Malgré sa jeunesse, la Chambre Fédérale du Commerce et d’Industrie du Burundi (CFCIB) est appréciée de ses partenaires. Les chambres sectorielle et transversale reconnaissent sa finesse dans la négociation des avantages du secteur privé burundais dans l’EAC.
<doc6223|right>Vieille de deux ans, la Chambre Fédérale du Commerce et d’Industrie du Burundi est la fierté des femmes et hommes d’affaires burundais. « Tous les problèmes des opérateurs économiques sont aujourd’hui canalisés, transmis à la CFCIB qui se charge de les faire parvenir aux décideurs locaux et à ceux de la communauté », déclare Antoine Muzaneza, président de l’Association des Commerçants du Burundi (ACOBU).
Il signale que grâce à la plaidoirie faite par la CFCIB, les petites entreprises ne vont plus payer les prélèvements forfaitaires (taxes non remboursables quand un commerçant n’enregistre pas un chiffre d’affaires de 600 millions de Fbu par an). M. Muzaneza souligne aussi les efforts de la CFCIB pour réduire les impôts sur les revenus (35% au Burundi), alors que dans d’autres pays membres de l’EAC, ils varient entre 25 et 30%. Il se réjouit aussi que la CFCIB ait transmis à l’EAC la question des ponts-bascules en grand nombre en Tanzanie et au Kenya. Et de demander à la CFCIB de négocier pour qu’il n’en reste que deux : à la sortie d’un pays et à l’arrivée ou au pays de destination. Selon M. Muzaneza, leur multiplicité favorise la corruption et retarde les marchandises. Il regrette, cependant, qu’un accord signé, il y a huit mois, pour le passage au transport de 56 tonnes (marchandises plus camions) n’ait pas encore été exécuté.
Même son de cloche chez l’AFAB
Alice Remezo, présidente de l’Association des Femmes Entrepreneures du Burundi (une association qui compte aujourd’hui 250 membres actifs), abonde dans le même sens : « Grâce à l’implication de la CFCIB, des textes et lois régissant le monde des affaires dans l’EAC sont en cours d’harmonisation. » Des négociations sont en cours, soutient-elle, pour que l’Office Burundais des Recettes (OBR) instaure un guichet unique par l’informatisation de tout son système. Pour la présidente de l’AFAB, le Burundi a avancé de place dans le « Doing business » du fait des stratégies de la CFCIB. En outre, Mme Remezo félicite la CFCIB d’avoir amené le gouvernement à prendre conscience du rôle joué par le secteur privé. Alice Remezo aura, entre autres, apprécié ces rencontres organisées régulièrement au sein de la communauté est africaine : « Cela permet aux femmes d’affaires burundaises d’échanger des expériences avec d’autres femmes, de défendre leur secteur et de faire une autoévaluation. »
« Nous avons aussi gagné la confiance de la Communauté est africaine »
Christian Nkengurutse, secrétaire général de la CFCIB, se dit aussi fier du pas franchi : « Après une année de notre existence, en 2011, la Communauté est africaine nous confiait la présidence de l’East Africa Business Council. » Pour M. Nkengurutse, cela a été une occasion d’approcher des décideurs pour l’une ou l’autre question. « Au départ, nos transporteurs avaient des difficultés de savoir le tonnage qu’il faut pour quitter le port de Mombasa ou Dar-es-Salam. Avec l’harmonisation de la législation, le pesage sera limité à 60 tonnes », indique-t-il. Et d’ajouter que 23 barrières kenyanes sur une centaine seront supprimées.
Christian Nkengurutse estime que le développement du secteur privé burundais ne fait que commencer : « Nous avons négocié des projets comme la construction des routes transfrontalières traversant les pays de l’EAC, le pipeline pour le transport des produits pétroliers, la fibre optique… »
Des défis aussi
Le secrétaire général de la CFCIB pense que le grand défi est l’organisation de cette chambre fédérale : « Les 15 chambres qui la constituent sont indépendantes et chacune doit trouver ses propres moyens pour défendre son secteur. » Il souligne que « Beaucoup de gens ne comprennent pas pourquoi il faut s’associer et estiment que c’est une perte de temps. » Toutefois, il reste optimiste : « Ces problèmes sont communs à presque toutes les associations ou organisations. Grâce à des services de développement que nous comptons bientôt mettre en place, demain, ces défis n’existeront plus.
M.Nkengurutse déplore que certains secteurs comme celui des pétroliers et des hôpitaux privés ne soient pas membres de la CFCIB : « Il est extrêmement important qu’ils participent dans le développement de leur secteur. Et cela ne peut passer que par voie associative. »
Qu’est-ce que la CFCIB ?
La Chambre Fédérale de Commerce et d’Industrie du Burundi (CFCIB) est la structure faîtière qui réunit les organisations professionnelles du secteur privé burundais. La CFCIB est constituée de dix chambres sectorielles et de deux chambres transversales, afin que tout opérateur économique burundais peut donc trouver une chambre sectorielle ou transversale le représentant pleinement.
Les 11 chambres sectorielles sont celles :
– des commerçants
– des mines et carrières
– des industriels
– des artisans
– des transporteurs
– des professionnels des Bâtiments et Travaux Publics (BTP)
– des banques et assurances
– des prestataires de services
– des nouvelles technologies
– de l’agribusiness
– du tourisme et de l’hôtellerie
Les 2 chambres transversales sont celles :
– des femmes entrepreneurs
– des professionnelles des provinces