Samedi 23 novembre 2024

Politique

Prof. Nimubona:  » Le Président pourrait enfin asseoir son pouvoir, mais tout n’est pas gagné »

16/09/2022 25
Prof. Nimubona:  » Le Président pourrait enfin asseoir son pouvoir, mais tout n’est pas gagné »

Après l’éviction de l’ex 1er ministre Alain Guillaume Bunyoni, suivie du remaniement ministériel, certains observateurs parlent de « rabattage de cartes au sein du Cndd-Fdd ». Le Chef de l’Etat pourrait enfin asseoir son pouvoir. Mais tout n’est pas gagné d’avance, analyse le politologue, aussi longtemps que persisteront les luttes de pouvoir entre les généraux. 

L’approbation de Gervais Ndirakobuca comme nouveau Premier ministre n’aurait pas respecté les  procédures. Votre commentaire ?

L’idéal constitutionnel aurait été d’abord de demander la démission du Premier ministre sortant et de son gouvernement pour ensuite convoquer en bonne et due forme les deux chambres du Parlement pour approbation du nouveau nom proposé comme Premier ministre. L’idéal constitutionnel aurait aussi été de respecter le principe de la séparation des pouvoirs et la fonction de contrôle du Parlement. Selon cette dernière perspective, une motion de censure aurait pu être votée par l’Assemblée nationale, sanctionnant ainsi négativement l’action du Gouvernement, comme le Chef de l’Etat ne cessait de le clamer. Plus que quiconque, il faut voir dans quel contexte le changement du Premier ministre est intervenu. Une période délicate, dans une ambiance lourde  avec des rumeurs de coup d’Etat. Au finish, même si au sommet de l’Etat, il ne triomphe pas une culture institutionnelle de gouvernement, je peux dire que  la procédure utilisée ne s’est pas écartée de l’esprit général de la Constitution.

En limogeant  M. Bunyoni, le président Ndayishimiye s’affranchirait de l’héritage de son prédécesseur, feu président Nkurunziza. Votre analyse?

Le limogeage du Premier ministre Bunyoni, comme la dramaturgie politique et les dysfonctionnements qui l’ont précédé, apparaît en effet comme le signe de ce que j’appelle « un héritage impossible ». Ceci pour au moins trois raisons :

D’abord, ce fut une histoire de « testament non écrit » et pareils cas, sont souvent des sources de conflits importantes parce qu’ils rendent l’héritage illisible et inintelligible.
Ensuite, l’héritage de feu président Pierre Nkurunziza a consisté uniquement en un lègue de personnalités, d’oligarques et de système politique véreux. Un engrenage dont il lui a été difficile de se défaire. Parce que jamais, l’héritage ne concerne les fondements de légitimation généralement attachés au détenteur viager du pouvoir.

Pour cause, la plupart de ces personnalités  et oligarques se sont crus eux-mêmes héritiers et ont préféré faire allégeance plus à un système politique protecteur rival plutôt qu’à « l’héritier légitime », c’est-à-dire le président Ndayishimiye.

Enfin, à la recherche de ses propres marques et sources de légitimation, le président Evariste Ndayishimiye ne pouvait que heurter les certitudes dans lesquelles s’étaient installées ces anciens barons.

Concrètement ?

C’est-à-dire qu’au compte des créneaux les plus porteurs et crédibles pour cette légitimation, le chef de l’Etat ne pouvait que creuser dans les griefs que concentraient les gouvernés contre le pouvoir CNDD-FDD à savoir la corruption et l’inefficience/inefficacité face aux demandes socio-économiques trop pressantes (paupérisation croissante, chômage des jeunes, pénurie de biens de première nécessité : carburant, sucre, ciment, etc.). Ainsi, il a savamment construit un populisme de « type nationaliste post-indépendance » basé sur l’attaque des élites (hauts fonctionnaires, magistrats, etc.) accusées de corruption, de saboteurs et de fainéants. Il a également dénoncé la cupidité des gestionnaires de l’Etat se manifestant à travers des contrats monopolistiques nourrissant ces mêmes  barons au détriment de l’Etat. Ce faisant, il a certes été cru sur les mots, mais l’opinion attendait davantage des actions correctives qui ont pris du temps à se concrétiser. La grande explication fut alors de dire qu’il se heurtait à la résistance des fameux caciques du système politique précédent. Car, tout discours ou toute action sur les droits de l’homme et l’Etat de droit, la justice et la sécurité pour tous, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, l’efficacité de l’administration publique, etc., ne pouvait que contrarier les nombreux oligarques civils comme militaires et policiers, hauts fonctionnaires de l’Etat et autres mafieux qui vivent de ces pratiques. Si bien que la résistance au chef de l’Etat devient une question de vie ou de mort matérielle, symbolique et même physique.

Peut-on alors parler « de rabattage de cartes au sein du CNDD-FDD » ?

Je n’en suis pas sûr, car le pouvoir du CNDD-FDD est tout sauf un système institutionnalisé, différencié et impersonnel. C’est un faisceau  ou un réseau de clientèles, d’obligés, de barons politiques et économico-financiers disposant de multiples tutorats. Souvent, vous trouverez certains parmi ces caciques qui ignorent ou cherchent à s’opposer au principe hiérarchique et au triomphe d’un pouvoir unique dominant, notamment du Chef de l’Etat et du Premier ministre. Autant dire que la crise qui a conduit au limogeage de l’ex- Premier ministre Bunyoni est un effet pervers du fonctionnement du système CNDD-FDD. Un système réfractaire aux obligations institutionnelles et légales. C’est un système qui fait triompher le militantisme sur la compétence, le tutorat des barons sur les capacités individuelles. Un tel système à superpositions d’autorités sans cohérence soumet le président, son Premier ministre et son gouvernement aux dépendances vis-à-vis de l’ensemble. C’est un système qui étouffe l’émergence d’un leadership. Pour ainsi dire, tout simplement, les cartes ont été redistribuées à l’intérieur d’un système dominant.

Aussi, les gens doivent comprendre que la nomination d’un général succédant à un autre général est une des conséquences négatives de la militarisation de l’ancien mouvement rebelle. Elle est la manifestation du triomphe des généraux et de la caporalisation du reste des adhérents du parti. Les luttes de pouvoir entre ces généraux créent une situation de coup d’Etat permanent, ce qui crée une instabilité gouvernementale, voire institutionnelle, et, à un moment donné, politique.

Quid de cette méfiance sans cesse évoquée entre certains ténors du parti de l’Aigle ?

Ce qui est perceptible, le parti au pouvoir connaît une crise multidimensionnelle :

-une crise de sens comme celle du Chef Ndembu de Turner (écrivain qui s’est attelé à l’étude de cette société du nord-ouest de la Zambie, NDLR),  qui connaît un malaise et qui cherche en vain la cause. D’où la désignation des boucs émissaires,
-une crise  idéologique dans la mesure où le parti a été construit sur base de désignation d’un ennemi extérieur au groupe, mais qui aujourd’hui semble être  loin des problèmes qui assaillent le pays,
-une crise de gouvernance et de démocratisation interne, en ce sens que l’on n’a vu ni entendu de débats réglementaires sur le changement de gouvernement.
Finalement, triomphe l’oligarchisation avec ses dérives ploutocratiques et cupides, en plus de cette déconnexion par rapport aux problèmes socio-économiques concrets des gouvernés. L’écart entre l’élite au pouvoir et la base des gouvernés, y compris les militants CNDD-FDD s’explique de cette manière. Le chef de l’Etat Evariste Ndayishimiye l’a compris, mais sa « bataille » heurte les nombreux blocs magmatiques solidifiés par des intérêts vitaux. C’est cela la principale cause de cette méfiance.

Selon vous, peut-on dire que la nomination de M. Gervais Ndirakobuca comme chef de gouvernement augure une nouvelle ère ?

Peut-être si l’on considère qu’enfin le président de la République a nommé son Premier ministre et que par conséquent, il y aura au moins un alignement vertical et horizontal des discours et pratiques politiques sur la volonté du Chef de l’Etat. Avec ses nombreux discours non suivis d’actions concrètes, ce dernier commençait à apparaître comme un chef impuissant. Le siège du pouvoir devenait introuvable et l’on craignait un pourrissement qui pouvait conduire à l’effondrement du système. Avec la nomination d’un nouveau Premier ministre, le Président semble reprendre la main sur le pouvoir. Maintenant, il faut rester prudent et rappeler que toutes ces personnalités sont secrétées du même moule idéologique et organisationnel et d’une même culture politique.

Cinq nouveaux ministres ont intégré le gouvernement. Au vu des enjeux socio-économiques du moment, sont-ils des hommes qu’il faut dans les places qu’il fallait ?

Si l’on analyse la situation selon une approche individualiste, on pourrait dire :  Laissons- leur le bénéfice du doute et du jugement temporel ». Mais, je pense que la meilleure analyse du pouvoir actuel repose sur une perspective systémique. Comme les dirigeants du CNDD-FDD aiment tant le dire d’eux-mêmes, ils forment un « système ». Ceci signifie, comme le diraient bien Michel Crozier et Erhard Friedberg (dans L’Acteur et le système), que l’individu agit sous contrainte de son environnement. Si bien qu’au final, le changement d’individus, de ministres, même compétents, ne peut pas changer le système. Au contraire, on constate même que les systèmes broient les acteurs. Ici, la grande question est de savoir : « Comment par exemple, les cinq ministres pourront-ils changer un système vieux de 17 ans et corrompu, dans un manque de culture politique institutionnelle et des logiques néo-patrimoniales et prédatrices ?

Au regard de la nouvelle configuration politique,  quelle sera la place de ces « barons économico-financiers ». Vont-ils garder leur influence ?

Ils n’ont pas beaucoup de choix:

– soit ils s’ajustent et rentrent dans les rangs d’allégeance à l’égard des nouveaux dominants et ainsi ils continuent de bénéficier de leurs dividendes en contrepartie de leur financement du système
– soit ils persistent dans leurs attitudes réfractaires et s’exposent à une mort certaine au double niveau matériel et physique.
A moins qu’ils ne prennent le dessus en imposant au sommet de l’Etat leurs mandataires-clientèles.

Avec la nomination d’un nouveau Premier ministre, certains observateurs politiques avisés espèrent un coup d’accélération quant à l’avancée de certains dossiers, notamment la normalisation des relations avec le Rwanda. Quelle lecture faites-vous ?

Rien n’est moins sûr. Il faut rappeler ici que le nouveau Premier ministre, comme son prédécesseur, était sous le coup des sanctions de l’Union européenne et des Etats- Unis d’Amérique.

Toutefois, le réalisme international pourrait prévaloir sur l’idéalisme démocratique et droit-de-l’hommiste, ainsi évaluer ce changement de Premier ministre qui s’est fait sans chocs violents.

S’agissant des relations avec le Rwanda, il conviendrait de rappeler qu’au moment où le processus de normalisation était bien engagé, on a assisté à un engagement du Burundi en RDC. Cela, au moment où un froid s’installait entre ce dernier pays et le Rwanda. Avant cet incident, il faut se rappeler les malentendus plus idéologiques que réalistes qui ont toujours fait que le processus de normalisation aille à reculons.

Ceci pour dire qu’en la matière, ce n’est pas le changement du Premier  ministre qui compte. Il faut toujours se poser la question de savoir quels sont les intérêts ou idéologies de quels groupes puissants à l’intérieur du système politique qui seraient menacés si le Burundi s’ouvrait un peu plus à la région et au monde ?

C’est cela qui permettrait d’expliquer ou de comprendre pourquoi le président de la République et son gouvernement ne s’investissent pas à fond pour trouver une solution à cette question. Pour moi, c’est en tout cas, une grosse épine dans le pied du Président Ndayishimiye et de son gouvernement durant cette année où le Burundi préside la Communauté de l’Afrique de l’Est (CEA).

Parmi les causes ayant précipité le limogeage du Premier  ministre, il y a ce scénario du coup d’Etat. Une éventualité encore envisageable au Burundi ?

On ne décrète pas, on ne déclare pas dans un discours qu’un coup d’Etat n’est plus possible au Burundi. Le Mali, la Guinée ou le Burkina Faso, etc. Du point de vue du respect de l’Etat de droit, des principes démocratiques, ces pays étaient plus avancés que le Burundi.  Tout simplement, on fait en sorte que les conditions propices pour l’exécution d’un coup d’Etat ne soient jamais réunies. Ici, je citerai : la  mauvaise gouvernance, l’incompétence des dirigeants, une administration médiocre, le non-respect des normes constitutionnelles ou manipulation de celles-ci par des groupes dirigeants, les affrontements des dirigeants par l’intermédiaire de milices,  la corruption généralisée privant l’Etat des ressources pour le monopole de la violence physique légitime, le manque de confiance dans le leadership et éclatement du pouvoir, trop de demandes des gouvernés non résolues et non agrégées par les organisations de représentation à cause de leur inefficacité ( Parlement, syndicats, société civile), monopolisation des pouvoirs par un groupe ethnique ou politique et l’exclusion violente des autres, trahison des principes et règles démocratiques, etc. C’est tout cela que le nouveau gouvernement devra combattre.

Selon vous, quels sont les grands chantiers auxquels devra s’atteler le nouveau gouvernement ?

Pour un pays classé dernier  au niveau mondial en se référant aux indicateurs du développement, tout devient prioritaire. Certes, l’on peut séduire la population en émettant des discours sur la corruption, la justice, l’amour de la patrie, etc. L’on peut également le faire en désignant des responsables d’une situation catastrophique, en changeant le Premier ministre, les membres du Gouvernement et certains hauts fonctionnaires. Mais, cette opération restera comme une propagande consistant en une chasse aux sorcières et aux boucs-émissaires si les problèmes quotidiens concrets ne trouvent pas de solution.  Personnellement, cette perception prévaudra si la pénurie du carburant dont les effets sont dévastateurs sur l’économie du pays et les ménages ne trouve pas de solution tout de suite.
Sur le plan politique, cette pénurie laisse traîner l’idée que face à cette impuissance de l’Etat et des acteurs politiques, il faut tenter l’aventure subversive. D’une façon détaillée, les chantiers auxquels le nouveau gouvernement devrait s’atteler, pour ce qu’il peut, car ne dépendant pas que de sa volonté, seraient de créer un environnement de bonne gouvernance des ressources nationales, de l’Etat de droit, de justice et de libertés publiques, d’institutions pluralistes, inclusives et démocratiques. Cela lui permettrait d’accéder à d’autres ressources nationales et surtout internationales. De la sorte, faire face aux autres défis autrement compliqués que sont la pauvreté des ménages, le chômage des jeunes, l’éducation de qualité, la santé, le développement des activités artisanales et industrielles, les infrastructures du développement économique, la maîtrise de la croissance démographique ,etc.

Propos recueillis par Hervé Mugisha

Forum des lecteurs d'Iwacu

25 réactions
  1. Barekebavuge

    On a parlé de système içi.
    Mon oeil, IL n’y a aucun système, juste du racket, au mieux une mafia organisée, nommée par pudeur « Ibihangange » ou « Abo Cavunye »
    Je ne suis ni rwandais, ni un inconditionnel de leur système. Là , au moins on peut dire que l’économie est aux mains du FPR.Mais au Burundi, chaque Gihangange travaille pour son compte.
    Il n’y a aucune usine qui appartient au CNDD/FDD.
    L’argent provenant par exemple de l’or ou coltan vendu par les FDLR VA dans les poches d’un grand du moment (cfr assassinat eb pleine journée de 4 religieuses italiennes qui avaient vu ce qu’il ne fallait pas voir)
    2) L’argent du barrage Mpanda est allé certainement au ministre de l’époque et ses supérieurs et subalternes.
    3) IL en VA de même des minerais du Burundi qui n’enrichissent qu’une poignée appartenant à l’Akazu
    C’est cela le système ou l’anti système qui a fait du Burundi…..la chanson « Le pays le plus pauvre et le plus corrompu au monde « 

  2. Jereve

    Oui, tout n’est pas gagné, car s’il faut reconnaître que dans le temps la guérilla armée a été bien menée jusqu’à porter les anciens rebelles au pouvoir, Neva doit bien se rendre compte aujourd’hui que la guérilla financière est plus difficile à combattre. D’autant plus difficile que certains de ceux qui étaient dans la guérilla armée ont muté en guérilla financière.

    • Claypton

      « La Guérilla armée a été bien menée » ??? Je rappeles que le CNDD/ FDD n a pas gagné la guerre mais a été mis au pouvoir par la région , dixit Yoweri Kaguta Museveni , très connaisseur du dossier ..

      • Stan Siyomana

        @Claypton
        1. Vous écrivez:«  La Guérilla armée a été bien menée » ??? Je rappeles que le CNDD/ FDD n a pas gagné la guerre mais a été mis au pouvoir par la région ,.. »
        2. Mon commentaire
        a). Si l’on considère que «  La guerre asymétrique est toujours celle du faible au fort… », NORMALEMENT IL NE FAUDRAIT PAS S’ATTENDRE A CE QUE LES TROUPES GOUVERNEMENTALES SOIENT VAINCUES SUR LE CHAMP DE BATAILLE.
        b). La vraie victoire des Forces de la Défense de la Démocratie (FDD) peut se mesurer par l’acceuil triomphal que la population burundaise a réservé à Pierre Nkurunziza et ses combattants (quand ils sont entrés dans la ville de Gitega?).
        https://www.youtube.com/watch?v=OVjbQcqIBXA
        c). « Selon Robert Taber2, la guérilla a pour but politique de renverser une autorité contestée par de faibles moyens militaires très mobiles utilisant les effets de surprise et avec une forte capacité de concentration et de dispersion…
        En effet, l’humain est considéré comme l’objectif premier dans une guerre politique et comme la cible militaire de la guérilla…
        La guérilla est une guerre de conquête du cœur et de l’esprit. Lorsque le cœur et l’esprit sont touchés, l’animal social (zôon politikon) est acquis sans recevoir nécessairement une seule balle ou un seul éclat d’obus.
        La guérilla naît et se développe dans un environnement politique et à travers un combat constant pour contrôler le domaine de la mentalité politique inhérent à l’animal social qu’est l’humain… »
        d). C’est l’action/diplomatie des FDD qui a fait que la communauté internationale s’intérèsse aux oppressés du Burundi.
        Pour la guérilla, « Le but politique se réalise par des stratégies militaires et des stratégies diplomatiques… »
        https://fr.wikipedia.org/wiki/Gu%C3%A9rilla

  3. Sebarazingiza

    À lire Mr le Prof et certaines opinions sur ce forum, je vous citerais tout simplement un Colonel (grand) Burundais;
    « VYOSE BIZOVA MUMABOKO YANYU »
    et d’ajouter;
    « VYOSE BIZOVA MW’ISHAKA RYANYU »
    et de conclure en ajoutant;
    « TEZA IMBERE IWANYU UTANGURIRE MU RUGO; ABAWE, VILLAGE/QUARTIER/COMMUNE/PROVINCE UVAMWO CANKE WATAYEMWO URUZOGI (ex. Gilbert Nkurunziza/éléctrification des rues de Nyakabiga.

    Conseil:
    Méfions nous des « africains au pouvoir », parce que les réussites politiques sont rare! Je n’ose pas vous citer un Prof d’origine congolaise qui avait osé lancer dans une conférence sur le Rwanda en 1997 que « le noir sérait mau…t! »

    Abatahura mutahure!!!!

  4. Kibinakanwa

    Bellum,
    Tu aurais dû aussi ajouter et conseiller à Yan d’aller visiter le Rwanda pendant une semaine .
    Puis on verra, s’il ne change pas son jugement

    • Yan

      @Kibinakanwa
      « Puis on verra, s’il ne change pas son jugement »

      Mon jugement est simple: le Rwanda est le 17e pays le plus pauvre du monde. Et le Burundi est le 1er pays le plus pauvre du monde. Est-ce le fait que le Burundi est le plus pauvre du monde qui console les rwandais qui crèvent de faim? Si c’est le cas, tant mieux pour eux. Mais pour moi, aussi longtemps que mon pays sera cité dans les pays les plus pauvres du monde, je ne pourrai jamais crier victoire. Car entre le 1er et le 17e (sur +- 200), franchement il n’y a pas grand-chose qui change; c’est tous les 2 des pays misérables.

  5. Bellum

    @Yan
    Si le Rwanda n’est pas si en avance que ca sur nous, pourquoi ce prestige mondial avec les sommets internationaux qui se suivent jusqu’au sommet du Commonwealth. Pourquoi tous ces presidents ouest-africains qui viennent en perlinage voir ces merveilles de developpement. Pourquoi des pays en detresse (Mozambique, Centrafrique) viennent demander secours a l’armee rwandaise. Pourquoi cette ville Kigali belle et pauvre a vous couper le soufle. Un Soudanais me disait Kigali est plus propre que Athenes, Rome et Lisbone. Pourquoi Kigali est-elle la 3e destination en afrique pour le tourisme de conference apres Cape Town et Marrakech. Tout cela est-il une illusion? Pourquoi Kagame est-il le president le plus admire par la jeunesse africaine et desormais en train d’etre remplace par le nouveau president zambien HH Hakainde Hichilema?

    • Stan Siyomana

      @Bellum
      Vous m’excuserez, mais moi je ne vois nulle part où Yan écrit/suggère qu’aujourd’hui « le Rwanda n’est pas si en avance que ca sur nous… »
      Il y a quelques semaines j’ai suivi l’émission Imvo n’imvano de BBC Gahuzamiryango (émission centrée sur l’économie du Burundi depuis les années de l’indépendance) où l’on disait qu’effectivement « L’évolution de la richesse du Rwanda montre que sa meilleure place depuis son indépendance dans le classement mondial a eu lieu en 1990 (19e). Pour le moment le Rwanda est dans les 17 pays les plus pauvres du monde… ».
      LE FAIT EST QUE LE RWANDA EST TOUJOURS DANS LES 17 PAYS LES PLUS PAUVRES DU MONDE.

  6. Cloz

    Rien à ajouter. Tout est Nickel; je n’ai même pas de question

  7. Barekebavuge

    Un Député a été mis en prison, lorsqu’il a demandé la pertinence d’élever quelqu’un à un titre que personne n’avait jamais eu au Burundi et d’ailleurs en Afrique.
    Where is the accountability?
    Le Burundi est devenu le pays le plus corrompu et le plus pauvre au monde. Il doit y avoir des responsables quand meme.
    Consultez le lien ci dessous

    https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220916-burundi-sept-ans-apr%C3%A8s-un-jugement-d%C3%A9favorable-%C3%A0-un-troisi%C3%A8me-mandat-de-nkurunziza-resurgit
    400 mille personnes ont fui et des centaines de gens tués ou portés disparus. L’économie détruite.
    Et pourtant, en paraphrasant Gallilé, le 3eme mandat était une usurpation

  8. Stan Siyomana

    1. Vous écrivez:« Les luttes de pouvoir entre ces généraux créent une situation de coup d’Etat permanent, ce qui crée une instabilité gouvernementale, voire institutionnelle, et, à un moment donné, politique… »
    2. Mon commentaire
    Dans son discours lors de l’investiture du nouveau président kényan Dr. William Samoei Ruto (14 septembre 2022 à Kasarani Stadium à Nairobi), la présidente tanzanienne Mama Samia Suluhu Hassan a dit que s’il y a un beau cadeau que kényans ont bien pu offir cette année-ci à l’East African Community, CE SONT CES ELECTIONS QUI SE SONT BIEN DEROULEES DANS LA PAIX.
    « Nataka niwambie ndugu zetu wakenya, kama kuna zawadi muliotoa kwa Jumuia ya Afrika Mashariki mwaka huu, ni zawadi ya amani mulioyiweka katika uchaguzi.
    Tunawashukuru sana sana kwa zawadi hio muhimu… ».
    https://www.youtube.com/watch?v=WtwR5dlfdTQ&t=205s

  9. Kirabika

    Lorsqu’on sème le vent , on récolte la tempete.
    Voyez ce qu’ont fait les Papa Doc, Baby Docs et autres hontes (Jean Bertrand Aristide, Jean Claude Duvalier, etc…) qui ont détruit Haiti.
    Haiti est à tout point identique à la République domicaine. Republique dominicaine est un pays émergeant, Haiti ne cesse de s’enfoncer.
    De nnotre coté, le Burundi ne peut plus se comparer au Rwanda
    https://www.rfi.fr/fr/am%C3%A9riques/20220916-ha%C3%AFti-les-pillages-se-poursuivent-dans-les-rues-des-gona%C3%AFves-qui-sombrent-dans-le-chaos

    • Yan

      « De notre coté, le Burundi ne peut plus se comparer au Rwanda »

      L’évolution de la richesse du Rwanda montre que sa meilleure place depuis son indépendance dans le classement mondial a eu lieu en 1990 (19e). Pour le moment le Rwanda est dans les 17 pays les plus pauvres du monde.
      Quant au Burundi, il semble que son classement depuis 1962 oscille entre la 1ère place et la 4e. Ceci étant dit, je ne me permettrai jamais de défendre un bilan d’un pouvoir quelconque n’y ayant moi-même jamais participé, ni de près, ni de loin. Je ne fais que rappeler les chiffres qui ont la réputation d’être réputés têtus comme les faits.

      • Gatarina

        Faut pas dire des niaiseries Yan. Il n’y a pas d’illettrés dans ce forum.
        « La production agricole du Rwanda a atteint une limite dans le courant des années 80. Sa croissance reste inférieure au taux de croissance moyen de la population de 3,1% malgré les efforts d’intensification de l’agriculture et les mesures de régulation des naissances visant à réduire le taux de natalité. Les recettes d’exportation ont baissé fortement lorsque chute le cours du café en 1987. 1990, première dévaluation. En 1991, le Rwanda accepte un Plan d’Ajustement Structurel (PAS) pour stimuler la production intérieure de produits de substitution aux importations, soutenir et promouvoir les productions traditionnelles d’exportation et encourager le développement d’autres produits d’exportation. .. »

        Anecdote: ndibuka baza gutira ama motos Bagaza pour le protocole lors des visites de chefs d’état…

        • Stan Siyomana

          @Gatarina
          1. Vous écrivez: » Anecdote: ndibuka baza gutira ama motos Bagaza pour le protocole lors des visites de chefs d’état… »
          2. Mon commentaire
          Mugihe Urwanda rwahisemwo kuza gutira ku mubanyi mwiza kugira ngo rushobore kwitegurira bikwiye urubanza rukomeye (sommet France-Afrique?), la Papouasie-Nouvelle-Guinée a importé d’Italie 40 voitures luxueuses de la marque Maserati Quattroporte (au prix de plus de 100.000 dollars américains chacune) pour le sommet des chefs d’Etats et de gouvernements de l’Asian Pacific Economic Cooperation (APEC) en 2018.
          « The government of Papua New Guinea has come under fire for its decision to import 40 luxury Maserati cars to ferry world leaders around the APEC summit scheduled to be held in the country next month…
          But people reacted angrily in Papua New Guinea, where according to the U.N. an estimated 40% of the population live on less than $1.25 a day.
          The country is suffering from an outbreak of the devastating disease polio, with 14 cases of infected children confirmed, in the first outbreak in 18 years. Many said the government should be spending its money on other things… »
          https://time.com/5423045/papua-new-guinea-maseratis/

        • Yan

          Je pense que celui qui dit des niaiseries est celui qui parle sans avancer d’argument.
          Lis ceci:
          Burundi: 1990; PIB en US$ courants: 1.132.101.253
          Rwanda: 1990; PIB en US$ courants: 2.550.185.618

          Source: https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?langue=fr&codePays=RWA&codeStat=NY.GDP.MKTP.CD&codeTheme=2

          • Aigle

            Et pan sur le bec! Merci Yan. J’adore les chiffres. Eux ils ne mentent pas.

  10. Bellum

    Cet eminent Professeur qui est une intelligence superieure burundaise pourrait-il dire aux generaux qui nous gouvernent qu’un passeport est un droit humain non un instrument d’oppression. Les rebelles a l’ordre etabli sont connus. Ce sont eux qu’on peut reprimer par erection d’obstacles pour avoir le passeport car ils osent appliquer leur droit d’expression et d’association mais pas les citoyens et enfants lambda.

    • Yan

      @Bellum
      « Cet eminent Professeur qui est une intelligence superieure burundaise  »

      Cette assertion frise le suprématisme; as-tu déjà mesuré toutes les intelligences burundaises?

  11. Samandari

    Le systeme dont se targuent les militants CNDD/FDD n est rien d autre qu’une organisation de type Akazu ou le pouvoir et son corollaire les marchyés publics sont une chasse gardée d’une poignée de Bihangange (Remplacez dans le vocabulaire de la mafia: Barons).
    Un tel systeme construit sur la corruption et le clientelisme détruit un pays avant de sombrer.
    Au debut du regne du CNDD/FDD, il fallait etre un ami de Hussein Radjabu pour etre riche en une année. Souvenez vous de 3 cas emblematiques:
    1) Le systeme a determiné que 4 personnes seulement devaient s approvisionner en sucre a la Sossumo (grossistes) et approvisionner le pays entier. Nous connaissons nous tous que ces intouchables pouvaient le vendre a l’exterieur du pays a leur guise
    2) On a vendu le Falcon et un ténor s’est vanté à cette époque que le CNDD pouvait meme le donner gratuitement (Twarashobora kuyitanga gusa!!!!!!!!)
    3) C eest anecdotique , mais c’est terrible. Un étudiant de l’ITS s’est vanté qu’ilo raflait des marchés en construction alors que ses professeurs (Sics) ou des Irs attritrés sont incapables d’avoir des marchés. L’interview était passée sur ce site Iwacu

    Le professeur Julien dit a juste titre qu’aucune solution cosmétique ne viendra à bout de cette corruption qui a fait du Burundi le pays le plus pauvre et le plus corrompu au monde

  12. Claypton

    Une analyse très lucide … A bon entendeur Salut…

  13. Manisha

    Jewe ndabaza cane yuko abadutwara basoma ivyandikwa nkibi. Muribo canke uwoba abizi aducire agace.

    • Kibwa Jean

      Malheureusement tout ce qui est écrit n’est jamais lu par ces ill….. n’uguta umwanya

  14. kibinakanwa

    Au journal Iwacu et au Pr Julien,
    MERCI, MERCI,MERCI.
    Rien à ajouter.
    Votre analyse est juste et cinglante.
    Vous itilisez les mots justes.
    Votre prose est d’une limpidité absolue.
    Uri Umugabo kabisi.
    J’ai relu l’interview au moins 4 fois.

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