Sur invitation de son homologue burundais, le président sud-africain et son épouse viennent pour une visite d’Etat de 48 heures. Au programme officiel : parler paix, coopération et… pas de politique.
19h15minutes. Le {South African Air Force} est immobilisé devant le tapis rouge. Ils l’on baptisé {Inkwezi} qui veut dire Aigle. De ses entrailles sortent un agent de sécurité suivi du couple présidentiel de la première puissance économique de l’Afrique. Jacob Zuma et son épouse, souriants, sont accueillis les bras largement ouverts par leurs homologues burundais. Tout de blanc vêtue, une petite fille leur offre un bouquet de fleurs. Il s’en suit le passage en revue des troupes.
Presque tout le gouvernement burundais et le corps diplomatique en poste à Bujumbura sont placés de part et d’autre du tapis rouge. Gaiement, les deux présidents échangent un ou deux mots avec chaque personnalité saluée.
Pendant ce temps, les groupes de danses traditionnelles (tambourinaires et folkloriques) chauffent l’ambiance. Près de l’entrée du hall qui mène au salon d’honneur, un orchestre burundais avait fait danser l’ambassadeur sud-africain sur des rythmes zoulou. Les deux hôtes du Burundi vont s’y attarder quelques minutes avant un tête-à-tête au sommet.
Pas de politique !
Dans une brève conférence de presse, le président sud-africain annonce qu’il vient pour cimenter les liens d’amitié entre son pays et le Burundi : « Nous sommes ici pour célébrer la paix avec nos amis burundais. Nous sommes venus pour voir ce que nous pouvons faire ensemble pour la reconstruction du pays dans tous les domaines. »
Le président Nkurunziza, quant à lui, évoque le grand rôle que le pays de Nelson Mandela a joué pour le retour à la paix au Burundi : « C’est un pays qui nous a énormément aidés. Maintenant, il est temps que nous jouissions ensemble des dividendes de cette paix en signant des accords de partenariat économique avec lui. Il faudrait que les opérateurs économiques sud-africains viennent investir au Burundi et les nôtres chez eux. »
De fait. A la tête d’une délégation de près de 200 personnes, dont une bonne partie d’hommes d’affaires arrivés bien avant lui, le numéro un sud-africain a un programme « économiquement » chargé dans les prochaines 24 heures. Il est prévu, entre autres, qu’il visite une usine de thé de Tora. Lui et son homologue burundais vont assister à la signature, par leurs ministres respectifs en charge de la diplomatie, d’un accord de coopération entre les deux pays. Ils vont aussi animer une table ronde des hommes d’affaires des deux pays, ce vendredi.
Sur le plan politique, outre des rencontres avec son homologue burundais, M. Zuma prononcera un discours à Kigobe, devant les deux chambres du Parlement burundais.