Ce 6 juin, dix prisonniers originaires de Karuzi, ont comparu au Tribunal de Grande Instance de Gitega. Des 10 dossiers traités, 8 ont été mis en délibéré. Pour le juge-président du TGI de Karuzi, Athanase Niyindagiye, c’est la première fois qu’il voit ça. Il y avait dix sept témoins à charge et à décharge. Cette expérience n’était pas la première : l’État le faisait une fois les trois mois, déplaçait pas les magistrats et non les témoins. « Je viens de Karuzi, n’eussent été les frais de déplacement pour les témoins que l’ABDP-DRS* a donné, je n’aurais pas comparu », affirme Ernest Bukuru, ancien étudiant de l’Ecole Normale Supérieure, accusé de faux en écriture authentique.
Pour N.T, un des témoins, c’est l’argent qui faisait défaut. « Les 8.000 Fbu qu’on m’a donnés me permettront de faire un aller retour Karuzi-Gitega. » Pour un autre témoin, 5.000Fr bu lui suffit. Pour le Secrétaire Général chargé de la coordination à l’ABDP-DRS, il faut que l’État applique les mesures et peines alternatives, notamment les travaux pour l’intérêt général stipulés dans les articles 30 et 53 du code pénal (2009). L’ABDP-DRS a déjà organisé, aux mois de juin des années 2000, 2001, 2002, 2003, des ateliers sur la torture, et en 2006 un autre sur la communication sur la peine de mort.
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*(Association Burundaise pour la Défense des Droits des Prisonniers – Dignité et Réinsertion Sociale)