Le parti FNL dit hésiter à participer au 5ème round des pourparlers inter-burundais prévu du 24 au 29 octobre à Arusha. Pour cause : le pays est en deuil, l’agenda n’est pas bien connu, il y a des personnalités à ne pas inviter.
Le président du FNL est formel : «On n’a pas encore reçu d’invitation pour cette 5ème session, à part l’ancienne. Elle n’a plus de valeur aujourd’hui». Il y a eu un tweet de l’assistant du facilitateur annonçant le report pour le 24 octobre mais ce n’est pas une invitation officielle.
«A la disparition tragique de Ndadaye, de ses collaborateurs et d’une foule de gens qui ont massacrés, il y a eu un deuil de 45 jours, pourquoi ne pas rééditer ce recueillement aujourd’hui ? », se demande Jacques Bigirimana.
Et d’émettre un souhait : « Il faudrait observer tout un mois de deuil pour réfléchir sur les mobiles de cet assassinat et ses conséquences, tirer des leçons pour qu’un drame pareil ne se répète pas». Il appelle le bureau de la facilitation à plus de souplesse : «Nous sollicitons sa compréhension pour que nous ayons au moins trois semaines de recueillement et de réflexion».
Selon Jacques Bigirimana, président du parti FNL, même s’il y aurait une invitation de toutes les parties dont l’opposition radicale, l’opposition constructive et responsable attendra le feu vert du gouvernement, le protagoniste principal : «Nous allons nous conformer à la date de participation du gouvernement, nous ne pouvons pas prendre part à un dialogue où l’acteur principal n’est pas présent, il n’aboutirait pas. Nous demandons que le gouvernement nous annonce la date réelle. S’il n’est pas là, à qui on va adresser les doléances ? »
«Il y a des gens à ne pas inviter»
D’après Jacques Bigirimana, parmi les zones d’ombres de ce round, il y a l’agenda, les points à l’ordre du jour ne sont pas connus, et ce n’est pas tout, il y a aussi la liste des invités. «Il y a des invités qui ne peuvent pas s’asseoir avec nous, ceux-là qui ont endeuillé notre pays, qui ont joué un rôle dans le coup d’Etat manqué ».
Malheureusement, s’indigne-t-il, ils auraient été invités alors que le facilitateur lui-même avait clamé haut et fort que les putschistes ne sont pas concernés. «Là, il mélange les choses, il faut qu’il se ressaisisse, il est bousculé par la Communauté internationale».
Cette question des participants à la 5ème session du dialogue inter-burundais préoccupe le parti au pouvoir. Le Cndd-Fdd se dit étonné de voir que l’équipe de la facilitation persiste à inviter les anciens chefs d’Etat.
Il appelle le gouvernement et la facilitation à se convenir sur les personnes qui prendront part à la session. Pour le Cndd-Fdd, son objet est d’étudier la mise en application de la Feuille de route consensuelle vers les élections de 2020 et c’est la dernière à l’extérieur du pays.