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Intégration du Burundi dans l’EAC : on s’approvisionne désormais à Ngozi

05/05/2013 Commentaires fermés sur Intégration du Burundi dans l’EAC : on s’approvisionne désormais à Ngozi

Les produits ougandais, tanzaniens, kényans, etc. deviennent de plus en plus abondants sur le marché de Ngozi. Des détaillants de plusieurs coins du Burundi viennent s’y approvisionner.

<doc7439|right>A l’extérieur du grand marché de la ville de Ngozi (province nord du Burundi), de grands magasins se sont établis ici et là autour du marché. A l’intérieur des échoppes, une multitude d’articles dont la majorité en provenance de l’East African Community (EAC) est rangée sur des étagères. On y trouve des chaussures, des draps, des habits, des parapluies, des sacoches, des valises, des vivres, etc. Ces produits dont la plupart sont d’origine ougandaise et tanzanienne sont également très présents à l’intérieur du marché.

A l’origine de cette abondance: les facilités offertes par l’intégration du Burundi dans la communauté Est-africaine. Et les grossistes du marché de Ngozi en sont fiers : « Avec l’entrée du Burundi dans l’EAC, nous avons eu des facilités à nous déplacer vers les autres pays membres de la communauté Est-africaine », se réjouit D.C, un commerçant. Il indique qu’avec l’étape du marché commun instaurant la libre circulation des biens, des personnes et des capitaux, les agences de voyage faisant le transport dans l’EAC ont augmenté. « Avant, il n’y avait que l’agence GASO pour le transport Burundi-Ouganda. Mais désormais, il y a d’autres agences comme Horizon, Taqua, Gagaa qui ont leurs parkings à Bujumbura et à Ngozi», précise-t-il. Et de se rappeler que les années antérieures, il devrait se rendre à Bujumbura pour prendre le bus GASO : «Ou alors nous devions d’abord nous déplacer jusqu’au Rwanda et passer toute une nuit là-bas avant d’arriver sur Kampala. Et l’hébergement nous coûtait cher à Kigali. »

La route récemment construite entre Kirundo (province nord du Burundi et proche de Ngozi) et le Rwanda a aussi accéléré le trafic Ngozi-EAC. Le même commerçant indique que le prix pour rejoindre Kampala depuis Ngozi en passant par le Rwanda est aujourd’hui moins élevé: «  Le ticket de voyage par bus s’est réduit à 23.000Fbu quand on quitte Ngozi, au moment où le transport Bujumbura- Kampala coûte près de 27.000 Fbu. »

Ce n’est pas tout, le chargement des camions ne cause plus de difficultés au niveau de l’EAC. «  Actuellement un importateur est libre de partir avec son camion pour charger des marchandises partout dans l’EAC alors que dans les années passées le commerçant amenait une toute petite quantité car il devait partager l’espace réservé aux marchandises dans le bus avec d’autres vendeurs », mentionne-t-il.
Par ailleurs les commerçants de Ngozi semblent être très décidés quant à leur politique commerciale : vendre plus dans un très bref délai. « Nous avons bien compris que le temps joue beaucoup dans le commerce. Nous faisons tout pour essayer d’écouler vite nos produits même à moins cher. C’est ce que font les Chinois et ils enregistrent des bénéfices », exprime C. K.

<doc7440|left>« Un marché moins cher ! »

Grâce à cette prospérité du commerce à Ngozi, certains commerçants des différents coins du Burundi commencent à venir s’approvisionner à ce marché. « Ce marché nous aide beaucoup. Surtout nous qui disposons d’un petit capital », précise N.K un détaillant au marché de Kamenge (quartier nord de la capitale Bujumbura). Selon lui, se rendre à Kampala pour l’approvisionnement coûte cher pour certains et Bujumbura est aussi très cher : « Les dépenses pour le transport, la restauration et l’hôtel à Kampala sont énormes pour les petits commerçants. En tout cas, je gagne plus quand je m’approvisionne à Ngozi que si je me rendais en Ouganda. »

Même constat chez les consommateurs des produits ougandais et/ou tanzaniens. Ils affirment que pour cette catégorie d’articles, les prix sont moins chers à Ngozi qu’à Bujumbura. « Si je veux acheter des habits ougandais ou tanzaniens, je me rends à Ngozi. Un pantalon qui coûte 15.000FB à Ngozi, s’achète à 25.000Fbu à Bujumbura », précise une dame rencontrée au Marché de Ngozi. Elle fait savoir, que souvent elle monte pour y faire ses achats : « Même si je dépense pour le transport, le coût total reste inférieur à celui de Bujumbura.»

« La commune en profite beaucoup »

Le commerce florissant de Ngozi grâce à l’intégration régionale renforce le développement de cette commune. Clotilde Caraziwe, administrateur communal, est fière des progrès réalisés par les commerçants « Ils importent des biens mais ils acquièrent de l’expérience de la part de leurs homologues de l’EAC. Et c’est une richesse pour la commune d’avoir des gens beaucoup plus performants», se réjouit-elle. D’après madame l’administrateur, d’autres avantages concernent les investissements qui sont en train d’être effectués par les commerçants : « Ils construisent des hôtels et d’autres bâtiments qui soutiennent le développement de la commune ». Sans donner de chiffres, elle affirme que les taxes collectées au niveau de sa commune vont aussi crescendo : « La prospérité du commerce est sans doute l’une des raisons. »

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