Actuellement au Burundi, la seule Africaine à siéger au comité exécutif de la FIFA s’est confiée à Iwacu. Elle livre sa vision par rapport aux questions qui hantent le football mondial, celui du Burundi notamment.
Après les graves accusations de corruption de la FIFA, est-elle encore crédible?
Une débâcle pareille, soit ça vous endurcit ou vous anéantit. Je pense que la nouvelle équipe a tiré des leçons de cette crise. D’ailleurs, les récents statuts adoptés le 26 février 2016 vont la protéger davantage.
Vous allez briguer un nouveau mandat de 4 ans, quelles seront vos priorités?
J’ose espérer que je serai réélue parce qu’encore une fois je suis la seule à m’être présentée en tant que représentante du foot féminin africain. Donc, les chances sont de mise (rires). Cependant, je tiens à préciser que tout le programme qu’on exécute émane du président. Pour ma part, ma priorité reste la conscientisation de toutes les femmes au rôle qu’elles ont à jouer dans le sport, en particulier le football.
Gianni Infantino, le nouveau président dans son programme,a fait le développement du football africain son objectif. Pourquoi?
Vous savez au sein de la FIFA, il y a six confédérations. Et s’il y en a une encore à la traîne, c’est celle de l’Afrique. C’est donc une bonne chose s’il a fait de l’Afrique sa priorité. Aux 500.000 dollars américains qu’elle donne comme frais de fonctionnement pour les fédérations nationales, la FIFA a rajouté 750.000 $ qui devront servir pour l’investissement.
L’idée qu’une Coupe du Monde passe de 32 à 48, comment la trouvez-vous ?
Si ça profite à l’Afrique, cette idée est bonne. Beaucoup pensent que le format de 48 équipes rendra médiocre ce fameux rendez-vous footballistique. Au contraire, il sera encore plus attrayant, car au regard de la configuration actuelle du football mondial, hormis quelques pays européens et sud-américains, tous les autres évoluent au même niveau. Une façon d’accorder plus de chances à ces derniers afin qu’ils participent à un Mondial.
Vous dites que le niveau de football de certains pays africains ne cesse d’évoluer. Ne trouvez-vous pas que celui du Burundi va decrescendo ?
Tout est question de priorité. L’argent que la FIFA donne ne peut pas suffire à lui seul pour qualifier un pays dans une coupe d’Afrique des Nations. Pour ce, il doit y avoir un appui financier et technique du gouvernement.
Regardez autour de vous, la RDC est désormais une grosse cylindrée continentale. Et ce grâce aux efforts que son gouvernement a consenti pour investir dans ce domaine. Si le Burundi emprunte la même voie, nul doute que d’ici 2 ans on peut le voir dans une CAN.
Peut-on dire que le football féminin au Burundi gagne ses galons ?
Ooh que si ! L’année passée, pour la 1ère fois, l’équipe nationale à participer en Ouganda au tournoi de la CECAFA.
Maintenant, en plus de la 1ère division qui est nationale, il y a la 2ème division, mais aussi et surtout des stages de formation pour les coaches filles. Je peux dire que la ligne est ascendante.