Le manque criant de bancs pupitres dans les écoles est l’un des problèmes qui hantent le secteur de l’éducation. Des élèves, des enseignants, des parents et la société civile lancent un appel au gouvernement pour trouver des solutions.
Le 16 septembre 2024 a marqué le début de l’année scolaire 2024-2025. Le problème des bancs pupitres dans les établissements scolaires ne date pas d’aujourd’hui. Malheureusement, il est loin s’être résolu. L’Ecofo Gasenyi II est parmi les établissements qui souffrent de l’insuffisance de bancs pupitres surtout dans les classes de 5ème année.
La 5ème année comprend trois classes A, B et C. Chaque classe compte plus de cent élèves. « Il est très difficile de faire comprendre la leçon à une classe avec des effectifs pléthoriques. En tant qu’enseignant, je constate que cette situation est alarmante et mérite des solutions d’urgence », se lamente un enseignant de cette école.
Il cite plusieurs raisons qui expliquent cette augmentation des inscriptions à l’école, notamment la pression démographique et la gratuité de la scolarité qui ont provoqué un fort engouement à fréquenter l’école. Ce qui a entrainé une insuffisance de bancs pupitres dans les écoles. Il parle également de la pénurie du carburant qui a fait que des élèves des écoles du centre-ville se concentrent à la périphérie.
Il s’agit de la même situation à l’école fondamentale de Gihosha. « Je suis gêné quand j’enseigne un tel effectif où 5 élèves se partagent difficilement un banc pupitre destiné à 2 élèves. Au moment de prendre des notes ou de faire une interrogation, 2 des 5 s’assoient sur un sol poussiéreux », se désole amèrement un enseignant de la première année.
A cette école, certains parents font savoir qu’ils ont été contraints de se munir d’un banc pupitre pour avoir la place de leurs enfants. « J’ai été contraint de faire une commande d’un banc pupitre à 70 mille BIF pour que mon enfant puisse être admis. Je comprends que cela était nécessaire. D’ailleurs, c’est une fierté que j’ai contribué à l’éduction des enfants du pays ».
Au sud de la mairie de Bujumbura, la situation est la même. A l’Ecofo Musaga, dans certaines classes, un banc pupitre est partagé par trois ou quatre enfants. « C’est difficile de bien suivre le cours quand on est dans une situation inconfortable », se plaint un élève de la quatrième année.
Un enseignant de la deuxième année fait savoir que la situation semble les dépasser. Toutefois, il considère qu’il s’agit d’un mal nécessaire mieux. Il demande aux autorités du ministère de l’Education nationale de trouver des solutions durables à cette question récurrente.
Au lycée municipal Rohero, la situation est normale. Il n’est pas en effet concerné par le problème de bancs pupitres. Selon les élèves et les enseignants rencontrés, il y a eu moins d’inscriptions et de présences. « Vous savez que le Burundi vit une pénurie sans précédent de carburant depuis le début de l’année 2024. Des élèves provenant des quartiers périphériques avaient des difficultés à se déplacer. Ils ont alors décidé de se réinscrire ailleurs », explique un enseignant de Français à cet établissement.
Patrick Ndayisaba est un parent de la zone urbaine de Kamenge. Il indique qu’avec la récente rentrée scolaire, il s’est manifesté un manque criant de matériel didactique et surtout de bancs pupitres dans plusieurs écoles.
Il remercie toutes les parties prenantes qui essaient de contribuer à leur manière, en octroyant des bancs pupitres pour pallier ce problème. « Nous demandons aussi à tous les Burundais, dont ceux de la diaspora d’aider le gouvernement pour rendre disponibles les bancs pupitres ».
Pour lui, les conditions d’apprentissage au Burundi, surtout pour l’école fondamentale, sont défaillantes. Ce qui peut contribuer à l’accroissement du taux d’abandon scolaire. « Imaginez-vous un élève qui parcourt plus de trois kilomètres pour suivre les cours à même le sol. C’est décourageant ». Il demande au gouvernement de trouver une solution durable pour permettre aux écoliers d’étudier dans de bonnes conditions.
Sylvestre Ndayizeye, un enseignant à la retraite, se dit préoccupé par le manque de bancs pupitres dans les écoles. « Cette situation ne favorise pas un bon apprentissage pour les élèves », déplore-t-il.
Conditions déplorables
Il précise que les écoliers étudient dans des conditions ne leur permettant pas de se concentrer et de bien suivre les cours. « Si un élève est assis par terre, il ne prend pas facilement les notes. Par conséquent, il ne pourra pas réviser les cours ».
Pour lui, le gouvernement devrait élaborer une politique de planification des naissances pour surmonter les problèmes liés au surnombre des élèves. Il suggère en outre d’ouvrir des écoles remplissant les normes, notamment les bancs pupitres et les livres d’enseignement. « L’éducation est la base de tout, il faut la prioriser », lâche-t-il.
Il demande au gouvernement de mettre en place un cadre légal afin de percevoir les contributions des parents pour une bonne qualité de l’éducation. « Les parents sont d’accord pour la contribution dans l’amélioration des conditions d’apprentissage de leurs enfants. Ils deviennent réticents si leurs contributions sont mal gérées ».
Selon lui, les directeurs d’écoles et l’Assemblée générale des parents devraient s’entendre sur les contributions des parents pour sauver la situation dans les plus brefs délais. « C’est d’ailleurs prévu dans la loi ».
La Fédération nationale des associations engagées dans le domaine de l’Enfance au Burundi (Fenadeb) est aussi préoccupée par la situation d’insuffisance des bancs pupitres dans les écoles. « Lors de cette rentrée scolaire, nous avons entendu que beaucoup d’écoles ont des difficultés notamment avec l’insuffisances de bancs pupitres et de livres. Quatre enfants peuvent s’asseoir sur un seul banc pupitre ou à même le sol. Ce sont des conditions d’apprentissage très difficiles qui influent sur les résultats scolaires », souligne Ferdinand Simbaruhije, le porte-parole de Fenadeb.
Comme conséquences, les conditions difficiles d’apprentissage sont propices à l’échec scolaire. Pour lui, des élèves décident d’abandonner. Les filles deviennent victimes des grossesses non désirées et des mariages précoces. Dans ce cas, des garçons vont chercher de l’emploi. Ils deviennent victimes de l’exploitation.
Il trouve que pour améliorer les conditions d’apprentissage, le ministère de l’Education doit s’investir. Il demande aux autorités de s’approcher des partenaires techniques et financiers pour soutenir leurs efforts.
Il interpelle également les partenaires du Burundi et les organisations non-gouvernementales à aider ce secteur. Les parents doivent rester proches de leurs enfants pour éviter des abandons scolaires. « Si des enfants ne sont pas à l’école, c’est une perte pour le pays ».
Même situation dans les provinces
À l’intérieur du pays, la situation est également inquiétante. Tel est par exemple le cas à Kayanza. La Direction provinciale de l’éduction à Kayanza lance en effet un cri d’alarme.
Il y a un besoin de 22 500 bancs pupitres pour assurer les bonnes conditions d’apprentissage aux écoliers. « L’insuffisance de bancs pupitres et du matériel didactique comme les livres se remarque principalement dans les années de 5e et 6e de l’école fondamentale. Cela a d’impacts négatifs », fait savoir Juvénal Mbonihankuye, directeur provincial de l’éducation à Kayanza.
Il fait savoir que 540 établissements scolaires sont concernés. Il demande au ministère de l’Education nationale et de la Recherche scientifique de rendre disponible tout ce qui est nécessaire afin d’améliorer les conditions d’apprentissage des écoliers.
Pas d’évolution
À l’occasion des Etats généraux de l’Éducation organisés du 14 au 16 juin 2022, tous les intervenants avaient estimé que le système éducatif burundais est confronté à moult défis.
Il s’agit notamment d’un financement insuffisant ; d’une faible qualité des enseignements ; des classes pléthoriques à tous les niveaux ; de l’inadéquation entre la formation et l’emploi ; d’un encadrement des élèves déficitaire ; du matériel didactique insuffisant et des salles d’université vétustes et mal équipées ; d’une insuffisance des supports pédagogique, etc. Deux ans après, la situation reste préoccupante selon les observateurs.
Pourquoi manquons-nous tant l’imagination pour le progrès ? @David Ruk. a raison :
– Limitation des naissances : si on ne sépare pas la politique de la religion, ça n’ira pas ;
– Intebe mw-ishule : quatre piquets, deux planches ou ronds de bois joignant les quatre piquets, des ronds de bois tout le long puis des roseaux bien tressés ça peut dépanner ! Ceux qui ont 70 ans aujourd’hui, voire plus et qui ont vu des paroisses s’installer dont certains ont été ministres ont connu ce genre d’équipements !
– Elaborer un plan quinquennal pour équiper les écoles
-…
@Nkanira
1. Wanditse uti: « Pourquoi manquons-nous tant l’imagination pour le progrès ?…
– Intebe mw-ishule : quatre piquets, deux planches… »
2. Ico ndabivuzeko
a. Birababaje kubona n’intebe nkizo ubu zidashobora kuboneka kandi amakomini afise ibitara vy’ibiti kandi hariho n’ibiti vyatewe kumabarabara kandi bamwe mubavyeyi b’abo bana bafise ibiti mumatongo yabo.
b. Aho natangura umwaka wambere muri 1959 nicaye kuntebe nk’iyo kugashuri ko mw’iBomba kumupaka uhuza komini zibiri: Gitaramuka (Karuzi) na Tangara (Ngozi). Yari inyubakwa imwe rudende y’impome z’ivyondo kandi ishakajwe ivyatsi. Mu mwaka wakabiri twategerezwa kuja kuri Ecole primaire yo kuri paroisse catholique y’iMusenyi (Tangara) iri nko kubirometero 5 kuva aho.
c. Aho nagenda iBurundi muri 2018, naragiye kuraba aho mw’iBomba nsanga ubu barahubatse ecole primaire complete. J’etais tellement emu, abana naraberetse passport yanje yo mumahanga ndababwira ko nabo bize neza boshobora gushika ari mu Buyapani canke ikindi gihugu cose co kw’isi.
d. Mumyaka mike iheze barahubatse paroisse catholique nshasha.
Ejo bundi kuri Google Maps nabonye ko hariho na maison d’hotes yitwa Chez Shim Michel.
Incroyable…..quand j’ai vu photos je croyais au Congo kin,au burundi les écoliers sont souvent obligés de s’asseoir par terre🤣,cette situation découle de plusieurs facteurs………………..
Tant que les burundais produisent des enfants en désordre il n’y aura jamais assez de pupitres.Planifier les naissances est une priorité sinon même la qualité de ce qu’apprennent ces enfants sur ces pupitres n’y est plus.