Avec les ravages des pluies diluviennes, la population de Kinanira II de la zone Musaga a pris l’initiative de déboucher les voies de canalisation qui traversent ce quartier. Cela permettant d’éviter l’inondation des rues et des maisons.
Mardi 31 mars. Il est 10 heures. Nous sommes dans le quartier Kinanira II de la zone Musaga au lieu-dit ‘’l’OTRACO’’. Des hommes sont occupés à déboucher le ravin qui borde la jonction de deux routes : le boulevard Mutaga et la route asphaltée qui longe le marché de Musaga.
Grâce à des pelles, ils entassent sur la chaussée le sable accumulé dans le caniveau. « A chaque pluie, le ravin se remplit de sable et de pierres », témoigne Jean-Marie Ndayiragije tout en sueur dans son jean bleu et marcel blanc.
Tout est parti, des constructions anarchiques entourant le ruisseau appelé Nyakuvumba, qui tire sa source dans les collines surplombant la zone Musaga.
C’est ce qu’explique un habitant des environs rencontré sur les lieux. «Aucun caniveau n’a été aménagé aux abords de ces nouvelles constructions. Manquant de passage, les eaux de pluies se mêlent au Nyakuvumba qui descend en cascade de la RN7 – ramenant avec lui de grosses pierres, du sable et des morceaux d’arbres – jusqu’à la 12ème avenue menant à Kanyosha ! » Et de déclarer que le bouchage des voies de canalisation de cette localité entraîne l’inondation des rues et des ménages.
Pour de « vrais résultats », un autre habitant de ce quartier interrogé demande « le concours et le dévouement » de tous les citoyens concernés. « Les autorités ne viendront que renforcer les efforts de la population », conclut cet habitant de Kinanira II.
Patrice Manirambona est chef de cellule à la 9ème avenue du quartier Kinanira II. Depuis peu, les habitants du quartier se cotisent – à raison de 2.000 francs burundais par ménage – en vue de désobstruer les voies de canalisation qui traversent la localité (En raison des pluies diluviennes). « Un comité de six personnes a été mis en place et il est chargé d’établir un plan des travaux et le budget y correspondant», déclare Patrice Manirambona.
Et de déclarer que la population répond plutôt favorablement à cet appel à dons. « Nous constatons que, même les gens qui n’avaient pas pris part à la réunion que nous avions organisée le dimanche 22 mars – à l’issue de laquelle a germé cette idée de fundraising – se laissent convaincre par le projet »
M. Manirambona souligne que les autorités à la base ont été associées à ce projet. « Le chef de notre quartier a été prévenu. Mais en soi, c’est nous qui habitons le quartier et avons le devoir de le protéger », défend ce chef de cellule.
Les premiers montants récoltés au niveau de la collecte n’ont pas tardé à servir. « Durant ce week-end, nous avons uni nos forces pour déboucher le ravin qui passe au niveau de la 12ème avenue. L’eau n’y passait plus du tout ! »
Patrice Manirambona raconte que « la population a fait de son mieux pour désengorger le dit caniveau ». Obstacle rencontré ? « Il nous a été pratiquement impossible d’enlever les dallettes pour évaluer la profondeur de l’obturation de la voie de canalisation », soutient le chef de cellule Manirambona.
Et à cet effet, de lancer un appel au gouvernement et aux bienfaiteurs pour que soit accordé à la population de cette localité un palonnier à ventouse à l’aide duquel les dallettes ci-dessus peuvent être soulevées.