Les commerçants, qui exercent leur métier tout près du Centre de santé de Jabe, avaient jusqu’au 23 août 2012 pour quitter les lieux… La commune de Bwiza veut réhabiliter le centre.
<doc5013|right>C’est la désolation totale qui se lit sur les visages de ces commerçants. Ils ne savent plus à quel saint se vouer. La commune de Bwiza et la mairie de Bujumbura ne veulent plus les voir, après le 23 août 2012. Ces mères et pères de famille sont désemparés : «Nous n’avons nulle part où aller», déclare Béatrice Niragira, commerçante de farine.
Ils sont plus de 60. Ils sont propriétaires de containers, de restaurants et de stands. D’autres sont des soudeurs, des réparateurs de vélos ainsi que des vendeurs de médicaments traditionnels. Ils occupent cet espace depuis l’incendie qui a ravagé le marché de Jabe, en 2000. Après ce malheur, raconte Béatrice Niragira, nous avons demandé aux autorités municipales de nous trouver une autre place. «Nous ne pouvions pas abandonner le commerce car nous avions contracté des crédits et les intérêts de retard s’accumulaient», déclare cette commerçante. C’est le maire de la ville de l’époque, poursuit Béatrice Niragira, qui nous a donné cette place.
«Pourquoi nous expulser sans nous montrer où aller?», s’interroge Rebecca Nahimana, une vendeuse de médicaments traditionnels. Elle se demande comment elle va faire pour nourrir ses 8 enfants. Selon elle, la commune de Bwiza devrait leur donner une autre place avant de les expulser. «Un container n’est pas une chaise. Pour le déplacer, il faut beaucoup de moyens et nous ne les avons pas.», déclare Béatrice Niragira. Et, ajoute-t-elle, nous avons encore des crédits à rembourser.
«Les travaux de réhabilitation doivent commencer dans les plus brefs délais»
Selon Espérance Ngerageze, administrateur de la commune Bwiza, le financement est déjà sur le compte de la commune. Un don de plus de 18.000.000 Fbu octroyé par Kapelle-op-den-Bos, une commune belge, jumelée avec la commune Bwiza. Pour commencer les travaux, poursuit l’administrateur, ces containers doivent être enlevés.
«Ces commerçants ont été avertis, depuis le 13 mars 2012», déclare Espérance Ngerageze. D’après elle, ces commerçants ont eu suffisamment de temps pour se préparer. Cette place, poursuit-elle, appartient à la mairie de Bujumbura. «S’ils ne déménagent pas, des mesures adéquates seront prises», affirme l’administrateur de la commune Bwiza.
Même son de cloche de la part du maire de la ville, Evrard Giswaswa. «Ces containers seront dégagés, s’ils ne s’exécutent pas», martèle le maire de la ville. La mairie de Bujumbura, poursuit-il, ne peut pas se permettre de rater ce financement. Mais Evrard Giswaswa se fait rassurant : «Ces commerçants n’ont pas à s’inquiéter car des places sont disponibles à l’intérieur du marché de Jabe », annonce-t-il.
Ces commerçants ne sont pas du tout rassurés. D’après eux, aucun travail n’est en train d’être fait à l’intérieur du marché pour les réinstaller. «Ce sont des mensonges. Ils vont tout simplement nous jeter dans la rue », déclare Rebecca Nahimana, inquiète.
