La cour des enceintes de l’ancien bureau communal de Mutimbuzi est bondée de monde, lundi 21 janvier, vers 16h. Des centaines de personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, s’y sont regroupées pour bénéficier d’une aide en vivres de la Croix Rouge.
Ce sont des sinistrés des quartiers Mubone et Mugaruro de la zone Buterere en commune Ntahangwa. Ils sont victimes des pluies diluviennes qui se sont abattues, vendredi dernier, sur la mairie de Bujumbura. 87 ménages ont été inondés, certaines maisons se sont écroulées, d’autres sont sur le point de s’effondrer. Ces victimes (471 personnes) sont logées temporairement dans une des salles des bureaux de la commune.
L’une de ces sinistrés, Elisabeth Kanyange, la quarantaine, se dit désemparée : «Nous n’avons plus rien. Les objets ménagers, les stocks de vivres, les fournitures scolaires, les habits, tout est parti. Nous vivons ici dans des conditions extrêmement difficiles.»
Suzanne Manirambona, une autre victime, avance cette explication : « Ils ont arrêté la canalisation de la rivière Gasenyi sur la Kinyankonge. Or celle-ci est étroite, contrairement à Gasenyi. D’où ces inondations ».
«Ce vendredi, nous avons cru être envahis par la Muzazi», s’écrie un sexagénaire, rencontré à Mugaruro. «Kidumburwe et Gasenyi se sont jetées dans la Kinyankonge. Et le débit de celle-ci a beaucoup augmenté». A l’instar des autres sinistrés interrogés, il ne voit qu’une seule solution : «La canalisation de la rivière Gasenyi doit se poursuivre jusqu’à ce que cette dernière se déverse dans la Mutimbuzi».
En avril dernier, 325 maisons avaient été détruites, suite aux inondations dans ces quartiers. Plus de deux mille personnes s’étaient retrouvées sans-abris. Certaines des maisons reconstruites en juillet ont de nouveau été emportées par les eaux.