Depuis plusieurs mois, les Burundais font face à une connexion internet de plus en plus défaillante. Dans un monde où l’instantanéité est devenue une nécessité, cette situation pénalise de nombreux secteurs, notamment les usagers. Les opérateurs des télécommunications pointent du doigt des problèmes structurels, tandis que le gouvernement assure travailler sur des solutions.
Ce lundi 3 février, Audry Munezero, informaticien, exprime son ras-le-bol face à cette situation : « Je travaille parfois à la maison avec la connexion de Lumitel ou d’autres opérateurs, mais franchement, je n’en peux plus ! Vous imaginez acheter un bouquet internet à 13 000 FBU, voire plus, et se retrouver sans connexion ? Quand par exemple Lumitel a revu à la hausse les prix, on nous avait promis une meilleure qualité, mais c’est tout le contraire. Cela nuit gravement au développement, notamment pour les jeunes qui veulent évoluer dans le domaine du numérique ».
Joël, un autre utilisateur, partage la même frustration : « J’utilise Lumitel et Econet-Leo pour ma connexion internet, mais ces derniers temps, la qualité est catastrophique. Il est même difficile de regarder une simple vidéo d’un tuto sur YouTube. Cela freine notre épanouissement dans cette ère du numérique ».
Il interpelle les autorités pour qu’elles agissent rapidement : « Le gouvernement doit intervenir. On ne peut pas prétendre devenir un pays émergent en 2040 et un pays développé en 2060 si nous sommes en retard sur la qualité d’internet. Starlink, qui pourrait être une alternative, reste hors de portée pour la plupart des Burundais à cause de son coût élevé ».
Face à la grogne des consommateurs, les opérateurs de télécommunication et les fournisseurs d’accès internet ont rencontré, le 29 janvier, les ministres de la Communication et de l’Intérieur.
Lors de cette réunion, ils ont mis en avant plusieurs facteurs expliquant les perturbations actuelles, il s’agit notamment du manque de carburant, de devises et les coupures d’électricité.
Le gouvernement promet des solutions
Contactée, la ministre de la Communication, des Technologies de l’information et des Médias, Léocadie Ndacayisaba, a annoncé qu’un délai de trois jours a été accordé aux opérateurs pour proposer un plan de redressement. « Ils nous l’ont soumis », a-t-elle faut savoir.
Interrogée sur l’efficacité de ces mesures, elle a tenu à donner quelques précisions : « Ce qu’il faut, c’est augmenter le nombre d’antennes et régler le problème de carburant. Dans certains sites, il y a des coupures régulières d’électricité, ce qui oblige les opérateurs à utiliser des groupes électrogènes qui consomment du carburant ».
La ministre de la Communication, des Technologies de l’information et des Médias assure toutefois que des solutions seront trouvées « dans les plus brefs délais ». Reste à voir si, cette fois, les promesses seront suivies d’effets, et si les Burundais pourront enfin bénéficier d’un accès internet fiable et abordable.
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