C’est en rangs dispersés que les musulmans de la capitale Bujumbura ont célébré la ‘fête du mouton’ communément appelé Id il Hajj pour les arabisants. Deux camps se disputent la direction de la Communauté islamique du Burundi (Comibu) ; le camp Kajandi soutenu par le ministère de l’Intérieur et le camp Nkunduwiga qui a la bénédiction du Conseil des Cheikhs.
<doc1893|left>« Allah Akbar, Allah Akbar, Allah Akbar! J’implore Allah pour que règne la paix, l’entente et la concorde entre les musulmans et tous les Burundais », telle est la prière adressée au Bon Dieu par Sadik Kajandi, le représentant légal de la Comibu contesté par les Conseil des Cheikhs. C’était ce dimanche 6 novembre à Nyakabiga au terrain de football appartenant à la Comibu. La prière et le sermon de l’imam étaient terminés.
Ce représentant légal de la Comibu reconnu par le ministère de l’Intérieur a profité de cette cérémonie pour appeler les musulmans à " se désolidariser avec ceux qui veulent semer le trouble et la zizanie au sein de la communauté musulmane", une allusion à ses adversaires. Un discours tenu avec, à ses côtés, des accompagnateurs à l’œil aguerri, probablement des sortes de gardes du corps.
La prière s’est déroulée sous haute surveillance policière, les effectifs avaient presque doublé par rapport aux années précédentes. Le gros des musulmans de la capitale préfèrent se rassembler sur ce terrain de la Comibu, un lieu de convergence de plusieurs communes urbaines. Mais des cérémonies similaires se déroulent aussi dans d’autres communes urbaines comme Kanyosha, Kinindo, Buyenzi et Buterere.
<doc1892|right>Ironie du sort, c’est sur un terrain de la commune Buterere que le représentant légal de la Comibu a. i, El Hadj Haroun Nkunduwiga et ses amis ont fait leur prière : « C’est pour éviter la bagarre et pour ne par perturber la quiétude des musulmans que nous avons préféré accomplir notre devoir religieux à Buterere. Le camp Kajandi avaient apparemment tout préparé pour saboter cette fête ; il y avait une dizaine de jeunes gens à sa solde prêts à tout et on ne lui a pas donné cette occasion », fait savoir ce représentant légal de la Comibu a. i, élu par le Conseil des Cheikhs. Pourtant, la veille, il avait mobilisé plus de deux cents musulmans pour préparer et apprêter le terrain de football de Nyakabiga pour la prière.