Après quatorze ans de carrière, le seul arbitre burundais ayant officié un mondial, vient d’être nommé instructeur des arbitres internationaux. Il revient sur sa carrière et fait le point sur ses nouvelles fonctions.
Quatorze ans au plus haut niveau, quelle a été la clé de votre succès?
L’envie de toujours rester le meilleur. Comme un joueur sur terrain, je me suis toujours donné à fond pour mériter ma place. Même au sommet de mon art, je n’ai jamais baissé les bras. Ceci pour dire que comme le milieu est très compétitif, il faut constamment se fixer de nouveaux défis. Les miens étaient qu’un jour, je puisse officier une Coupe du Monde.
Quels sont vos souvenirs ?
De ma 1ère convocation en 2007 pour officier un tournoi international (Jeux Africains à Alger) à mon 2ème Mondial russe en 2018 en passant par ma participation à ma 1ère Coupe du Monde au Brésilien en 2014 et ma 1ère participation à une Coupe d’Afrique des Nations en 2012, c’est un tas de moments inoubliables qui sont enfouis dans mon conscient. De riches rencontres qui m’ont permis de rêver grand et de rester au haut niveau.
Vous raccrochez les crampons avec à votre actif quatre CAN, une Coupe du monde Juniors et deux Coupes du Monde (seniors).Était-elle une destinée toute tracée à vos débuts ou un coup de chance ?
Quelque peu, je dirais que la chance m’a aussi souri. Mais, en bon compétiteur, j’ai toujours donné le meilleur de moi-même, bataillé pour que je fasse partie des arbitres du gratin mondial. Dois-je dire aussi que les encouragements de ma famille, mes amis, mes instructeurs, mes collègues m’ont permis d’y croire dur comme fer.
A propos de vos nouvelles fonctions. Quel sera votre rôle ?
Je serai chargé d’encadrer mes confrères. C’est à dire que j’essayerai autant que faire se peut de partager mon expérience et mon vécu d’arbitre international afin qu’ils puissent bien prester dans les compétitions internationales.
Vous conduiront-elles à prester à l’étranger ?
Une éventualité à prendre en compte. Toutefois, pour atteindre ce niveau, je dois faire mes preuves, gravir des échelons. Pour signifier que derrière cette « promotion », c’est un nouveau challenge qui m’attend.
Votre trio arbitral avec le Gambien Bakary Gassana et le Kenyan Aden Marwa, est une référence en Afrique. Quel était votre secret ?
Avant tout, je dois saluer leur professionnalisme. Sur terrain, on privilégiait la communication. Nous devrions faire le tout possible pour garder l’emprise totale sur le cours du match. Sinon, l’erreur de l’un pouvait retomber sur tout le groupe.
Pensez-vous qu’à la prochaine Coupe du monde (Qatar 2022), l’on verra un arbitre burundais ?
Au regard de la marge de progression de nos jeunes arbitres internationaux, sans trop me leurrer, je pense qu’il y en aura. Tout compte fait, ce qui sera une grande fierté pour l’arbitrage burundais .Dans l’ensemble, la relève semble assurée. Toutefois, il ne faut pas qu’ils baissent les bras. Sinon, s’ils bossent dur, la récompense suivra.
Que regrettez-vous au cours de votre carrière ?
A ma connaissance, je ne me souviens pas d’avoir commis une bourde que je puisse encore ressasser. Aujourd’hui, avec l’introduction des visionnages des vidéos (VAR), au moins, les arbitres ont le temps de revoir l’action avant de trancher.