Six militants pro Agathon Rwasa sont écroués à la prison de Ruyigi. Ils sont poursuivis pour « une tenue d’une réunion illégale du parti Congrès national pour la liberté (CNL) ». Des permanences des partis comme le Sahwanya-Frodebu ont été vandalisées. Pour certains politiques, le totalitarisme s’installe au Burundi.
Jean-Marie Ngendahayo, André Ndereyimana, Egide Ngomiraganje, Lazard Sindotuma, Dieudonné Kwizera et Gratien Gwire ont été conduits ce 14 novembre 2024, dans la prison de Ruyigi. Leur faute : la tenue d’une réunion illégale du parti CNL.
D’après les informations recueillies en commune Kinyinya en province de Ruyigi, ils étaient en train de partager un verre lorsque des Imbonerakure leur sont tombés dessus. « Personne n’avait rendez-vous avec un autre. Les Imbonerakure sont entrés dans le cabaret, mais, ils n’ont rien trouvé. Ils ont demandé pardon et ils sont partis. Après cinq minutes, ils sont revenus avec le commissaire communal. Ils ont été embarqués sur des motos. » Les militants du CNL pro Rwasa demandent la libération de leurs membres.
Interrogé sur ces arrestations, l’administrateur de la commune Kinyinya, Fulgence Kwizera botte en touche : « L’administrateur ne peut pas emprisonner une personne. Il faut chercher du côté de la police. »
Des permanences vandalisées
La permanence communale du parti CNL en commune Shombo dans la province de Karusi a été vandalisée dans la nuit du 6 au 7 novembre 2024. « Jusqu’aujourd’hui, les enquêtes n’ont pas encore abouti pour démasquer les auteurs de cet acte ignoble. Cela s’est produit au moment où en date du 12 octobre 2024, le chef de colline Rusi où est érigée cette permanence, en compagnie du responsable collinaire du parti au pouvoir avait juré par tous les diables que les membres du parti CNL ne pouvaient pas tenir une réunion dans cette permanence », a indiqué Térence Manirambona, porte-parole du CNL. « N’eût été l’intervention de l’administration provinciale et des responsables provinciaux du parti CNL, la situation allait tourner en échauffourées entre les militants du parti CNL et ceux du parti au pouvoir animés par ce responsable collinaire. »
Térence Manirambona indique aussi que la Permanence communale du parti CNL en commune Matana de la province de Bururi a été vandalisée deux fois consécutives aux mois de septembre et octobre 2024. « Effectivement, c’est de l’intolérance politique surtout à l’endroit des permanences du parti CNL qui enregistre déjà plus de 50 de ses permanences vandalisées depuis son agrément en 2019. »
A Butembe en commune Mpanda de la province de Bubanza, la Permanence du parti Sahwanya-Frodebu a été vandalisée le 9 novembre 2024. Le parti Sahwanya- Frodebu accuse Ernest Ntahonkuriye, responsable des Imbonerakure du CNDD-FDD, Rodrigue Girukwishaka, Innocent Ndayizeye, Eric Irankunda, Alfred Nzitonda, Rénovat Nizigiyimana, et Jacques Rukundo.
Agathon Rwasa réagit en parlant d’un « totalitarisme et de la barbarie qui battent leur plein, démontrant à qui veut le comprendre que le régime et son système s’inscrivent en faux contre toute compétition démocratique, même moindre serait-elle. »