Deux voleurs arrêtés tentent de s’évader en tirant sur des policiers à Kibuye, mercredi 14 septembre. La police tire et les voleurs sont tués. La population soutient les forces de l’ordre et évoque la légitime défense.
Cette cohabitation harmonieuse entre la police et la population mérite soulignée. A 11 kilomètres du chef-lieu de la commune Isale, le calme revient tout doucement. Les habitants de Kibuye venaient de passer plus de deux mois dans la peur d’être attaquée, surtout la nuit. Il y a quelques jours, les habitants, certains encore aux champs, sont surpris par un mouvement inhabituel des corps de police et de l’armée en patrouille. Ils avaient été informés de la présence de trois hommes dont l’identité n’est pas connue chez un certain Rogatien Bibonimana, fils d’Elie Mpawenimana et Salomé Bigirindavyi, tous résidents à Kibuye.
Quelques habitants commencent à fuir à la vue de ces hommes en uniformes pensant qu’il s’agit d’une attaque contre des citoyens paisibles. Arrivés au domicile de M. Bibonimana, racontent des sources à Kibuye, l’armée et la police ont été accueillies par des tirs, les obligeant à se défendre. Bilan : deux morts, côté bandits.
« Je ne m’imaginais pas qu’il faisait partie du groupe de bandits »
Mme Bigirindavyi indique que son ménage a été attaqué à trois reprises en moins de deux mois : « Ils ont tout volé…tout alors. » Même les habits qu’elle porte, lâche-t-elle, c’est grâce aux amies. Ce qui étonne la mère de Bibonimana, c’est que son fils n’a jamais manifesté un tel comportement : « Il était parmi les premiers pour nous secourir.» Un autre fait étrange selon Mme Bigirindavyi, sa belle-fille n’avait rien signalé à sa belle famille alors que devant les forces de sécurité, elle a affirmé que ces hommes étaient arrivés à son domicile à 3heures du matin. Selon elle, la police et l’armée ont agi à temps. Sinon, la colline allait se vider d’habitants : « Certains sont d’ailleurs partis vivre ailleurs. »
« Mon fils ne m’a jamais parlé de ses visiteurs »
Elie Mpawenimana, le père de Rogatien Bibonimana, jure par tous les saints qu’il n’était pas au courant de la présence de ses hommes. Il l’a appris comme tout le monde. D’ailleurs, précise-t-il, il se rendait au bistrot quand les premiers tirs se sont faits entendre. M. Mpawenimana indique que même les deux hommes tués lui sont inconnus. M.K., habitant de Kibuye fait savoir qu’ils étaient de grande taille et en uniforme militaire. Il dit avoir reconnu celui qui a échappé de justesse, un certain Anicet, fils de Gifaro de la colline Bwayi, réputé pour son banditisme. Bien qu’on accuse ces hommes tués d’être des bandits, Elie Mpawenimana défend son fils, aujourd’hui en cavale: « C’est un enfant que j’apprécie, qui ne croise jamais les bras et mange à la sueur de son front. En témoigne les champs de tomates bien entretenus autour de sa maison. »
L’administration non informée
Selon Télésphore Ndayiragije, chef de zone Kibuye, d’après leurs cartes d’identité ces hommes tués étaient de la colline Mayemba, commune Nyabiraba. Il regrette cependant que l’administration n’ait pas été informé au moment de cette traque. Selon cet administratif à la base, le rescapé, un certain Anicet est gardé à la brigade de Rushubi où il reçoit des soins car il a été blessé par balles.