Après avoir su que vous avez été retenu pour le mondial russe, quel a été votre sentiment ?
Honnêtement, je ne pourrais pas décrire ma joie, ce jour du 29 mars. Savoir que t’a été retenu après plus de 4 ans de préparation sans relâche, d’entraînements quotidiens, c’était un moment de pure joie .Et plus que tout de fierté, avec ce sentiment qu’à force de l’abnégation et la détermination, le travail finit par récompenser. Aussi, puis-je dire que c’était un honneur pour mon pays.
Retenu pour officier un 2 ème mondial d’affilée, ce n’est pas donné à tout le monde, quel est votre secret ?
Le travail, parce que des fois même j’endure des sacrifices. Comme un joueur, je dois rester m’entraîner, avoir un bon cardio, maintenir ton poids, discipline sur et en dehors des terrains, et plus que tout un état psychologique irréprochable). Pour ce rendez-vous russe, je peux affirmer que ce n’était pas gagné d’avance, nous étions plus nombreux.
Comment se fait le processus de sélection ?
C’est une longue procédure. En fait, au moment où se termine une Coupe du monde débute une nouvelle phase de préparation pour le prochain mondial (beaucoup de stages, de matches, tests, etc).A ce moment-là, la FIFA scrute à la loupe les potentiels candidats.
Et pour faire partie des heureux élus, il faut que tu sois dans la catégorie des arbitres FIFA Elite A (catégorie éligible pour officier dans de grandes compétitions).
Au cours de cette compétition l’arbitrage vidéo fera son apparition, est-ce nécessaire ?
Sans doute, une grande révolution qui aidera de bien trancher. Les arbitres sont des humains, ils peuvent se tromper. Mais, grâce à la vidéo, nous aurons le temps de visionner les actions et d’éviter de ne pas rentrer à la maison avec le coeur lourd de regrets suite à une erreur d’arbitrage.
Vous serez plus d’une quinzaine d’arbitres africains à officier (six centraux et 12 assistants et un pour l’arbitrage vidéo), est-ce un signe que l’Afrique est mieux considérée par la FIFA ?
Je dirais que oui. En 2014 au Brésil, nous étions dix. Plus t’en fais, plus tu gagnes en expérience. Aujourd’hui, les grandes compétitions mondiales (Jeux Olympiques, mondial des clubs, etc), les arbitres africains sont souvent présents.
Avec le Gambien Gassana, le Kényan Aden Marwe, vous formez un des trios les mieux estimés en Afrique. La recette?
Rien que l’entente sur terrain, une vision partagée pour la beauté du jeu et l’amour du métier.
Au Burundi, y-a-t-il des arbitres en train d’émerger ?
Je peux vous affirmer que la relève est assurée. Il y a de jeunes arbitres qui ont déjà fait leurs preuves au niveau continental, ils ne cessent pas de progresser. Mais, il importe d’encadrer, de les suivre de près pour progresser, surtout les rappeler qu’il y a un palier à franchir. Et, j’ajouterai que pour rester au haut niveau, il faut bosser, parfois se faire violence.
Quelle est équipe fait figure de favori pour ce mondial ?
Franchement, je n’en vois aucune. Et d’ailleurs, mon rôle est de trancher et tout juge se doit d’être impartial.