Avec l’arrivée des tous premiers rapatriés en provenance du camp de Mahama au Rwanda, impensable il y a quelques mois, au vu des relations tendues entre Kigali et Gitega, le HCR appelle le gouvernement burundais à fournir plus d’efforts pour leur réintégration. Du site de transit de Songore, ils reçoivent des subsides pour 3 mois.
La représentante, quel est votre commentaire avec ces convois de rapatriés burundais en provenance du Rwanda ?
C’est en collaboration avec les deux gouvernements du Burundi et du Rwanda, que le HCR facilite le rapatriement des réfugiés burundais du camp de Mahama au Rwanda.
C’est une satisfaction pour le HCR, une grande réalisation parce que les opérations de rapatriement ont commencé en 2107 mais c’était essentiellement des réfugiés en provenance de la Tanzanie.
Il y avait également des réfugiés qui rentraient de la RDC et du Kenya mais pour ceux qui étaient au Rwanda au camp de Mahama, il s’agit de nos tous premiers convois.
Qu’est-ce que le HCR demande au gouvernement burundais ?
Le rapatriement est un processus, vous savez quand des gens se retrouvent contraints de prendre le chemin de l’exil, c’est suite à une situation de crise donnée.
Et lorsqu’ils estiment que la situation qui les a poussés à fuir le pays n’existe plus, c’est à ce moment-là qu’ils prennent la décision individuelle de rentrer. C’est ce que le HCR appelle ’’rapatriement volontaire’’, parce qu’il s’agit d’une décision qu’ils prennent eux-mêmes.
Au-delà du transport facilité par le HCR, le rapatriement est tout un processus. A côté de l’assistance humanitaire au site de transit de Songore, quand ces rapatriés rentrent chez eux, il faut qu’ils soient accompagnés. Et ce que nous demandons aux autorités burundaises, c’est de renforcer les efforts de réintégration de ces populations.
C’est pour qu’ils puissent reprendre possession de leurs biens, pour ceux qui en avaient. Et pour ceux qui n’en avaient pas, il faut qu’ils puissent bénéficier d’un appui durable pour pouvoir se prendre en charge. Pour les enfants, il faut qu’ils puissent regagner l’école.
Il faut que les femmes et les enfants ou toute autre personne rapatriée qui auraient besoin de services de santé, puissent en bénéficier au même titre que les autres. C’est ce que nous demandons et notre appel est qu’il y ait des mesures d’accompagnement en termes de programmes de développement pour appuyer la réintégration de ceux qui ont décidé de regagner leur pays.
Côté Tanzanie, il sera question de deux opérations de rapatriement par semaine, pour le Rwanda, le souhait est qu’il y en ait deux également mais il y a aussi ceux qui sont en RDC qui veulent rentrer.
Nous sommes-là et pour appuyer le gouvernement dans ses efforts, il s’agit de citoyens burundais qui étaient partis en exil et qui décident de rentrer au pays, c’est leur droit. Il nous faut unir nos forces pour accueillir ces citoyens.
Nous avons été saisis que les réfugiés burundais se trouvant en RDC désirent regagner le pays. Il y en a même qui sont dans des pays lointains qui souhaitent rentrer. Avec l’appui de tous les services du gouvernement, nous pensons pouvoir les accueillir dans la dignité et la sécurité.
Et dans ce cadre, nous demandons aux ministères, responsables des différents secteurs concernés, de s’impliquer comme l’a déjà fait le ministre de l’Intérieur, du Développement Communautaire et le ministre de la Sécurité Publique et le ministre de la Santé Publique qui ont fait le déplacement jusqu’au poste frontière de Nemba-Gasenyi pour l’accueil du premier convoi.
Par exemple pour le volet sanitaire, il y a la prévention contre la covid-19 et des tests sont faits pour nous assurer que ces rapatriés rentrent en bonne santé afin de contribuer au développement de leur pays.
Et il faudrait également que les autres agences onusiennes apportent leur concours pour réussir cette réintégration des rapatriés.
Propos recueillis par Abbas Mbazumutima