Vendredi 22 novembre 2024

Culture

Iwacu, le n°1 de la presse écrite privée

04/06/2014 12

Ce lundi 19 mai, l’Institut Immar présentait dans le cadre des activités du Pacam ((Le Plan d’action commun d’appui aux médias (Pacam) a soutenu l’étude avec notamment un financement de 15.000 $, l’UNICEF avec 30.000$ et RFI/France24 avec environ 45.000 $)) une étude d’audience qualitative et quantitative des médias burundais.

Audience des stations de radioBouclée en décembre dernier, l’étude, qui raconte les goûts de ceux qui consomment quotidiennement les productions des journalistes burundais, devrait faire le régal des rédactions et des annonceurs.
La leçon première est que la radio est le premier media au Burundi (suivent la télévision, puis la presse écrite et enfin Internet), un résultat somme toute logique compte tenu de l’offre énergétique en milieu rural, avec un peu plus de 5,486 millions de Burundais à avoir accès à un poste radio.
Parmi eux, près de 5 millions préfèrent écouter les émissions radiophoniques en Kirundi.
Et si la prolifération des téléphones avec radio tend à individualiser l’écoute de la radio, la consommation des produits médiatiques reste une activité collective, surtout pour la télévision.

Radio : les habitudes de consommation

Le bulletin d’information (surtout celui de midi, avec 30% du total des auditeurs au quotidien) est le principal produit que recherche le Burundais quand il ouvre sa radio.
Et alors qu’en 2008, la RTNB menait le tableau avec 50 % de part d’audience des stations radio burundaises contre 36 % pour la RPA, la situation s’est inversée en 2013 : ils sont 42 % de Burundais de 15 ans et plus à écouter la RPA contre 30 % de la RTNB.
La « Radio des Sans Voix » se taille la part du lion à Bujumbura (60 % des auditeurs par jour contre 29 % de la RTNB, notamment grâce à l’émission Kabizi), à Cibitoke (53 % – 31%) ou encore à Ruyigi (46 % – 28 %), alors qu’à Ngozi, la Radio nationale conserve une très courte avance (25 % – 23 %), et un solide terreau à Bururi (32 % contre 18 % pour la Radio Bonesha FM, seconde). A Gitega, la RPA a 40 % des auditeurs, la RTNB 36 %, Isanganiro et Radio Maria 14 % chacune.
Parmi les radios communautaires, seule la Radio Agakiza, à Cibitoke, parvient à se hisser dans les 5 premières en termes d’écoute quotidienne avec 25 % des auditeurs de la province.

Pourtant, ce n’est pas parce qu’on l’écoute le plus qu’on en est moins critique : la RPA conserve une image « forte de porte-parole du peuple, avec une information partiale, incomplète, caricaturale, polémique. » Cette ambivalence dans la perception est partagée avec la Rema FM, dont l’information est « incomplète et polémique, mais un style vivant dans les débats, et des thématiques très attractives pour les jeunes.»
La RTNB est identifiée plus au côté institutionnel de la vie nationale, avec un plus lié au sport et à la culture. La Radio Isanganiro est appréciée pour la richesse de thématique de ses émissions.

Télévision et presse : la montée du privé

La presse écrite ? « Son lecteur typique est un homme de 25 à 39 ans, vivant en ville et ayant un niveau de vie plutôt élevé », relève l’étude. Petit message aux journalistes de la télé et des journaux : plus de 25 % des spectateurs et 65 % des lecteurs ne comprennent « pas du tout » ce qui y est diffusé.

Dans l’audiovisuel, la Télévision Nationale reste en tête des audiences quotidiennes au niveau national (stabilité des chiffres entre 2008 et 2013), avec 18 % des téléspectateurs, contre 6 % de la Rema TV et 6 % de la Télé Renaissance.
Cette dernière est appréciée pour son engagement citoyen qui évoque la RPA en radio (elle reste moins attractive pour les jeunes), la RTNB pour son identité nationale et le journal officiel (peu d’attractivité au niveau global), tandis que la Rema TV est associée au divertissement.

Pour ce qui est des titres de presse, on a tendance à comparer Le Renouveau au journal Iwacu en oubliant que l’un est un quotidien, l’autre un hebdo. Mais il n’est pas déplacé de noter qu’avec 6 % des Burundais de 9 ans et plus qui l’ont lu les 30 derniers jours, Iwacu jouit en réalité d’une belle place par rapport au titre gouvernemental, qui totalise 8 % des lecteurs sur la même période, malgré le fait qu’il paraisse cinq fois plus …

Enfin, l’étude révèle aussi que tous les médias appréciés (RPA, RTNB, Isanganiro, Rema FM, Iwacu, etc) n’ont pas encore trouvé l’équilibre entre politisation et dimension ludique dans le traitement de l’information. Dans la population, leur perception varie souvent d’une posture idéologique à une amplitude thématique forte.Image des differents medias

Forum des lecteurs d'Iwacu

12 réactions
  1. MINANI

    Ces chiffres sont loin d’être vrais. A Bujumbura probablement oui. Mais, il faut que les gens comprennent que le Burundi ne se réduit pas à la Ville de Bujumbura! Le consultant a gonflé les chiffres exprès pour plaire aux patrons de la presse (ou par ignorance de la réalité burundaise). Je présume qu’il a fait les enquêtes à Bujumbura puis il a généralisé. C’est comme ça que même les politiciens se trompent en croyant gagner les élections en statuant sur ce qu’ils voient en mairie de Bujumbura, oubliant que plus de 90% est à l’intérieur du pays.
    Si ces chiffres étaient vrais, ça serait un point, même petit, vers le développement, mais personnellement, connaissant le Burundi rural, je n’y crois pas

  2. buhiga

    Comment expliquer que la RTNB avec tous les moyens aussi bien en argent et en personnel soit la plus grande muette pour la diaspora? Nous faisons tout pour avoir des nouvelles officielles sur notre pays mais en vain. Quand va t elle se ressaisir et emmètre sur Internet ou au téléphone comme le font ISANGANIRO, BONESHA et RPA en Amérique?

    • Jean Reno

      …lorsque l’état veut vraiment que le monde sache ce qui se passe dans ce pays… donc, pas maintenant, et pas avant 2015.

    • Jean Reno

      … lorsque l’état veut que le monde sache ce qui se passe dans ce pays. Donc, pas maintenant, et pas avant 2015.

  3. rekha rekha

    qui a dit que la statistique est un art de faire mentir les chiffres? Il avait raison.
    cette prétendue enquête est bourré de mensonges pour celui qui sait bien regarder.

    je vais en relever un.

    sur le graphique des audiences des stations de radio, additionnez les pourcentages et regarder ce que vous trouvez…. 130%!!!
    la somme devrait etre de 100%!

  4. rekha rekha

    qui a dit que la statistique est un art de faire mentir les chiffres? Il avait raison.
    cette prétendue enquête est bourré de mensonges pour c

  5. NKundagihugu Prince

    Moi je n’écoute jamais Kabondo, trop de propagande!

  6. Video

    Rpa= radio de l’opposition et des baboyi; isanganiro= societé civile, +- equilibrée; Bonesha= tutsi e protestante (AC genocide niho ikunze kuvugira), Rtnb= isabuwimye, Rema = Hutu e cnddfdd….

    • Jean Reno

      Il semble que queqlqu’un n’a toujours pas compris, hein? Quel nonsens que tu parles, mamawe!

  7. Simon Kururu

    Cette étude était nécessaire. Il serait bien que les médias l’analyse en profondeur et repensent leur programmation et leur traitement des informations.

    • clement kimenyi

      Une question importante: Qui a commandité l’étude et qui l’a faite?. Tant que la réponse n’est pas donnée, tout ce qui est raconté ci haut ne peut être considéré que comme du bla bla!!

      • Daro

        Clément, la réponse se trouve dans l’article et sous les graphiques…

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