Six mois après le lancement des travaux de réhabilitation du Port de Bujumbura, le directeur général de l’Autorité maritime, portuaire et ferroviaire, Jacques Bigirimana, affirme que la montée des eaux du lac inquiète les Japonais qui les exécutent. Néanmoins, il fait savoir que deux projets en cours adapteront le port aux normes internationales.
Après six mois que les travaux de réhabilitation du Port de Bujumbura ont été lancés par le président de la République, quel bilan ?
Deux projets réhabiliteront le Port de Bujumbura. Le premier est en train d’être exécuté par les Japonais. Le second sera exécuté par l’Union européenne et la Banque africaine de développement. Le premier était exécuté jusqu’à près de 45 %, le mois dernier. Parmi les activités à mener dans le premier projet, il y a le dragage du bassin portuaire en mauvais état à cause des déchets en provenance des quartiers de la ville, notamment Buyenzi à travers un canal d’évacuation des déchets ménagers. L’entassement de ces déchets dans le lac a fait que l’eau a tari au point d’empêcher les bateaux d’y accoster.
Maintenant, on est en train de draguer pour enlever ces déchets. Les travaux sont à 70 % d’exécution. L’autre activité est la réhabilitation de ce canal de Buyenzi. Au mois dernier, les travaux étaient à 94 % d’exécution. L’autre construction à faire, c’est le chantier naval dont les travaux sont exécutés jusqu’à 50 %, puis un terminal à conteneurs qui est à 60 % d’exécution. Nous voyons qu’à la fin de cette année les travaux peuvent être terminés. Ce projet appuyé par les Japonais coûtera 31 millions USD.
Avez-vous pu faire face à la montée des eaux du lac Tanganyika, ces derniers temps?
Non, car les travaux à exécuter exigent une technologie poussée et des moyens extraordinaires. Heureusement, l’eau a un peu reculé. Selon un rapport du mois dernier de la part des Japonais, l’eau est de retour et cela les inquiètent. Ils estiment que si l’eau continue à monter, elle pourra déstabiliser leur projet.
Le talus érigé pour la protection des infrastructures du port était menacée, il y a quelques mois. Avez-vous trouvé une solution?
Dans le deuxième projet appuyé par l’Union européenne et la Banque africaine de développement, nous avons prévu de construire une digue en montant des murs de façon que quand bien même l’eau monterait, elle ne pourrait pas entrer dans le port. Et dans ce projet, plusieurs travaux seront menés. Ils coûteront 100 milliards BIF, soit 52 millions USD. C’est un projet très important. Il y a beaucoup de travaux qui seront réalisés afin que le port soit protégé et conforme aux normes internationales.
L’allée menant vers la marine s’est effondrée aussi à cause des eaux du lac Tanganyika. Que comptez-vous faire ?
Tout cela est prévu dans le deuxième projet. Toute chose qui ne va pas est concerné par le deuxième projet. Et d’ailleurs même par le premier. C’est ce qui nous a poussés à chercher cette aide.
La ministre en charge du Commerce et vous-même avez annoncé un besoin d’urgence de 2 milliards BIF pour réhabiliter le port…
C’était au moment où le mur dont vous venez de parler était menacé. Nous avons consulté des experts qui, par la suite, ont fait des études. Nous avons trouvé que nous avons besoin de 2 milliards d’urgence. C’était pour une solution intermédiaire de protection du port avant que le projet ne démarre. Et très prochainement, le projet va commencer et les murs seront érigés.
Les attentes après l’exécution des travaux ?
Quand le port respectera les normes internationales, les investisseurs viendront sans doute. Même les étrangers viendront. Je veux vous dire par exemple que la République démocratique du Congo a beaucoup d’investisseurs qui ont de grands bateaux. Parmi ces bateaux congolais, il y a ceux qui ne peuvent pas accoster chez nous, faute d’espace. C’est ainsi que dans le deuxième projet appuyé par l’Union européenne, des dragages devront être exécutés. Nous constatons que la RDC a soif de voir notre port respecter les normes. Ils ont des bateaux immenses, mais n’ont pas de ports respectueux des normes. Ils préfèrent utiliser notre port qui facilite leur trafic.
Les deux projets seront tous exécutés à la fin de cette année ?
Le projet concernant le terminal à conteneurs, appuyé par les Japonais, sera terminé avec la fin de cette année. Le niveau des eaux a été augmenté de sorte que les bateaux des océans puissent y accoster. Même pour le projet financé par l’Union européenne, le niveau des eaux sera augmenté pour que les eaux reviennent. Car, parmi les causes, il y a des choses qui ont été noyées. Des bateaux ont été noyés avec des marchandises. Tous ceux-là seront repêchés dans ce projet afin qu’il ne reste que les eaux du lac. Les bateaux accostent quand il y a une quantité suffisante d’eaux. Dans au moins 15 m de profondeur, c’est là où les bateaux peuvent flotter.
Et le deuxième projet ?
Le deuxième projet est au niveau de la passation du marché. L’analyse a été faite et nous l’avons présentée à la BAD, l’entreprise qui a gagné le marché pour la validation. Maintenant, elle est en train de voir si ce que nous avons fait est correct, si les commissions qui ont fait l’analyse ont respecté la loi. Aussitôt l’approbation faite, la lettre d’attribution du marché sera signée et les travaux commenceront sans tarder, car les moyens sont là. Et comme l’UE a dégelé l’appui, les choses vont bien aller.
C’est dommage que tout ces projets doivent être réalisés soit par les japonais soit par l’union européenne. Monsieur Jacques vous faites bien de solliciter l’union européenne pour que les choses aille mieux,je croyais que vous n’en aviez pas besoin des…. (je ne cite pas les termes que vous utilisiez dans les médias)
Je lis ceci. Les Congolais ont des bateaux énormes , mais n’ont pas des ports respectant les normes qui peut les acceuillir.
Où accostent ils Monsieur Jacques?