Nombre de femmes souffrent d’insuffisance du liquide amniotique à leur insu. Selon un gynécologue, des consultations régulières permettent de traiter ses causes.
« Je ressentais une douleur intense lorsque mon enfant bougeait », témoigne N.E., enceinte de huit mois. Son médecin lui a diagnostiqué une insuffisance du liquide amniotique. Elle était enceinte de six mois. « Le docteur m’a prescrit des médicaments pour que ma grossesse arrive à terme et je suis maintenant sous surveillance. »
C’est le même cas pour M.I., qui a accouché, il y a une semaine. Son médecin lui avait aussi diagnostiqué cette insuffisance. « J’ai dû accoucher d’urgence, sinon de graves complications auraient suivi.» Ces deux femmes disent en ignorer les causes.
Dr Innocent Ndayikunda, gynécologue, affirme que les causes de l’insuffisance amniotique ou oligoamnios sont multiples. « Les causes maternelles peuvent être liées à l’hypertension artérielle ou si la mère souffre de diabète, ce dernier diminuant l’apport du sang au niveau du placenta », explique-t-il, avant d’ajouter : « Une mère peut souffrir d’un manque de sang parce qu’elle a souffert du paludisme qui tue les globules rouges. »
Des consultations régulières pour traiter les causes à temps
D’après Dr Ndayikunda fait savoir qu’il y a aussi des causes placentaires : « Une mare de sang coule entre le fœtus et le placenta, ce qui provoque une insuffisance de sang chez le fœtus. »
Il signale, par ailleurs, que de vrais jumeaux peuvent avoir un syndrome de transfusion-transfusé : l’un reçoit trop de sang au détriment de l’autre. « Ce dernier développe alors un oligoamnios. »
De plus, une grossesse qui a déjà dépassé son terme peut être affectée par un oligoamnios car le placenta est vieux.
Il souligne que les conséquences sont aussi multiples : « L’enfant peut naître avec des pieds bots, avec des poumons non développés ou avec un visage presque aplati parce qu’il a été coincé plusieurs temps sous oligoamnios. »
Dr Innocent Ndayikunda conseille aux femmes enceintes de faire des consultations prénatales régulières, soit six consultations par grossesse afin de détecter les causes à temps. Ce gynécologue indique qu’en détectant la cause de l’oligoamnios, « le fœtus peut grandir, naître ou être sacrifié. » Malheureusement, déplore-t-il, pour 30% des cas, les causes restent toujours inconnues.