Vendredi 22 novembre 2024

Environnement

Interdiction d’extraction de matériaux de construction, Mutimbuzi exempté ?

08/12/2020 Commentaires fermés sur Interdiction d’extraction de matériaux de construction, Mutimbuzi exempté ?
Interdiction d’extraction de matériaux de construction, Mutimbuzi exempté ?
Exploitation de matériaux de construction en cours dans la rivière Mutimbuzi

Le 3 septembre, l’Office burundais de l’urbanisme et de l’habitat (Obuha) a interdit l’exploitation des matériaux de construction dans les rivières traversant Bujumbura. Pourtant, ce n’est pas le cas dans la rivière Mutimbuzi.

Trois mois après l’interdiction d’exploitation de matériaux de construction comme le gravier, du moellon, le sable dans différentes rivières traversant la ville de Bujumbura, les extractions et la commercialisation se font en toute quiétude dans la rivière Mutimbuzi. Elle sert de limite entre la mairie de Bujumbura et la commune Mutimbuzi, province Bujumbura.

A partir du pont se trouvant sur cette rivière, jusqu’aux rives du lac Tanganyika, plusieurs dizaines d’exploitants de sable s’activent. Le va-et-vient des camions-bennes venus s’approvisionner est spectaculaire. Les camions chargés croisent ceux qui viennent chercher du sable ou du moellon.

Un travail se fait comme si de rien n’était. Pourtant, la mesure d’interdiction d’exploitation de matériaux de construction a été prise le 3 septembre à l’issue d’une visite sur différents sites d’extraction effectuée par des délégations de l’Obuha, de l’OBM (Office burundais des mines et carrières), ainsi que d’autres acteurs intervenant dans la protection de l’environnement.

Ils ont constaté que l’extraction anarchique et sans autorisation dans ces rivières constitue une menace évidente pour les habitants de la ville de Bujumbura, surtout ceux qui sont proches de ces rivières.

Mutimbuzi n’est plus concernée ?

« Les extractions anarchiques sont la source des inondations qui font des victimes occasionnent des dégâts pendant la saison des pluies», avait indiqué Jean-Claude Ngenzi, commissaire général de l’OBUHA avant de préciser que toute activité d’exploitation de ces matériaux est suspendue.

Léonidas Maniratunga, responsable du site d’exploitation sur la rivière Mutimbuzi, reconnaît que ce site avait été frappé par l’interdiction comme d’autres rivières.

Mais selon lui, il s’agit d’une activité de sauvetage. « Après l’interdiction d’extraction, le sable s’est accumulé dans le lit de la rivière. Les eaux ont débordé. La rivière Mutimbuzi a dévié de son lit et a envahi les maisons. L’aéroport International Melchior Ndadaye était aussi menacé. Il était important de faire le curage».

M. Maniratunga explique que ces activités sont autorisée le long de la rivière Mutimbuzi jusqu’au quartier Mubone pour sauver l’aéroport des inondations.

Cependant, fait-il savoir, ces activités restent interdites dans d’autres rivières. D’après lui, il y a un engagement à protéger les rives et des missions d’inspection du ministère de l’environnement ont été effectuées. « Nous avons planté des bambous, des roseaux, et une digue a été construite».

Pour plus de lumières, Iwacu a essayé de contacter Jean Claude Ngenzi, commissaire général de l’OBUHA en vain.

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