Depuis la rentrée académique ce 27 mars, les étudiants des premières années n’ont pas encore touché leur frais d’équipement ni ceux de la bourse. Ce qui les a poussé à arrêter les cours.
« Nous ne sommes pas en grève, nous ne suivons plus les cours parce que nous sommes dans l’incapacité de continuer. C’est grâce à ces frais que chaque étudiant parvient à joindre les deux bouts du mois », se plaint K.M, étudiant en Radiologie. Le délégué général, Léonard Sekamana, précise que bientôt trois mois que les étudiants des premières années (Santé publique, Santé environnementale, Anesthésie et Réanimation, Laboratoire, Radiologie et Sage femme) n’ont pas encore touché ni leurs frais d’équipement (37.000Fbu) ni leurs frais de bourses (autour de 33.000Fbu net). « La bourse arrive normalement le 25 de chaque mois, nous sommes déjà à la fin du mois de juin. Ils n’en peuvent plus. »
Certains ne peuvent plus prendre de bus (1.500 Fbu avant et après-midi) pour aller suivre les cours, d’autres ont été chassés des familles d’accueil, d’autres encore sont retournés à la colline à l’intérieur du pays. « Illettrés pour la plupart, nos parents ne comprennent pas la raison de notre retour. Et ils nous font savoir très vite que nous ne pouvons être en aucun cas à leur charge, car nous étudions et nous sommes payés, en plus. Ils attendent par contre que nous leur donnions quelque chose », raconte Léonard.
N.H, étudiant dans la filière Santé Publique, se rappelle qu’un des ses professeurs leur a laissé des notes de plus de 50 feuilles pour que chacun fasse une copie. « Je n’avais pas les moyens d’en faire une copie, car la page revient à 50Fbu, soit 5000 Fbu à débourser : où trouver toute cette somme quand nous ne parvenons même plus à manger à notre faim? » Le propriétaire de la maison où il vit l’a d’ailleurs mis dehors, avec deux mois (mai et juin) de loyer non payé. Et ce qui est pire, regrettent ces étudiants, c’est que « les autorités ne nous donnent aucune explication! », s’énervent-ils. Un silence qui s’est prolongé avec le journal Iwacu : c’est en vain que nous avons cherché à joindre les responsables de l’INSP et du ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida. Motifs : trop pris entre réunions et voyages…