Depuis début juin, des agents de la Poste ont remis l’argent qu’ils avaient détourné, d’autres sont passés par la case prison avant de s’y résoudre. Rencontre avec Benjamin Niyokindi, Directeur Général de la RNP.
Vous avez récemment déclaré que plus de 800 millions de Fbu avaient été détournés depuis 2001. Qui sont les responsables ?
Je dois dire que lorsque j’ai été nommé à ce poste le 1er octobre 2016, mon premier constat fut qu’il y avait une hémorragie par vols d’après un rapport intermédiaire des services d’inspection à l’interne et l’audit. Il était clair qu’il y a eu des détournements massifs d’argent depuis 2001. Ces vols se sont déroulés sous trois aspects. Celui opéré par des agents de la RNP dont plus de 90% de la somme totale détournée, celui des clients partenaires qui ne s’acquittent pas de leurs créances qui avoisinent 7% et celui des vols commis par des bandes armées dans différents bureaux postaux évalués autour de 3%.
Pourquoi ces agents n’ont-ils pas été appréhendés durant toute cette période?
L’argent était détourné au sein du service d’envoi des fonds collectés dans les 143 bureaux postaux éparpillés sur tout le territoire national. Il a été remarqué que certains agents de ce service ne versaient pas la totalité des sommes et gardaient une partie pour eux. Ils versaient la somme moins x. Nous avons également remarqué dans ledit rapport que le service de contrôle ne l’a jamais signalé. Il n’y a pas donc eu de rigueur dans la gestion administrative. Le second volet du détournement s’est opéré au niveau de la gestion des coffres des bureaux des postes par les agents collecteurs ou percepteurs. En principe, chaque coffre est cogéré par deux collecteurs pour éviter les vols. Comme il est moins simple de mettre d’accord sur un vol, la stratégie est que le percepteur principal garde la clé, son adjoint le code du coffre ou bien le secret comme on le dit dans notre jargon. Mais dans certains bureaux cette cogestion n’existe pas et donc une seule personne gardait et la clé et le code. Il devient plus facile pour lui de détourner. Est-ce que la direction était au courant ? Ce n’est pas à moi de le dire.
Avez-vous une idée exacte de ceux qui ont trempé dans ces détournements ?
Nous avons encore des estimations car les enquêtes ont commencé pour déterminer les auteurs et les sommes exactes volées. Dès que ce travail sera achevé, des responsabilités seront dégagées et chacun aura à répondre en ce qui le concerne.
Certaines sources parlent de complicité en haut lieu dans ces détournements…
Je dois dire également que l’inspection de l’Etat a envoyé une équipe qui est à l’œuvre depuis un an pour une vérification financière. Cet organe nous donnera l’état financier de la RNP mais il aura également à élucider comment tout cela s’est passé. Je ne peux donc pas affirmer qu’il y a eu complicité ou pas.
Dernièrement certains agents ont remis des sommes détournées puis ont réintégré le service, n’est-ce pas une preuve de laxisme ?
Non pas du tout. C’est une approche que nous avons adoptée en connaissance de cause. Notre objectif n’est pas de condamner ces gens en les envoyant en prison où ils ne pourront pas de toute façon trouver le moyen de rembourser.
Nous avons choisi l’option de solliciter leur volonté afin qu’ils payent de leur propre chef. Pour nous, l’important est que la RNP recouvre la totalité des sommes détournées. Cette approche a déjà payé car nous avons déjà récupérée plus de 300 millions de Fbu sur les 800 millions depuis que nous avons pris les fonctions. Sinon il y a des cas où nous avons contraint des agents à payer par la force, surtout les détournements datant de 2015 et là nous avons déjà récupéré 34 millions de Fbu.
Si votre approche échoue, que ferez-vous ?
Le dernier recours sera celui de la contrainte par la justice. Etant donné que nous aurons le rapport final de l’inspection, nous passerons à l’étape supérieure en sollicitant les services habilités pour qu’ils nous aident à appliquer la loi. Sinon, il existe des moyens de contraindre ces gens à payer comme la vente aux enchères de leurs biens saisis, etc.
Que comptez-vous faire pour mettre un terme à ces détournements ?
Nous avons restructuré les services de collecte, envoi et transport des fonds qui se sont montrés défaillants, rétabli la cogestion dans les différents bureaux en engageant des agents collecteurs adjoints là où il n’y en avait plus. Nous avons également organisé la semaine dernière une assemblée générale où nous avons réitéré notre approche auprès du personnel. Depuis trois semaines, la RNP a organisé des descentes sur terrain dans toutes les provinces pour sensibiliser le personnel sur la culture de l’entreprise, le bien-fondé de faire carrière et les conséquences tant sociales que professionnelles de ces détournements.
Parmi ces voleurs de deniers publics, il y’en a qui ont peut-être pris la poudre d’escampette vers l’extérieur du pays, ceux qui sont à la retraite, ceux qui ne sont plus vivants, ceux ne se dénonceront jamais et qui ne seront jamais attrapés. Qu’est-ce qu’on fera avec eux?
Je suis d’accord pour qu’on les traduise en justice pour qu’ils soient obligés de payer, avec intérêts. Quant à trouver des moyens de rembourser ce qu’ils se sont « emprunté », c’est à eux qu’incombe cette responsabilité.
Les laisser en place comporte un plus gros risque que celui de ne pas rembourser : ils peuvent utiliser d’autres stratagèmes pour continuer à détourner, ou ils pourraient prendre un plus gros montant et disparaitre.
On ne laisse pas un loup dans une bergerie! Et il y a assez de chômeurs qui prendraient volontiers leur place.
Quant à ceux qui accusent les DDs, vous feriez mieux de vérifier. Les détournements ont commencé en 2001! C’est le Frodebu et l’Uprona qui étaient au pouvoir à ce moment-là! Ils auraient du eux-mêmes aussi les attraper avant la prise du pouvoir par les DDs.
Vous pouvez peut-être reprocher aux DDs de ne pas avoir attrapé ces voleurs plus tôt, mais ce n’est pas un crime. Et même si parmi eux il se pourrait qu’il y ait des DD, qu’ils soient jugés comme les autres.
Mais je ne serais pas surpris d’apprendre que ces gens ont rejoint le parti de l’aigle justement pour pouvoir continuer leur bésogne!
Qui vole un oeuf vole un boeuf!
Maintenant que le DG a dit publiquement qu’ily a des voleurs ayant dilapidé les deniers publics, y a t il un homme censé au pays de Mwezi Gisabo pour m expliquer pourquoi la justice ne se saisit pas du cas?
Pourquoi le supérieur hiérarchique du DG postes se tait?
No accountability at all???
Ou vivons nous?
@Rurihose
Si vous retournez voir le titre de l’article, il y en a qui ont dû « passer par la case prison » pour accepter de rembourser. Essayez s’il vous plaît de lire, de garder en mémoire et de prendre en considération ce qui est écrit, pour livrer des commentaires respectant le contenu des artices.
En ce qui me concerne, j’ai clairementindiquê que je suis contre l’idée de garder dans les mêmes fonctions un individu ayant détournés des montants aussi importants. Statistiques à part, le risque de récidive est beaucoup plus élevé chez quelqu’un qui connaît déjà comment passer à travers les mailles du filet, pour ne pas se faire attraper.
En revanche, un nouveau, sans hystoire ni affiliation ou allégeance à quelque partieque ce soit, ferait un meilleur travail.
Commençons d’abord par être honnêtes dans nos critiques ou nos commentaires. Cessez de dénigrer tout ce qui bouge. Peut-être que çavva bouger.
Du bricolage financière ou une gestion familiale, ou parents et enfants s’entendent sur la non-récidive!
Sous d’autres cieux ou même au sein d’autres entreprises du pays, de tels manquements sont punis par la prison avec remboursement et saisi des biens de l’intéressé.
Ici on dirait que l’autorité et les malfrats se couvrent mutuellement.-
Ahubwo uwo mu DG nibamubohe nawe canke bamushimire.-
@Kabadugaritse
Uraraba neza uhinduke nah’ubundi uzicwa n’agahinda kuber’urwanko ufitiy’ubutegetsi buriho.
Nta gwanko muko! Et si j’étais de la boîte? Je vous invite plutôt d’affronter la vérité car cette pratique ne ressemble en rien aux prêts à tempérament ou aux découverts qui eux s’opèrent avec l’accord de l’autorité de tutelle. Ibaze aho uri utwaye ipaki y’impapuro canke amakaramu canke ibindi ngo umutware niyabimenya nzosubiza buhorobuhoro!!! Canke ngira n’uko utamenye. On n’a pas la même conception de la gestion de la chose publique même si nous œuvrons pour la même nation et sous les ordres du même Commandant suprême, notre Président de la République.
Changeons de mœurs car nos finances ne se portent pas bien.-
Il faudrait 100 personnes comme ce DG et vous verrez le Burundi bondir. Bravo M.Le Directeur Général, que la République te soutienne et que tes collègues des différents services publics t’emboîtent le pas.
Jesus Christ.
There is no accountability at all????
I remember the astonishing answer if the ministry if Justice caught occupying a BRB house during a whole year without paying a penny.
And you are accusing the EU when they point out that Bdi is the most corrupt country in the world.
Sad???
« Notre objectif n’est pas de condamner ces gens en les envoyant en prison où ils ne pourront pas de toute façon trouver le moyen de rembourser. »
Monsieur le Directeur, vous venez de créer une jurisprudence. Donc, je vole, si je me fais attraper, je rembourse et cela s’arrête là. C’est grave.
Et puis, que sont devenus les millions que votre prédecesseur, Gilbert, a détourné? Que dire de lui par rapport au jugement de la cour anti corruption?
@Ayuhu JP,
Votre reaction me redonne de l’espoir. Petre peut nous surprendre aussi en choisissant la voie de la raison.
Mission possible!! Komera.
Non,erreur! Tu voles, tu rembourses à ton gré et tu restes à ton boulot! Du jamais vu dans l’histoire des détournements.En fait du crédit à volonté et à intérêt zéro.
Je crois qu’il y a complicité et je m’étonne pour ceux qui applaudissent.-
Gardons espoir sinon on est fini.
C’est très constructif de prendre des initiatives pareilles. Courage.
Faudrait aussi qu’il ajoute à son cahier des charges la commande de coupons réponses internationaux. Cela va faire presque deux ans que ce document fait défaut dans les bureaux de la poste à Bujumbura, et cela handicap beaucoup d’étudiants qui en ont besoin pour faire leur candidature pour des études à l’étranger.
Emwe ba DD murazi gukingirana ikibaba !! Des voleurs des caisses publics qui gardes leurs jobs sans problème, soit pour rembourser l´argent détourné !! Quelle approche ??