ngabire

        Son objectif n’est pas de changer les choses mais de redonner à la culture une place de choix. En Occident , quand vous analysez les grandes révolutions qui s’y sont déroulées, on se rend compte que c’est le secteur culturel qui en est à la base ( la France, la Belgique..les pays que je connais le mieux..). Un peuple sans culture et un peuple sans âme…Nous devons saluer toutes les initiatives qui vont dans le sens de l’appropriation de notre  » akaranga »(. comme le blog « yaga ») au lieu de ramasser tout ce que le vent de l’Afrique de l’ouest ou l’Occident nous apporte.

        • athanase karayenga

          Cher Abbé Adrien,

          Votre projet est absolument admirable. Je vous serais infiniment reconnaissant de publier aussi vos cours sur un site internet afin que les Burundais de la diaspora ainsi que les amis du Burundi dans le monde puissent y accéder.

          Si jamais vous aviez besoin d’un coup de main pour concevoir un site internet ad hoc et pour charger le contenu de vos cours sur cet espace, je suis à votre disposition pour vous aider à réaliser ce projet magnifique.

          Avec mes voeux de bonheur et de bonne santé.
          Athanase Karayenga

          • Génération 80

            J’ai eu la même idée/suggestion mais il faut plus qu’un site web. Je concevrai une maquette de diffusion que je soumettrai à l’abbé Ntabona dans les prochains mois.
            Amitiés à vous deux et à bientôt.

          • Athanase Karayenga

            Cher ami Génération 80,

            Mille bravos pour votre proposition. Si vous le souhaitez, merci de m’envoyer aussi une copie de la maquette de la plateforme numérique que vous prévoyez d’envoyer à l’Abbé Ntabona. Je serais ravi de participer, d’une façon au d’une autre, à la mise en œuvre de ce formidable projet . Si l’Abbé Ntabona le souhaite évidemment. Antoine Kaburahe, le Directeur du Groupe Iwacu ou Léandre Sikuyavuga, Rédacteur en Chef du Groupe Iwacu, peuvent vous donner mes coordonnées et les donner à l’Abbé Ntabona. Ainsi, la boucle serait bouclée. Mes amitiés à vous.

            Athanase Karayenga

      • Ndavuga simvura

        Cher Bigirimana et tous les autres qui pensent comme vous, le Professeur Ntabona a bel et bien tant essayé dans le passé et il compte continuer comme on dit en kirundi « Akagumye bagumako ». Il me semble que vous êtes de ceux qui ont des têtes bien pleines d’idées mais qui n’arrivent pas à changer ces rêves en réalité de peur que ca ne va pas aboutir: « Mpa akate ndambarare arutwa na mpa akabando nandare » pour vous éclairer encore.. Le professeur va dispenser des cours à ceux qui le veulent, il ne va pas imposer le droit d’auteur à ceux qui veulent partager la connaissance: n’est-ce pas déjà quelque chose à encourager? Pourquoi alors perdre du temps à mettre en doute ce que font les autres pour redonner la culture iriko iratituka à notre chère patrie au moment où mwari no kubashigikira mukanabafasha gukosora aho mubona bashobora kuba batariko bagenda uko bitegerejwe? Merci
        Ndavuga simvura toujours j’ai le rêve yo kubona abarundi tuvuga bike bikenewe hanyuma tugakora duteze imbere igihugu kandi dufatanye mu nda.
        Muhezagirwe!!

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