Mardi 05 novembre 2024

Santé

Interdiction de l’abattage des ruminants : Des prix de la viande de volailles et de porcs en hausse

05/07/2022 Commentaires fermés sur Interdiction de l’abattage des ruminants : Des prix de la viande de volailles et de porcs en hausse
Interdiction de l’abattage des ruminants : Des prix de la viande de volailles et de porcs en hausse
La viande rouge est devenue rare sur le marché après l’interdiction de l’abattage des bovins et petits ruminants

Après la mesure interdisant l’abattage des bovins, caprins et ovins suite à l’épidémie de la fièvre de la vallée du rift, les prix de la viande de volailles et de porcs n’ont pas cessé d’augmenter. Des consommateurs déplorent des spéculations et demandent la régulation des prix.

A 17 heures ce 4 juillet, des citadins sillonnent différentes boucheries à la quête de la viande. Certains cherchent la viande de bœuf. « Vous n’êtes pas informés. Cela fait des semaines que l’abattage des vaches est interdit », réplique un boucher à un client dans le centre-ville dans une boucherie se trouvant sur la Chaussée du prince Louis Rwagasore. D’autres clients s’approvisionnent en viande blanche.

Selon ce boucher, le prix d’un kilogramme de poulet varie chaque jour. Après l’interdiction de l’abattage des bovins et petits ruminants, 1 kg s’achète désormais 17 mille BIF.
« La semaine dernière, j’ai acheté 1 kg de poulet à 12 ou 13 mille BIF. Mais voilà des prix changent du jour au lendemain. Cela est vraiment difficile à supporter surtout pour les consommateurs ayant le pouvoir d’achat limité », fait remarquer une femme rencontrée devant la boucherie.

Pour elle, les Burundais sont bons en spéculation : « Le problème est au niveau de la régulation des prix. Si chacun commerçant le fait comme il le veut, le consommateur est victime et fera toujours face aux spéculations sur les prix ».
Dans un bar-restaurant non loin de la boucherie, il faut avoir 16 mille pour consommer un quart de poulet : « On a haussé les prix à l’intérieur du pays où nous nous approvisionnons. Nous devons aussi revoir en hausse les prix pour ne pas enregistrer des pertes. Certains clients se lamentent, mais d’autres consomment sans souci ». Un travailleur raconte que la demande de la viande blanche s’est accrue après l’interdiction de l’abattage des ruminants qui a provoqué la pénurie de la viande rouge.

La viande du porc, un recours qui enchérit

Désormais disponible dans des coins bien connus dans différents quartiers de la capitale économique, la viande de porc devient de plus chère. Des propriétaires de restaurants et bars rencontrés ce 4 juillet témoignent d’un engouement de clients pour la viande de porc.

« Avec la pénurie de la viande de bœuf et de chèvre suite à l’épizootie, des clients font recours à la viande de porc. Nous sommes satisfaits », confie une gérante d’un bar-restaurant basé dans la zone de Musaga.
Néanmoins, des consommateurs de la viande de porc se lamentent de la hausse des prix. « Jusqu’au mois de mai, j’achetais 1 kg à 10 mille BIF, mais aujourd’hui, c’est 15 mille voire plus », regrette E.N., consommateur de la viande de porc croisé à la 13e avenue dans le quartier Nyakabiga III.

Selon lui, plus la demande devient grande, plus les bouchers et les gérants des restaurants haussent les prix. « Ainsi, les prix varient d’une place à un autre et du jour au jour ».

Même son de cloche de la part de Ferdinand, un autre consommateur de viande de porc. Il dénonce « une habitude de spéculation des Burundais » chaque fois qu’il y a une épidémie ou un problème. Il appelle l’administration à réguler les prix de certains produits de première nécessité pour protéger les consommateurs. Et de suggérer la fixation des prix de la viande comme on le fait pour d’autres produits comme le sucre.

La viande de bœuf consommé timidement

Malgré l’interdiction de l’abattage des ruminants et la fermeture des abattoirs, certains bars et restaurants servent toujours de la viande de bœuf. Cependant, les prix de la brochette sont aussi en hausse.
Dans certains bars et restaurants situés au centre-ville, une brochette de viande de bœuf est passée de 2500 à 3500 BIF. « Nous avons haussé les prix, car nous nous approvisionnons de loin », fait savoir un cabaretier, évitant de préciser d’où il s’approvisionne.
Certains consommateurs se posent des questions sur l’origine de ces vaches. D’autres s’en soucient peu et mangent de la brochette à l’aise.

« Je sais qu’on a interdit l’abattage des bovins. Je pense qu’on ne peut pas nous servir de la viande des vaches malades », indique un client après avoir commandé une brochette.
Pour un autre client, chacun doit veiller à sa protection : « On a suffisamment parlé de la fièvre de la vallée du rift. Gare aux ignorants ». Et d’appeler l’administration à suivre de près l’origine de la viande de bœuf qui se trouve sur le marché.

La fièvre de la vallée du rift s’est déclarée au Burundi fin avril cette année dans les provinces du nord. Jusqu’au 19 juin, douze provinces étaient déjà affectées par cette épizootie avec plus de 400 bovins contaminés.

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