Chaque pays a besoin de données statistiques, une référence pour réaliser la planification au développement. L’Institut de Statistiques et d’Etudes Economiques du Burundi (ISTEEBU) a pris au sérieux ce défi, malgré des difficultés.
Une politique de développement exige des données statistiques de qualité. Conscient qu’en tant qu’animateur et coordonnateur du Système Statistique National, l’ISTEEBU est le premier interpellé pour collecter, centraliser et diffuser les statistiques officielles de qualité. C’est-à-dire fiables, pertinentes, régulières et à jour, nécessaires à la formulation, à la gestion, au suivi et à l’évaluation de la mise en œuvre des politiques de développement. Les statistiques sont indispensables et constituent un préalable à la mise en œuvre des politiques de lutte contre la pauvreté.
L’importance des données est capitale
« Le souci de la qualité des données produites doit être permanent pour tout producteur et tout utilisateur de ces dernières.» Ce sont les propos du 2ème vice-président de la République du Burundi et président du conseil National de l’Information Statistique, Gervais Rufyikiri. C’était lors de la célébration du 2ème mois de la Statistique au Burundi et de la 23ème journée africaine de la Statistique, le lundi 18 novembre 2013.
Selon M. Rufyikiri, dans la vie d’une nation, les statistiques fiables et de bonne qualité surtout, représentent une base objective pour la formulation de politiques et la prise de décision rationnelle.
D’après le 2ème vice-président de la République, la production statistique dans les pays africains en général, et au Burundi en particulier, présente encore des lacunes en termes de quantité, de qualité, de couverture, d’analyse et de diffusion pour répondre aux besoins des utilisateurs et des analystes. Le Burundi, a-t-il souligné, vient de se doter de sa première Stratégie nationale de développement de la statistique dont l’objectif premier est de placer la qualité des données au cœur de son développement, en vue d’assurer une bonne coordination et une franche collaboration entre les utilisateurs et les producteurs de données.
Un domaine à développer
Selon le Directeur général de cet Institut, Nicolas Ndayishimiye, les données mises à la disposition du public sont de deux sortes. Il s’agit des données des sources administratives, et les données collectées au moyen des recensements et enquêtes. Une nouvelle publication va concerner le commerce extérieur et donner une information sur les échanges entre le Burundi et l’extérieur. Ces données sont publiées de différentes sortes. Cependant, ces informations sont rendues publiques à travers le site internet, les rapports envoyés dans les provinces, des ateliers de dissémination et une bibliothèque qui est à la disposition du public.
M. Ndayishimiye indique que, malgré les avancées enregistrées dans le domaine des statistiques, certains secteurs n’ont pas de données statistiques. « A tire d’exemple, l’ISTEEBU n’a pas de données statistiques sur l’environnement alors qu’on parle tout le temps de changement climatique. Un autre secteur sans données statistiques est celui des minerais », déplore M. Ndayishimiye tout en indiquant que ces secteurs sont à la base même du développement économique du pays.
M. Ndayishimiye a fait savoir que les données administratives échappent encore à l’ISTEEBU qui doit recourir aux enquêtes pour avoir des données. Le manque de la culture statistique et l’ignorance, la rétention de l’information sont à la base de cette absence de données administratives.
Par rapport aux missions des années passées, l’ISTEEBU estime qu’il y a eu un progrès remarquable depuis 2008. Néanmoins, certaines missions comme les renseignements en rapport avec les changements climatiques qui demandent beaucoup de moyens deviennent un casse-tête pour ses réalisations.
Des défis à relever, malgré la satisfaction des usagers des statistiques
L’ISTEEBU éprouve trois défis majeurs. Il s’agit de celui de la culture statistique. Les gens n’ont pas la conscience du chiffre. En effet, si on collecte les informations, les gens sont réticents et retiennent les informations. L’Institut a besoin du renforcement des capacités techniques, humaines, et les moyens logistiques et financiers. Au niveau de la collecte des données, il y a un problème de coordination des activités statistiques. En effet, il y a beaucoup d’interventions statistiques mais qui ne sont pas coordonnées. Aujourd’hui, une loi claire portant institution du visage statistique et la vie d’éthique pour toute recherche ou enquête biomédicale et comportementale pourra instituer une coordination et éviter les chevauchements.
Un cadre du ministère de la Santé publique indique que, selon leur expertise, ce ministère fait souvent recours aux données de l’ISTEEBU. C’est notamment les dénombrements des ménages pour la distribution de moustiquaires imprégnées, ou les enquêtes démographiques et sur la santé. Pour tout ce qui est enquêtes, ce ministère fait recours à l’ISTEEBU. Même dans les campagnes de vaccination, ce ministère utilise les données vérifiées par cet institut car, selon cette source, ses données sont fiables. Ainsi, par exemple, l’ISTEEBU est-il en train de faire le dénombrement des ménages pour la distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée d’action (Miilda), édition 2014, projeté pour février 2014.
Honoré Ahishakiye, chercheur à l’Institut de Développement Economique (IDEC), a indiqué que dans leurs activités, ils utilisent les données de l’ISTEEBU car, selon lui, cet institut est incontournable. Il souligne que l’ISTEEBU est la source principale de toutes les données, un institut de référence statistique. Car, ajoute M. Ahishakiye, même la Banque Mondiale, le FMI et la BAD ont une base de données à l’ISTEEBU. Il a souligné aussi que l’accès aux données de cet institut est facile par le fait que les plus récentes sont publiées sur son site.
Bref historique de l’ISTEEBU
La statistique au Burundi a commencé précisément le 1er juillet 1948 avec l’entrée en vigueur du décret du 11 mars 1948 autorisant le gouvernement de la colonie à procéder à des investigations statistiques dans le Rwanda-Urundi. Cependant, ce n’est qu’après l’accès du Burundi à l’indépendance et ce, à partir de 1964, que différents textes réglementaires consacrant les diverses mutations de l’ISTEEBU (l’Institut de statistique et d’études économique du Burundi) qui est actuellement l’organe central du système statistique au Burundi, ont été promulgués. Ainsi, le 18 décembre 1964 a été promulgué l’arrêté royal n° 001/566 portant création de l’Institut Rundi de la statistique (IRUSTAT). Par décret présidentiel N° 1/148 du 27 mars 1968, l’arrêté royal susmentionné fut abrogé et l’IRUSTAT transformé en une Direction département de l’administration centrale du ministère du plan alors en charge de la statistique. Douze ans après, par décret présidentiel N° 100/132 du 19 août 1980, cette Direction département de la statistique fut transformée en une Administration personnalisée de l’Etat appelée Service national des études et statistiques (SNES).
Ce service n’a pas cependant tardé à être transformé car, dix ans plus tard par décret présidentiel N° 100/033 du 23 février 1990, le SNES est devenu Institut de statistique et d’études économiques du Burundi (ISTEEBU) demeurant toutefois une administration personnalisée de l’Etat. Néanmoins, toutes ces transformations de l’Institut en charge de la statistique n’ont porté de fruits dans le domaine statistique qu’avec la promulgation, le 25 septembre 2007, de la loi N° 1/17 portant organisation du système statistique au Burundi ayant pour objet de définir les principes fondamentaux et le cadre institutionnel qui régissent les activités des services et organismes chargés de la production et de la diffusion des données statistiques publiques sur l’étendue du territoire ; et traitant du fonctionnement général du système statistique national et de la coordination au sein dudit système.
Facilitez l’accès aux données de l’ISTEEBU pour les jeunes étudiants en mettant à jour les séries de données mises en ligne. J’ai été longtemps frustré par la difficulté d’y accéder quand j’étais étudiant.
cet institut a un handicap majeur: lors des recensements et enquêtes, le job est accordé aux jeunes du parti au pouvoir et je me demande s’ils sont seuls les compétents de ce pays.
Et je conseillerais aux commanditaires du travail de l’ISTEEBU d’organiser eux même les sélections et laisser la tache de suivi et organisation à cet institut utile pour le pays mais menotté par le pouvoir .J’admets que le staff est compétent mais leurs données peuvent être biaisé pas ces gens qu’ils envoient sur le terrain non par mérite mais parce qu’ils sont militants.Et là, imaginez un budget qui sort pour avoir des données non fiables.
Si tu me demandes des preuves, prières de me contredire
Je suis de votre avis, les travailleurs de l’ISTEEBU sont expérimentés mais les données collectées par les enqueteurs ne peuvent pas être fiables car collectées par des personnes choisies au niveau des Imbonerakure ou par cousinage. Ceux qui commanditent des études à l’ISTEEBU devraient commencer par éliminer ce biais.
Tu exagères quand même. Sinon je pourrais étaler les noms des Frodebuistes et Upronistes et d’autres sans vraiment de façade parti politique qui sont là à la hiérarchie et chacun a droit à au moins un à cinq noms du DG au Secrétaire selon le niveaux. Je pourrais bien te donner des exemples mais je m’en réserve. Reste que l’objectivité dans le choix des enquêteurs est à un niveau très bas.
Donnez Donnez donnez les données aux contribuables !!!!!!