Dimanche 09 mars 2025

Société

L’internet à la peine , le développement en berne

04/02/2025 2
L’internet à la peine , le développement en berne
La ministre Léocadie Ndacayisaba lors de la réunion du 29 janvier avec les opérateurs des télécommunications au Burundi

Depuis plusieurs mois, les Burundais font face à une connexion internet de plus en plus défaillante. Dans un monde où l’instantanéité est devenue une nécessité, cette situation pénalise de nombreux secteurs, notamment les usagers. Les opérateurs des télécommunications pointent du doigt des problèmes structurels, tandis que le gouvernement assure travailler sur des solutions.

Ce lundi 3 février, Audry Munezero, informaticien, exprime son ras-le-bol face à cette situation : « Je travaille parfois à la maison avec la connexion de Lumitel ou d’autres opérateurs, mais franchement, je n’en peux plus ! Vous imaginez acheter un bouquet internet à 13 000 FBU, voire plus, et se retrouver sans connexion ? Quand par exemple Lumitel a revu à la hausse les prix, on nous avait promis une meilleure qualité, mais c’est tout le contraire. Cela nuit gravement au développement, notamment pour les jeunes qui veulent évoluer dans le domaine du numérique ».

Joël, un autre utilisateur, partage la même frustration : « J’utilise Lumitel et Econet-Leo pour ma connexion internet, mais ces derniers temps, la qualité est catastrophique. Il est même difficile de regarder une simple vidéo d’un tuto sur YouTube. Cela freine notre épanouissement dans cette ère du numérique ».

Il interpelle les autorités pour qu’elles agissent rapidement : « Le gouvernement doit intervenir. On ne peut pas prétendre devenir un pays émergent en 2040 et un pays développé en 2060 si nous sommes en retard sur la qualité d’internet. Starlink, qui pourrait être une alternative, reste hors de portée pour la plupart des Burundais à cause de son coût élevé ».

Face à la grogne des consommateurs, les opérateurs de télécommunication et les fournisseurs d’accès internet ont rencontré, le 29 janvier, les ministres de la Communication et de l’Intérieur.

Lors de cette réunion, ils ont mis en avant plusieurs facteurs expliquant les perturbations actuelles, il s’agit notamment du manque de carburant, de devises et les coupures d’électricité.

Le gouvernement promet des solutions

Contactée, la ministre de la Communication, des Technologies de l’information et des Médias, Léocadie Ndacayisaba, a annoncé qu’un délai de trois jours a été accordé aux opérateurs pour proposer un plan de redressement. « Ils nous l’ont soumis », a-t-elle fait savoir.
Interrogée sur l’efficacité de ces mesures, elle a tenu à donner quelques précisions : « Ce qu’il faut, c’est augmenter le nombre d’antennes et régler le problème de carburant. Dans certains sites, il y a des coupures régulières d’électricité, ce qui oblige les opérateurs à utiliser des groupes électrogènes qui consomment du carburant ».

La ministre de la Communication, des Technologies de l’information et des Médias assure toutefois que des solutions seront trouvées « dans les plus brefs délais ». Reste à voir si, cette fois, les promesses seront suivies d’effets, et si les Burundais pourront enfin bénéficier d’un accès internet fiable et abordable.

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. Jordan

    pensez-vous qu’on peut attendre plus de 4 heures à la banque pour que la connexion se rétablisse, vraiment c’est désolant

  2. Rukundo

    I live off the internet but when I’m running with time to see how to survive ,I find myself with an impossible connection even though I have to have a stable internet connection so that we can move forward positively with our activities through the Internet.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Le 8 mars, journée de bilan

La plupart des Burundais la connaissent sous le nom de « journée internationale de la femme » ou « fête de la femme », plutôt que sous son appellation exacte : Journée internationale des droits des femmes. Un moment souvent (…)

Online Users

Total 1 405 users online