De passage à Bujumbura, l’Ambassadeur de Suisse au Burundi, avec résidence à Nairobi, s’est entretenu avec le directeur des publications d’Iwacu. M. Pitteloud a évoqué les libertés politiques, les élections de 2015, la loi sur la presse, etc.
Le verbe est posé. En vrai diplomate, M. Pitteloud pèse chaque mot. Il y a près d’une année, dans une rencontre exclusive avec Iwacu, il se disait « optimiste » sur l’évolution politique du Burundi. Garde-t-il le même avis ? Il ferme un moment les yeux. Une profonde inspiration.
Déclaration fracassante ? Non, il reste diplomate. Il faudra lire entre les lignes. « Aujourd’hui, la situation est plus difficile qu’elle ne l’était il y a huit mois. Heureusement, il y a encore des forces qui veulent perpétuer l’esprit d’Arusha »
L’Ambassadeur de Suisse au Burundi croit en effet dans « l’idéal » d’Arusha : « Il s’agissait de créer une société inclusive qui laisse les forces politiques rivales s’exprimer, avoir le droit à l’expression politique sans être victime de harcèlement »
Et aujourd’hui ? Silence du diplomate. Un moment de réflexion. « Je constate que plusieurs leaders politiques de l’opposition ont fait l’objet de procédures judiciaires», dit-il simplement. Par ailleurs, M. Pitteloud regrette les dissensions qui minent plusieurs partis politiques, qui « pourraient être fomentées à l’extérieur. »
Interrogé sur le resserrement de l’espace d’activité dénoncé par la société civile, l’Ambassadeur de Suisse au Burundi trouve que « la société civile burundaise est sous pression. » Quid de nombreuses accusations du gouvernement envers la société civile ? Le diplomate ne conteste pas que le gouvernement puisse avoir raison dans certains cas mais, pour lui, « une société civile a droit à l’erreur et ses membres ne devraient pas prendre des peines maximales sous prétexte d’atteinte à la sécurité nationale. » La justice préoccupe énormément M. Pitteloud. Ainsi, il dit avoir beaucoup de peine pour les condamnations infligées par exemple aux jeunes du MSD (une vingtaine de membres ont été condamnés à la prison à vie et de nombreux autres à des peines de 5 à 10 ans. NDLR)
« Des peines pénales excessives ne contribuent pas à stabiliser la situation ; au contraire, elles enveniment, empoisonnent le climat. Et si on décide d’appliquer les lois avec sévérité, il faut le faire pour tous », dit-il avec force. Et, doucement, comme une confidence, il lâche : « Un pouvoir sûr de sa légitimité n’a pas besoin de réagir de manière excessive.»
La violence n’est pas l’apanage du parti au pouvoir
Autre question qui revient : les risques des violences liées aux agissements des jeunes affiliés aux partis. Là, le parti au pouvoir et l’opposition en prennent pour leur grade. « La tentation d’utiliser la violence n’est pas l’apanage du parti au pouvoir, tous le partis sont concernés. » Si l’Ambassadeur Pitteloud reconnaît qu’il est légitime pour un parti politique d’avoir une organisation de jeunesse, les leaders doivent « imposer une discipline à leur jeunesse. »
Pour 2015, le diplomate suisse estime que le code électoral et celui de bonne conduite ont été acceptés. Aujourd’hui, d’après-lui, il faut « s’en tenir à la parole donnée. » Ainsi, tous les partis doivent pouvoir tenir des réunions en dehors de Bujumbura et accéder aux zones rurales sans entraves.
L’économie toujours oubliée
Mais le plus grand enjeu du Burundi, selon M. Pitteloud, c’est l’économie ; malheureusement c’est le parent pauvre des débats. « Depuis Arusha, toute l’attention est restée fixée sur les différents processus politiques qui ont occulté l’essentiel : l’économie, les questions de développement, la démographie… » Et « son rêve » serait que la campagne de 2015 tourne autour « des programmes économiques des partis politiques. »
« Les médias, ne donnez pas des prétextes aux forces restrictives ! »
Concernant la presse, la position de la Suisse ne bouge pas. La Suisse, et même la communauté internationale, ont jugé « liberticide la loi sur la presse ». Mais le Burundi est un Etat souverain. Le diplomate conseille tout de même que « cette loi sur la presse soit appliquée avec la plus grande retenue. »
M. Pitteloud est convaincu que le gouvernement devrait garantir la liberté d’expression qui constitue « une soupape ». Mais la loi est là. Il conseille aux médias d’être irréprochables: « Soyez pro, battez-vous pour garder votre espace, ne donnez pas aux forces restrictives des prétextes pour vous museler. » insiste-t-il. Malgré les critiques, l’Ambassadeur de Suisse au Burundi juge que le pays jouit quand même d’une liberté d’expression incomparable dans la sous-région. « C’est un trésor, préservez-le » conclut-il.
« Il faut s’en tenir a la parole donnee »
1. Plus les choses changent et plus ells restent les memes dans les deux pays jumeaux du Burundi et du Rwanda.
Deja au 19 eme siecle, l’arabe Hamed Ibrahim installe dans le royaume de Karagwe (nord-ouest de la Tanzanie) mettait en garde l’explorateur Sir Henry Morton Stanley (1841-1904) en exprimant ses difficultes a etablir des liens commerciaux avec les dirigeants des « distantes collines » du royaume du Rwanda:
« Les Wanyarwanda sont un grand people, mais ils sont avides/covetous, malins/malintentionnes/malignant, fourbes/perfidies/traitres, et ne sont pas dignes d’aucune confiance/utterly untrustworthy… »
(Voir Dr Jean-Paul Kimonyo: « RPF: the roots of change », http://www.newtimes.co.rw, ? July 2014).
2. Si les politiciens burundais savaient respecter les accords auxquels ils apposent leur signature, aujourd’hui presque 15 ans après les Accords de Paix d’Arusha de 2000, on ne serait pas obsede/en train de perdre du temps precieux et de l’argent avec la nyakurisation des partis politiques de l’opposition, on ne serait pas obsede avec le deuxieme/troisieme mandat presidentiel.
L’ON DEVRAIT PARLER DE DIVIDENDE DE LA PAIX, QUI EST LA DEMOCRATIE ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE ET INCLUSIF.
Merci.
Umusi natanguje umugambwe wanje nzohera kuri ECONOMIE. UBURUNDI burateyw isoni. Muri iyi si utagira agafeza uba uri une sorte d’esclave. Abarundi na bo ni ba ego ego
@Mushikiwabo
En Afrique du Sud, Julius Malema (ancien dirigeant de la ligue des jeunes de l’African National Congress -ANC Youth League) a fonde son parti pour l’affranchissement economique: Economic Freedom Party EFP (qui a pu avoir une vinghtaine de sieges dans le parlement sud-africain qui compte en tout 400 sieges).
Bonne chance.
Bagenzi, benewacu,
Ico umuntu yoshima muri ivyo vyose mwaterereye ni uko hariho l’espace d’expression malgré les intimidations du pouvoir en place. dukwiye rero kwama na ntaryo turi maso, tugakenyera zikaguma, tukiyamiriza nyabuna iyo ntwaro irazwa na ntaryo ishinga ryo gutoteza les médias, iziburagiza kugirango ntizironse akaryo abanywanyi bazo ngo bashobore guserura ikiri ku mutima bibaza ko coshobora kugira akamaro mu kubaka igihugu cacu. Tuboneye akaryo ko gukengurukira « Iwacu » ku buryo irangura ibanga ryayo avec sérénité et abnégation dans de telles circonstances. Mwese mwiboneye ko ibineguro vyinshi uwuserukira ubu Suisse mu Burundi ari vyo na mwebwe musanzwe mubona kandi bimaze iminsi myinshi bibateye agahinda, bituma mutagitora itiro kubera umusonga bibatera. Iyo abatwara igihugu basigaye bitwaza ubutungane mu gucura bufuni na buhoro bene gihugu, igihugu gica gisenyuka, kikaba umurambo kuko nta nkingi kiba kigifise. Haca rero haduka intwaro y’akajagari, où presque toutes les institutions régaliennes de l’Etat sont quasiment absentes. Ni co gituma mwese mwibonera ko muri iki gihe la corruption, le harcelement des opposants politiques, n’ayandi mabi ntadondaguye vyihariye ivomo mu Burundi, bikashinga icumu ata camira, nk’urugo rutagira umugabo. Murabona ko n’urya mu Ambassadeur w’ubu Suisse ubwanwa busa nubwafutse umunwa. Kandi si we wenyene. harageze rero ko murundi uwo uri wese, aho uri hose, wova i buzimu ukaja muntu, ugategera neza, ukumva ko igihugu camaze gukwama, hageze guhindura ingendo, aho kwama mu myidogo, ataho bidushikana. Harageze ko tuja hamwe tukikebuka, tukabaza neza umutima ingene tworandurana n’iminzi izi ntambamyi turimwo. Harageze ko twokwibohora uko dushobora kwose, aka kagozi kamaze imyaka katuboshe kw’izosi. Harageze ko twikebuka tugasubiza igihugu cacu intahe carazwe na nyene ingoma. Harageze ko dusubira kwambara umutamana w’abagabo, twarazwe n’bakurambere, kugira dusubize iteka igihugu cacu, maze gisubire ciganze kandi gihangame mu makungu.
Nkaba ndabakengurukiye.
Docteur Gabin Nyagatare
Politologue
J’admire les échanges qui se font entre nous, internautes,à travers ces commentaires. Certes Mbonimpa ne voulait pas nuire, il a été roulé par ses homologues de la société civile qui l’ont conduit sciemment à l’abattoir en lui confiant cette mission – là impossible. Yashatse guca urwananiye ngoma. Mbega ko akibivuga yamenyesheje ko afise ubuhinga bwo gufata amafoto, vyamugendeye gute ngo afate amafoto atari yo (hihihihih). Namenye ko abo bahungu bamuhenda ari Wajanja! Yibagiye ko ari bamwe batuma atabwa mu mvuto mu gihe c’amagume, aho yabarasa baje kumutera ngo bamugandagure! Uwuguhenze ubwa mbere ikosa aba ari rwiwe, ariko aguhenze ubugira bakiri, ikosa aba ari rwawe, dixit L. NYANGOMA.
Mzee Mbonimpa uraca ubwenge naho ushaje. Urakunda benshi wizere bake! Abo bahungu barasukana.
« un gouvernement sûr de sa légitimité n’as pas besoin de réagir excessivement » je ne suis pas d’accord avec vous Mr l’ambassadeur, un gouvernement réagi peu importe la dont il réagit parce qu’il a justement la légitimité de le faire. La question qui se pose par contre est ce que c’est bien ou pas ? Là où je vous rejoins par contre est que le gouvernement doit appliquer la sans distinction pour tout le monde. Merci
Absolument elle doit s’ appliquer « equally »sur tout le monde à commencer par les videurs des caisses de l’Etat, les tueurs, les corrompus et consor
M. Pitteloud est un bon Suisse comme on les connait dans leur neutralité. On ne blesse et on ne fâcheet personne et quand on doit porter un jugement, tout le monde a sa dose de critiques et de compliments. C’est vrai que dans son pays, la société civil et les partis politiques ont une liberté d’action extraordinaire à travers les referendums par exemple. Ce qu’il a oublié de nuancer, c’est que l’on reste toujours dans les limites de ce que la loi tolère et ce que la conscience et l’ethnique admettent. Ainsi, le pouvoir applique la loi stricto sensu quand cela l’arrange et la société civile manque de discernement dans leurs actes….Ainsi la justice ne doit pas « faire preuve de retenue, de clémence » envers Mbonimpa, homme qui a certainement fait de bonnes choses dans le passé mais qui a failli quand il ne fallait pas! Est-il prêt à faire le méa culpa pour bénéficier de cette clémence? Et sa société civile, peut-elle un jour, cesser d’agir comme si elle constituait un contre-pouvoir et/ou une opposition politique?
tu sembles parler comme Willy Nyamitwe, et quand tu dis «homme qui a certainement fait de bonnes choses dans le passé mais qui a failli quand il ne fallait pas!», à part la fameuse photo, quelle autre loi a-t-il violé ? L’erreur dont on parle n’en est pas une puisqu’il n’a dit que la vérité. Pourquoi ton président, qui est un chrétien, sa femme une pasteure, n’a-t-il pas accepté qu’on enquête ? Même avec 19,000 signatures, il continue à ignorer les cris du peuple parce qu’il sait que l’enquête innocenterait Mbonimba. Peter a eu ses leçons avec le faux putsch de Kadege et Ndayizeye, il ne perdra pas la face devant son peuple et les nations. Heureusement que Dieu est vivant, car il chatie ceux qu’il aime, et notre président est sur le point de se faire chatier, pour son bien.
@Jean-Pierre Ayuhu,
»Ainsi la justice ne doit pas « faire preuve de retenue, de clémence » envers Mbonimpa….
De quelle justice parlez-vous? Y a-t-il une justice, y a-t-il un système judicaire indépendant au Burundi? Personnellement je n’y crois pas…car tout le monde sait que ce système judicaire est instrumentalisé par le CNDD-FDD au pouvoir pour servir ses intérêts politiques. Malheureusement, Mr Mbonimpa est l’une des nombreuses victimes de cette parodie de système judicaire instaurée par par le CNDD-FDD.
» Il reste convaincu que M. Mbonimpa n’avait aucune « intention de nuire » »
Mais il a nuit !
Toujours la loi sur la presse. Au moins le Diplomate nuance et donne des Conseil à tout le monde.
si une loi est là ce qui est mauvais c’est la transgresser. Sinon, si quelqu’un commence à crier que les peines prévues dans telle ou telle loi sont trop contraignantes, c’est qu’il a l’intention de passer outre cette loi. None nk’umuntu yokwidoga avuga ati amategeko ahana abasuma ararengeje mu gukara ntiyoba afise imigambi yo kwiba? Atari ivyo yokwidogera iki ko ativye ataho bazohurira n’ayo mategeko!
Je pense qu’il est injuste de penser qu’Arusha aurait oublié les problèmes économiques dans les débats. Il en parle très clairement dans les chapitres de la bonne gouvernance.
S’en tenir à la parole donnée, voilà un message adressé d’abord à celui qui ne le fait pas du tout: le gouvernement. Le diplomate suisse a tout dit quand il relève la détérioration du climat politique depuis les huit derniers mois. Plus grave, il semble pessimiste et craint que le pire est à venir. Aux Burundais de prendre leurs responsabilités.
Au moins lui, M. Pitteloud, reconnait que Mbonimpa s’est trompé et a tombé en erreur en diffusant de fausses informations. Une faute avouée est à moitié pardonnée.
Je me demande ce que font les Nininahazwe et al! Ils persistent dans l’erreur en ne reconnaissant pas que Mbonimpa a trébuché. Au lieu de montrer, comme l’Ambassadeur Pitteloud l’a fait sagement, que Mbonimpa est victime d’une erreur notre société civile se précipite en signant des pétitions vides de sens. En faisant cela, les Nininahazwe attisent le feu et le courroux de ceux qui ont appréhende Mbonimpa. Je me demande s’ils ne le font pas sciemment pour que Mbonimpa continue à croupir sous les verrous.
Même la communauté internationale reconnait l’erreur de Mbonimpa. Meme la RDC affirme que ceux qui disent que des jeunes sont formés militairement au Congo se sont trompé. Qui de la société civile burundaise?
Est-ce que avant de signer la pétition de la fois passée, les quelques membres de la société civile burundaises avaient écouté la déclaration de Lambert mende qund il dementissait l’information? Akica urugo karuva imbere.
Je soupçonne aussi que les Nininahazwe seraient parmi les gens de mauvaise foi qui auraient fait glisser Mbonimpa en erreur. Ils ont peur d’être révélés.
Je nosaba le gouvernement du Burundi ko yokubita inkoni ngufi kuri urya mutama. Ariko rero inkoni ngufi ihabwa uwemera akabi, kandi burya nta mugabo adacibwamwo, na Mbonimpa karamuciyemwo bagenziwe baramuhenda.
Seulement la vérité, rien que la vérité nous rendra libre.
Il est urgent que les dirigeants pensent aux masses populaires qui ignorent toutes ces considerations des diplomates qu’on ne peut lire qu’ a travers les lignes…certes ils peuvent se passer de ces commebtaires mais au depens de nous tous!!!
L’ambassadeur dit » Un pouvoir sûr de sa légitimité n’a pas besoin de réagir de manière excessive »
Moi j’ajoute » une équipe sûre de gagner ne devient logiquement pas brutale sur le terrain »
A bon entendeur salut!
Nzobanora,
Pour ton information, le principal parti politique en Suisse s’appelle UDC ( à ne pas confondre avec l’ADC de chez nous). Il gagne en utilisant la violence, non pas physique mais verbale…Ainsi c’est la haine contre l’étranger que ce parti tire sa légitimité. Pour te dire que le propos de M. Pitteloud est à prendre avec des pincettes cher Nzobanora…
Tu ne m’as prend rien du tout au sujet du parti conservateur UDC
Puis même s’ils s’attaquent aux étrangers eux au moins ils ne violent pas les droits des citoyens ne spolient pas et ne dilapident pas les richesses du pays et se soucient du bien-être de la population contrairement à certains ici qui se considèrent paradoxalement comme des vrais patriotes.
Cherche autre chose comme explication!
Réaction au commentaire de Jean-Pierre Ayuhu
« le principal parti politique en Suisse s’appelle UDC »: Je dirais plutôt, « le premier parti ». Il oscille entre 30 et 33%, ce qui ne peut pas être comparé au principal parti du Burundi.
Comme vous semblez connaître la Suisse, vous n’ignorez pas que le parti et le pouvoir ne se confondent pas en Suisse. Pour ceux qui liront ce post et qui ne connaissent pas le système démocratique suisse, je me permets d’en dire quelques mots.
Bien que l’UDC ait ce pourcentage, il n’a qu’un seul ministre au gouvernement (appelé ici Conseil fédéral) qui en compte sept. Ceux qui seraient intéressés peuvent trouver l’info en suivant ce lien:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil_f%C3%A9d%C3%A9ral_%28Suisse%29
Avec plus de 23% d’étrangers, la Suisse est l’un des des pays européens ayant un fort taux d’étrangers. Par comparaison: la France en compte moins de 12%, la Belgique moins de 11.
Certes, l’UDC est un parti populiste de droite mais le système politique suisse est tel que certaines dérives des démocraties à la françaises sont inimaginables sur le sol suisse. Le pouvoir en Suisse est entre les mains du Souverain (le peuple). Le Conseil fédéral est un gouvernement sans chef: pas de premier ministre. La présidence est tournante (renouvellement tous les ans au 31 décembre à minuit).
Les conseillers fédéraux (i.e. ministres) ne sont pas élus par la population mais par le Parlement, pour une durée de quatre ans. Aucun instrument de destitution n’est prévu pendant cette durée. De même, le gouvernement ne peut pas dissoudre le Parlement.
Les ministres partent par démission ou non élection (situation rarissime comme ce fut le cas de Christoph Blocher…de l’UDC en 2007).
J’ai écrit tout ce qui précède pour réagir au post de Jean-Pierre Ayuhu mais aussi pour appuyer les propos de l’ambassadeur. C’est en fin diplomate qu’il a dit qu’un » » Un pouvoir sûr de sa légitimité n’a pas besoin de réagir de manière excessive ».
Petite comparaison:
Le président burundais nomme et limoge à tour de bras. En Suisse, le président ne nomme pas les ministre; il est lui-même ministre.
Le président suisse est un citoyen qui, des fois, utilise les transports en commun pour ses déplacements. Moritz Leuenberger, président à deux reprises (2001 & 2006), allait souvent au travail à vélo (pour entre autre contribuer à la baisse de la pollution). Il était ministre des transports. Ueli Mauler, président de la Confédération l’an dernier (ministre de la défense), a pris le taxi pour aller à l’aéroport et c’est lui-même qui a déchargé ses bagages sur le Chariot qu’il a poussé jusqu’au guichet d’enregistrement (il allait en voyage officiel en Chine).
Quid du président burundais: pour aller chercher ses fameux prix, ce qui, sincèrement parlant, n’est pas un voyage officiel, il mobilise des moyens que le Burundi n’a pas, tout un monde pour l’accompagner et l’accueillir à son retour, sans parler de la paralysie que cela cause en ville.
Tout ceci pour dire que la parole du diplomate a un sens pour ceux qui veulent la comprendre. L’UDC lance des initiatives souvent très agressives et parfois à la limite de l’acceptable (contre les minarets et tout récemment contre les étrangers) mais la démocratie directe suisse et le système politique burundais ne sont pas comparable.
Pour terminer: regardez comment une conférence sur l’origine illicite des biens (richesses) a fait peur à nos dirigeants. En suisse, le salaire d’un ministre/président est connu; il y a des fois où les journalistes posent la question pour informer le public et les concernés répondent spontanément. J’ai posé la question à un ministre une fois et sa réaction fut d’abord: mais cela est une affaire privée. J’ai persévéré en lui donnant l’exemple de nos employés de maison (boy ou bonne). Je lui ai demandé s’il en avait un et il a répondu affirmativement. Je lui demandai alors comme il se sentirait s’il ne connaissait pas le salaire de son propre employé. J’ai alors conclu: « mais c’est le contribuable qui vous paye et j’en fais partie, c’est légitime que je sache combien vous prélevez comme salaire sur l’enveloppe » que les Burundais vous ont confiée. J’ai eu enfin une réponse: 3 millions. C’est moins de 2’000 francs suisses. Et sous forme d’étonnement, je conclus: je comprends maintenant pourquoi les villas poussent comme des champignons à Gasekebuye!
Désolé pour la longueur de mon texte.
@Nzobanora
Non plus une équipe sure de la victoire ou de la faiblesse de l’autre n’a pas besoin d’user de la provocation. ces vérité valent pour tout le monde
Duciryaninukuri,
Entre celui qui déchire les partis politiques en mille morceaux, qui refuse aux autres de tenir des réunions de leur partis (presque tous les administratifs ont refusé les réunions du MSD dans tous le pays malgré la levée de la sanction), medias et société civile réduits au silence, des imbonerakure qui provoquent, tabassent, torturent et tuent qui ils veulent sans être inquiétés par la justice, etc., etc., je ne suis plus sure de comprendre qui provoque qui dans ce pays.
@Nzobandora
Tu n’est plus sure de comprendre?
c’est justement ce que nous vivons tous comme toi et essayons de commenter ces beaux articles.
Les uns disent vous n’aurez pas la paix si nos désirs ne sont pas honorés , les autres disent le feu provoquent le feu. Et alors!!!
A nous tous de savoir ce que nous voulons et de le chercher, non comme des psychopathes ou incontournables, tout en l’étant, mais comme des intellectuels murs, paisibles et épris de vérité bien sur en plus de respect, d’équité et de justice.
La solution n’est pas à chercher ailleurs ,elle est à chercher sans se déchirer inutilement ou sans ridiculiser l’autre comme si les conséquences ne feraient pas de dégâts collatéraux.
La loi du plus fort ou les bras de fer n’ont jamais accouché quelques choses de mieux, je crois que tu es d’accord avec moi! Soyons et soyez sages, œuvrons et œuvrez pour l’intérêt du petit, mais nôtre, cher Burundi.
Si je dis œuvrons ou œuvrez il n’est pas question d’hommes politiques ou acteurs politiques (c’est du neuf ça!) mais de tous et de chacun des burundais. Et d’ailleurs je me tiens loin de ce monde là tous en restant intéressé par la compréhension de ce qu’on nous fait subir car effectivement nous subissons ces chicanes qui ne nous concernent pas réellement et tuent notre avenir.
Une petite question:
Aurez-tu cru ne fus qu’une fois que ce n’est que le parti au pouvoir qui est responsable?
Duciryaninukuri,
Quand tu dis que nous devrions tous œuvrer pour la paix et la justice dans ce pays je suis 1000% avec toi et on peut même en discuter en privé si tu le veux bien.
Mais concernant ta dernière question, le parti au pouvoir n’est pas le seul incriminable bien sure (en grande partie tout de même) mais à mes yeux il est le seul responsable comptable de la situation car nous l’avons élu, lui avons donné tous les pouvoirs pour nous servir et trouver solutions à nos maux et difficultés.
A titre d’exemple, Goodluck Jonathan est le seul responsable et les nigérians lui demandent quotidiennement des comptes à propos du kidnaping des filles par boko haram
Ah oui, c’est vrai que les accords d’Arusha ont été jetés dans les oubliettes. Et cela est une grave erreur que le pouvoir actuel devra assumer jusqu’à la fin des temps. L’autre truc anormal pour notre pays c’est cette liberté d’expression acquise chèrement les années 2000 et qui finit aujourd’hui par disparaitre avec le régime actuel. ça montre que nos dirigeants n’ont rien compris de la définition du mot « democratos ».
L’ambassadeur dit que je le cite « le Pays jouit d’une liberté d’expression incomparable dans la sous région » d’après Iwacu et ce discours est dit par la plupart des diplomates au Burundi. Seuls nous Burundais ne voyons pas cela c’est regrettable.