Le Conseil national de la communication a publié son rapport annuel. Le journal Iwacu est classé mauvais élève des médias au Burundi, accusé de manquements graves.
Les informations qui sèment le trouble, déséquilibré, de calomnie, etc., le président du CNC n’a pas ménagé le journal Iwacu. Un inventaire a été dressé. Nestor Bankumukunzi a parlé de beaucoup de manquements pratiquement pour chaque édition où l’un ou l’autre article accuse des imperfections. « Des passages qui calomnient des gens, intolérables par la loi et punissable par la loi régissant la presse ».
Pour cet organe de régulation étatique des médias, le journal Iwacu a été à maintes reprises rappelé à l’ordre, des conseils ont été donnés, le résultat est décevant : le journal est demeuré insensible aux conseils. « Une mise en garde va être dépêchée,» promet le président du CNC.
« Nous ne pouvons tolérer de tels manquements qui rappellent les conséquences fâcheuses auxquelles nous avons assisté les années antérieures».
Le journal Iwacu subit de plus en plus de reproches de la part de l’organe étatique de régulation des médias. Son forum de discussion sur le net a été fermé, les internautes n’ont plus droit de donner leurs points de vue sur des sujets traités.
La crise qui a éclaté en 2015 n’a pas épargné les médias. 5 ont été pris pour cibles, incendiés et saccagés. 3 d’entre eux n’ont pas encore rouvert. Plusieurs journalistes ont été contraints à l’exil.
Depuis, les médias sont souvent indexés. Le 20 mars 2019, le Conseil national de la Communication, a ordonné le retrait d’exploitation de la radio BBC et a prolongé la suspension de la Voix de l’Amérique (VOA) jusqu’à nouvel ordre. Le CNC a également interdit à toute personne sur le sol burundais de communiquer “directement ou indirectement des informations pouvant être diffusées” par ces radios.
Le Burundi occupe la 159 ème place sur 180 dans le Classement mondial 2019 de la liberté de la presse de Reporter Sans Frontière. Le RSF s’inquiète du verrouillage de l’espace médiatique : « Tout est fait pour maintenir les journalistes sous pression.»