Qu’est-ce qui a été fait en 2011, et quelles réalisations attendues pour l’année du cinquantenaire de l’indépendance du Burundi ? Entretien avec le Directeur-adjoint de l’IFB.
<doc2860|left>Iwacu : {Quel bilan faites-vous de 2011 ?}
M. Jean Michel Feffer : Il s’inscrit dans la proposition de projet triennal que j’entendais réaliser dès mon arrivée : satisfaire la demande burundaise au lieu de me centrer sur la satisfaction de l’offre française. Nous avons, en chiffres, 20 concerts et spectacles de danse, 11 pièces de théâtres, 9 expositions, des soirées slams, des rencontres de génies en herbe ou encore trois semaines de cinéma dédiées à l’Allemagne, à l’Espagne, à la Russie et, cette année, à la Chine. Pour tous ces événements, on enregistre 19.000 entrées dans nos différentes salles en 2011, auxquels il faut ajouter les 3.000 visiteurs de la Fête de la musique au Jardin public. Mais il ne faut pas oublier que tout Institut français repose sur deux piliers.
{Lesquels ?}
Les cours de langues et la médiathèque. Et là aussi, les réalisations de 2011 sont encourageantes : près de 500 apprenants ont suivi des cours de français à l’IFB, 70 personnes se sont inscrites aux concours de validation de leurs connaissances du français alors que la médiathèque a reçu 3.500 inscrits.
{Vous attachez beaucoup d’importance au « débat d’idées ». Qu’en a-t-il été en 2011 ?}
Oui. Il reste un point essentiel dans nos programmations, dans le but de réhabiliter la culture du dialogue qui a beaucoup souffert au Burundi, mais aussi d’informer et de sensibiliser le public burundais. Nous avons eu 17 débats en 2011, portant autant sur l’histoire que la santé, l’environnement, les droits de l’homme, … Ces rencontres sont aussi une occasion de partager le savoir-faire des universitaires français. Je pense ici aux historiens Chrétien, Deslaurier, Thibon ou encore au géographe Alain Cazenave-Piarrot, etc.
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<img2859|right>{ Un nouveau visage… « L’IFB est heureuse d’accueillir Annabelle Giudice, la nouvelle responsable de la médiathèque, qui connaît par ailleurs le Burundi pour avoir participé à l’organisation de la deuxième édition du Festicab, en 2009 ». Ce sont les mots de M. Feffer, commentant l’arrivée de Mlle Giudice, étudiante en gestion de projets culturels au sein d’une faculté d’anthropologie à Lyon. « Son apport au milieu culturel burundais sera d’autant plus profitable qu’elle vient de passer une année au sein d’Africalia sur des projets concernant les cultures africaines », souligne le Directeur-adjoint de l’IFB.}
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{Quels projets pour 2012 ?}
C’est une année très forte pour le Burundi, car le pays célèbre les 50 ans de son indépendance. L’IFB sera un partenaire important avec l’Université du Burundi dans un grand colloque, en mai, qui analyse l’histoire du Burundi, de l’indépendance à la crise puis à la réconciliation. Nous allons aussi proposer la présentation d’un livre sur la pensée politique de Rwagasore ainsi qu’une grande conférence avec Jean Pierre Chrétien, spécialiste de l’époque coloniale allemande au Burundi, dans le cadre du centenaire de la ville de Gitega.
{Et dans d’autres domaines ?}
Citons principalement, en plus de notre programmation habituelle, l’accueil, en avril, de la Biennale des arts de l’EAC, qui en est à sa cinquième édition et dans laquelle le Burundi participe pour la première fois. L’IFB (avec le Palais des arts, le Musée vivant et l’Hôtel Club du Lac) sera, durant les 15 jours de l’événement, l’espace réservé à deux composantes essentielles de cette manifestation en accueillant les arts plastiques et de scène de la sous-région.
{Est-ce un plus ou un moins, l’ouverture d’un espace culturel américain ?}
A mon avis, c’est évidemment un plus car on ne fait jamais assez de culture. Le public burundais va certainement y gagner, ne fût-ce qu’avec les cours d’anglais (sans pour autant perdre sa culture francophone).
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L’IFB dans un ensemble plus large
Les actions de l’IFB de Bujumbura, comme celles de l’Alliance franco-burundaise de Gitega, s’inscrivent dans le cadre de la politique de coopération culturelle et éducative convenue entre le Burundi et la France. Outre le programme de l’IFB, la coopération culturelle et éducative entre les deux pays se traduit également par les principales actions suivantes :
– un soutien à la mise en oeuvre de la politique du gouvernement burundais dans le domaine de l’éducation de base, dans le cadre du Fonds commun d’éducation (FCE), auquel contribue de façon significative l’Agence française de développement (AFD), et qui se traduit par des aides au recrutement, au paiement et à la formation des maîtres, par la construction de salles de classes, l’équipement des écoles, la distribution de manuels scolaires…
– un appui au renforcement de l’Université du Burundi;
– une aide au renforcement de la francophonie et de l’enseignement en français, en particulier à travers un programme "FSP Francophonie pour le Burundi", soutenu également par l’OIF (Organisation internationale de ), pour des actions de partenariat comme la formation des maîtres, mises en oeuvre principalement par le CELAB (centre d’étude des langues au Burundi), de l’UB