Samedi 23 novembre 2024

Santé

Insalubrité : la marque de fabrique de nombreux restaurants à bas prix à Gitega

Dans la ville de Gitega, la propreté dans les restaurants dits populaires reste à désirer. Tandis que les uns s’insurgent contre cette insalubrité, les clients qui les fréquentent affirment qu’ils n’y viennent que pour une chose : les tarifs des menus.

Un cuisinier préparant la pâte de manioc au milieu des  vélos à réparer ©Iwacu
Un cuisinier préparant la pâte de manioc au milieu des vélos à réparer ©Iwacu

Ils sont parfois dans des kiosques ou dans des bâches aux abords des routes, dans les quartiers populaires et sur les places du marché. Sans cuisine internes, les repas sont préparés dehors, sans soucier de l’hygiène. La poussière vole autour, les mouches avec.
Parfois à moins d’ mètre des casseroles, dans des seaux qui servent de poubelles pour y jeter les restes des aliments, les asticots grouillent. Curieusement, ces restaurants appelés communément « Mama Nitiriye » sont toujours bondés, surtout pendant les heures de midi.

Pour entrer, les clients sont obligés d’enjamber les casseroles éparpillées ici et là, parfois remplies de nourritures. A l’intérieur, on y mange debout  : il n’y pas de la place pour plus de cinq personnes. Une main tient l’assiette, tandis que l’autre, agrippant une fourchette (ou une cuillère) chasse temps en temps les mouches qui s’invitent dans le menu.

Les clients trouvés sur place indiquent que les plats sont simples et moins chères : la pâte de manioc accompagnée des ndagala est à 500 Fbu. Il en est aussi pour une assiette de riz et de haricot. La propreté, ils s’en moquent totalement : « Ntamurundi yicwa numucafu (la saleté ne tue pas le Burundais). Ma préoccupation première est de remplir mon estomac. Tu penses que je n’aime pas les repas copieux ou que je ne connais pas des restaurant propres ? » lance ironiquement Bernard.

Les détenteurs de ces restaurants se défendent en affirmant qu’ils ne sont pas loin des autres en matière d’hygiène. Seulement qu’ils sont toujours pointés du doigt par leurs concurrents qui sont jaloux de leur clientèle : « Ils s’arrangent toujours pour que nous soyons punis. Mais ils se trompent, nous n’irons nulle part », s’emporte Maman Kado en exhibant une quittance d’amende qu’elle vient de payer à l’administration pour manque d’hygiène.

La sensibilisation d’abord

D’après Majaliwa Jean, chef du quartier Nyamugari, l’un des bastions des restaurants incriminés, l’hygiène est l’affaire de tout le monde, surtout dans cette période où les maladies diarrhéiques font rage dans plusieurs coins du pays. Mais pour lui, la solution n’est pas de fermer ces restaurants mais plutôt obliger les restaurateurs à améliorer les conditions d’hygiène :  « Nous leur demandons toujours d’être responsables : les cuisiniers et les serveurs doivent porter des tabliers toujours propres. Ils doivent laver les ustensiles de cuisine avec de l’eau propre et couvrir les casseroles surtout celles qui sont remplies de nourritures. »

Quant au suivi de ces mesures, il fait savoir que cette activité de restauration fait vivre beaucoup de familles : « Aujourd’hui où tout le monde court à gauche et à droite pour faire nourrir ses enfants, l’important est de réguler, non de punir. » Et d’expliciter : « Si nous constatons que quelqu’un ne respecte pas les règles d’hygiène, nous l’avertissons d’abord. S’il continue de faire la sourde oreille, nous lui infligeons une amende allant de 10.000 à 30.000 Fbu. S’il persiste encore, nous saisissons les services habilités pour fermer son restaurant définitivement. »
Un cas de figure inconnu à Gitega, malgré les nombreux avertissements.

Forum des lecteurs d'Iwacu

7 réactions
  1. burundi

    bavuga laisse à désirer ntibavuga reste à désirer aho mbwira l’auteur de l’article.

  2. Curiosite

    Ceux qui sont charges de l’entreprenariat en collaboration avec ceux des services d’hygienne devraient apporter leur appui pour sensibiliser (et non commencer a punir) pour ameliorer l’etat de salubrite. Ntimurindiere ko Cholera itera pour tout fermer….Je suppose que la loi sur l’hygiene a ete viole dans ce cas. Une autre loi de l’OBR a ete violee par ces mamans commercantes de « Chez Siyoni ». Deux lois de la republique violees, mais les uns recoivent la police et sont pries de fermer du coup alors que les autres recoivent d’abord l’avertissement, s’ils n’ameliorent pas, une amende est imposee et enfin la fermeture devenant le dernier recours! OBR yarikwiye kwigira kurwo Jean, arazi ko ibintu bitoroshe.

  3. Kirinyota

    Ako kagali ça donne envie malgré tout! on s’e fout de votre hygiène. Mbona twarakuze twotsa ibijumbu n’amateke turagiye! Mais bon ubu ntibikibaho kuko ntabiriho. n’ikigoyi cigendera.

  4. rasta kirungi

    Ewe Barundi ntangorane mwifitiye ni babareke mukeneye umutekano gusa, gucumbira ubugari muri garage y´amakinga hahaha!

  5. Vanaker Claudia

    Pour que les tarifs soient abordables (moyens limites des clients), les couts de production doivent etre tres minimes: pas de constructions, pas de controles, etc. N’oublions pas aussi que l’insalubrite est totale aux domiciles des clients. Cette place pourrait etre plus salubre que chez eux. Sensibilisez comme vous voulez, mais le probleme est plus profond qu’il ne semble. Priez surtout pour que cette patte « soit sur la terre comme au ciel ».

  6. Bravo Majriwa, la solution ne pas punir mais guider en montrant chaque fois cequ’il faut faire. Tu es vrai Mushingantahe qui voit loin. Ces Mamans cherchent comment vivre, elles doivent aussi penser a la vie des clients, mais ces mamans ne le peuvent pas sans qu’on leur dise. Merci.

  7. Stan Siyomana

    « L’important est de reguler, et non de punir… »
    Je veux bien que l’on encourage l’entrepreunariat (surtout parmi la jeunesse burundaise) mais ca ne devrait pas engendrer « akajagari »/chaos/desordre comme celui que l’on voit sur cette photo.
    Merci.

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