Développement, état de la voirie, la commune Ntahangwa fait de plus en plus peau neuve. Néanmoins, beaucoup reste à faire. Ernest Niyonzima, l’administrateur, nous partage sa vision pour la commune.
Bientôt une année à la tête de la commune, quelles sont les actions de développement en cours ?
La propreté d’abord. Nous sommes en train d’entretenir les caniveaux, de faire le curage, de réhabiliter les routes défectueuses. Des travaux de pavage sont en cours dans les différents quartiers. Cas de la zone Gihosha, zone Cibitoke, tout près du marché dit Chez Siyoni et à Ngagara. Ces travaux sont appuyés par la Banque Mondiale. D’autres avenues seront aussi pavées à Kamenge. Ces travaux ont un double intérêt : notre commune devient propre et des chômeurs ont du travail.
Néanmoins, à Gihosha, une partie des habitants de Muyaga dénonce une injustice : leur localité n’est pas pavée alors qu’ils ont payé leur contribution depuis longtemps.
Oui. Leur situation est connue. Mais, nous les tranquillisons. Les experts sont à l’œuvre. S’ils ont déjà payé de l’argent, leur quartier doit effectivement être pavé.
Avec le pavage et les canalisations de Carama, Buterere souffre. Que s’est-il passé ?
Les travaux n’ont pas été exécutés à 100%. Avec les pluies, les eaux envahissent Buterere. Les caniveaux ont été laissés en cours de route. Nous leur demandons de poursuivre les travaux pour protéger Buterere.
A quand la délocalisation du dépotoir de Buterere, nuisible pour ses riverains ?
Cette question préoccupe la mairie. Il sera délocalisé vers Muzinda, en province Bubanza. Mais, en attendant, le constat est que ce dépotoir a été mal exploité, mal géré par les associations chargées d’enlever des immondices. Elles sont à l’origine du blocage de la route qui mène là.
Comment ?
Elles jettent les déchets sur la route ou juste à l’entrée du site. En cas de pluies, les camions n’arrivent pas à l’endroit destiné aux déchets. Nous demandons aux parents de ne pas continuer à y envoyer leurs enfants pour récupérer les restes des aliments. C’est dangereux pour la santé.
Que comptez-vous faire alors ?
En attendant que le site de Muzinda soit opérationnel, le maire a accepté de donner des moyens pour dégager la route. Le dépotoir n’est pas débordé. Il reste beaucoup d’espaces à utiliser.
Jusqu’à quand votre commune restera locataire ?
Grâce au FONIC (Fonds national d’investissement communal) Les travaux de construction de notre propre bureau communal ont déjà commencé sur le site de l’ancien bureau zonal de Kamenge. Nous sommes à 20%. Il s’agit d’une maison en étages avec deux niveaux. Au rez-de-chaussée, il y aura une vingtaine d’échoppes que nous allons faire louer. Une façon de créer une source de revenus. Ce qui va nous permettre, dans l’avenir, d’ajouter un ou deux autres niveaux à l’édifice.
Pour qu’une localité soit propre, il faut de nouvelles constructions. Quelle est la situation chez vous ?
Tout a un début. Notre attention est mise aujourd’hui sur la propreté des caniveaux, la destruction des constructions anarchiques au-dessus des caniveaux, etc. Le développement est un processus.
Certains habitants seront donc obligés de déménager…
Bien sûr. Normalement, quand le développement s’accélère, certains doivent s’installer ailleurs. Par exemple, le gouvernement peut décider que toutes les maisons bordant les avenues, les routes principales soient en étages. Dans ce cas, celui qui n’est pas capable financièrement n’a d’autres choix que de s’installer ailleurs.
Qu’en est-il des marchés dans Ntahangwa ?
Ntahangwa compte plusieurs marchés. Commençons par celui de Kamenge, récemment ravagé par un incendie. Nous remercions d’ailleurs le président Ndayishimiye pour son implication dans sa réhabilitation. D’autres se trouvent à Kinama, ex-Cotebu, Ngagara, etc.
Mais, certains commerçants disent qu’ils n’ont pas de clients. N’est-ce pas lié au fait que ces marchés sont nombreux et proches les uns des autres?
Cela ne constitue pas un problème. Vu le nombre d’habitants, ils ne sont même pas suffisants. Il y a une zone qui n’en a pas. Les marchés prospèrent grâce aux occupants. Il faut tout simplement qu’un marché propose des produits spécifiques.
A mon avis, le problème se trouve au niveau de certains commerçants qui n’ont pas encore compris l’intérêt de s’installer à l’intérieur des marchés. Ils étalent leurs produits au bord des avenues alors que certains marchés ne sont pas totalement occupés. C’est le cas du marché dit ex-Cotebu. L’effectif des occupants n’est pas satisfaisant. Idem pour Ngagara.
N’est-ce pas, peut-être, une façon d’échapper au fisc ?
Oui, aussi. Mais pour qu’un pays se développe il faut des impôts et taxes. Pour qu’une ville soit propre, ce commerce anarchique doit cesser.
Beaucoup de lampadaires ont été installés sur la voirie de Ntahangwa. Mais, beaucoup de coins sont aujourd’hui dans le noir. Pourquoi ?
Ces lampadaires sont encore opérationnels. Malheureusement, il y en a qui sont contre le développement. Ils ont volé des ampoules, des batteries.
Aujourd’hui, pour éclairer nos avenues, les routes, nous avons recommandé à la population d’installer des ampoules sur les clôtures de leurs maisons. Les habitants sont à l’œuvre. Il faut qu’ils sachent que l’éclairage public est un des moyens pour lutter contre le banditisme.
Qu’allez-vous faire pour les maisons closes à Kamenge?
Il faut d’abord rappeler que légalement, la prostitution n’est pas un métier reconnu au Burundi. Pour décourager cela, en collaboration avec les forces de l’ordre et de sécurité, nous avons mené dernièrement une opération. Beaucoup de prostituées ont été arrêtées et remises dans les mains de la justice. Notre combat continue.
Votre commune est souvent victime d’inondations. Que faire pour prévenir ?
Ce qui nous arrive est souvent lié à notre comportement. Il faut que la population prenne au sérieux la protection de l’environnement. Planter des arbres au bord des rivières, dans leurs parcelles et creuser des puisards afin de maîtriser les eaux pluviales. Il faut éviter des constructions anarchiques et à risques. Il faut aussi des études de terrain avant les constructions.
Quid de la propreté de la voirie ?
Les services de la salubrité ont été décentralisés au niveau des communes. Aujourd’hui, nous avons même des camions. Des balayeuses sont présentes du lundi au samedi au Rond-point des Nations Unies, etc.
Certains de vos habitants ont transformé la Nyabagere en dépotoir
C’est vraiment déplorable. Cela accentue la pollution du lac Tanganyika. Or, c’est ce lac qui nous donne de l’eau à boire, des poissons, etc. Il faut qu’ils sachent que les conséquences se rabattent sur nous. Qu’ils installent des poubelles et que les services chargés d’enlever les immondices fassent leur travail convenablement.
Quid de la réhabilitation de la route Mutakura-Bubanza
C’est vraiment urgent que l’avenue Général Adolphe Nshimirimana soit réhabilitée. Elle est dans un état très défectueux. Elle relie trois provinces : Bujumbura mairie, Bujumbura et Bubanza. En attendant, les populations peuvent boucher les trous pour que la route reste plus ou moins fréquentée.
Quel est votre rêve pour la commune ?
Renforcer d’abord la paix et la sécurité. Et puis, redorer son image. Il y en a qui pensent que c’est là qu’on trouvent des brigands, des toxicomanes, des ivrognes, avec trop de prostituées, etc. Il faut qu’au moins dans cinq ans, cette image soit totalement changée. Bref, nous voulons une commune propre et prospère.
Ntahangwa était une pépinière des footballeurs. Nous projetons construire un terrain moderne de football. Nous demandons à la diaspora de contribuer dans la réalisation de nos projets.
Propos recueillis par Rénovat Ndabashinze
Des balayeuses impayées, l’administrateur explique
Dans la commune Ntahangwa, certaines balayeuses disent qu’elles viennent de passer quatre mois sans être payées. Pour M.Niyonzima, il y a eu une erreur technique. « Beaucoup ont été déjà payées. L’équipe non encore payée et constituée des balayeuses recrutées après. Elles sont six. La question est connue par nos supérieurs. Leur situation sera bientôt réglée », tranquillise-t-il. L’administrateur de Ntahangwa affirme qu’il suit de près ce dossier. Il précise que ces balayeuses sont des journalières.
En ce qui est du paiement de 2.500BIF au lieu de 3.000BIF par jour, M.Niyonzima rappelle qu’il s’agit des contractuelles. Dans ce cas, il indique qu’il y a des négociations entre l’employeur et le contractant. « Mais, au fil du temps, avec des moyens disponibles, nous pourrons faire une augmentation », promet-il. Il souligne néanmoins que c’est une question qui concerne surtout le service chargé des ressources humaines à la mairie.
1. »…Nous sommes en train d’entretenir les caniveaux, de faire le curage, de réhabiliter les routes défectueuses. Des travaux de pavage sont en cours dans les différents quartiers…. Ces travaux sont appuyés par la Banque Mondiale…. »
2. « Malheureusement, il y en a qui sont contre le développement. Ils ont volé des ampoules, des batteries… »
3. Mon commentaire
Ca fait vraiment mal au coeur quand on s’imagine que meme quand ces routes ont ete construites il y a quelques annees, l’etat burundais a probablement du contracter des dettes aupres de quelque pays etranger ou institution internationale.Toutes ces dettes devront etre remboursees par les burundais (vivants ou a naitre dans l’avenir).
Hanyuma tukaguma twisamburirako nk’impene.