Les travaux de stabilisation des berges de la Ntahangwa débutés en juillet pour trois mois avancent à pas de tortue. Rencontre avec Jean-Marie Sabushimike, expert environnementaliste.
Cela fait deux mois que les travaux de stabilisation des berges de la Ntahangwa ont débuté. Quel est votre constat ?
Les travaux avancent à un rythme très lent. Au départ, l’échéance était de 76 jours pour la réalisation des travaux de stabilisation partielle de ce méga glissement de la Ntahangwa. Vu l’état actuel d’avancement des travaux après 60 jours, il y a lieu de regretter que les résultats ne seront pas rassurants, pour ne pas dire un échec finalement.
Pourquoi cette lenteur ?
Il y a une commission interministérielle chargée de la prévention des risques et de la gestion des catastrophes. Elle réunit les ministères de la Défense, de l’Intérieur, des Travaux publics et celui de l’Environnement, le premier responsable. Ce sont des ministères techniques qui auraient pu réaliser ces travaux. Malheureusement, les moyens techniques n’ont pas suivi, notamment les machines, etc. Les ministères qui avaient promis de les fournir n’ont pas respecté leurs engagements, ce qui est très regrettable.
On espérait qu’avec cette action déclenchée par le gouvernement, ces maisons et d’autres infrastructures publiques menacées de destruction dans le court terme allaient être sauvées. Le coût de l’inaction sera donc énorme.
Quels sont les risques ?
Nous sommes dans un contexte de changement climatique. On oublie la force de l’eau, surtout qu’on a à faire à un bassin versant de la Ntahangwa dont les caractéristiques physiques réunissent tout ce qu’il faut pour rendre le torrent de la Ntahangwa très méchant. Ce qu’on a construit peut-être balayé d’un seul coup.
A qui la faute ?
La faute revient à tous ceux qui se sont engagés dans ces travaux. Remarquez que le glissement se poursuit aujourd’hui. Il y a des fissurations du sol. Cela montre que les grands glissements poursuivent leur chemin et menacent plusieurs maisons de grande valeur qui s’écrouleront prochainement.
Si le glissement se poursuit inexorablement et que la même commission reste passive, cela me fait peur.
Que faire alors ?
Je recommanderais qu’ils se ressaisissent pour sauver ce qui reste à sauver. On risque de le regretter très fort si ces maisons devaient s’écrouler. Les infrastructures de grande utilité comme le Boulevard du 28 Novembre sont menacées. Si ces maisons tombent, cette route va automatiquement suivre. On n’a pas encore saisi le danger dans toutes ses dimensions.
Si on regarde les talus d’érosion sur des hauteurs de plus de 30m, les menaces d’effondrement de l’Ecole primaire de Nyakabiga, de celle de Mutanga-Sud … On devrait repenser notre culture du risque.
Excusez, veuillez lire « …les mairies » (et non les maries)
Vous savez chers compatriotes, dans le monde libre, les maries sont dirigées par des maires élus et non nommés par le parti au pouvoir. Je rêve du jour où je pourrai présenter ma candidature pour la Mairie de Bujumbura . Difficile, dangereux et utopique pour certains mais je vous le dis aujourd’hui et je le répéterai tant que cela sera nécessaire, mais c’est ce qu’il y a de mieux à faire. La Capitale d’un pays, c’est son visage, sa locomotive. Et pour en prendre soin, il faut des responsables qui ne rendent compte qu’à la population de cette ville. Bref, des gens qui mènent une politique de proximité. Rien contre le parti au pouvoir ou les partis de l’opposition. Alors, demander, exiger et un jour la ville de Bujumbura s’appellera Bujumbura La belle.
Que peut-on attendre de positif de ce gouvernement? Il passent leur temps à manifester au lieu de travailler. Iyo noti yarariwe.
Merci , Professeur,on devrait prendre en considération ces recommandations.
au cas contraire, les dégâts bonjour l’amplification des dégâts!
Déstructions ? C’est tout ce que certains font de mieux. Et il y a pire que la déstruction des objets. Vous risquez de voir du jamais vu chez nous.