Des dizaines de maisons ont été détruites suite aux fortes pluies de la nuit de ce 23 février dans le quartier Ruziba de la zone urbaine de Muha. Dans la matinée de ce mercredi 24 février, des habitants qui ont pour la plupart passé une nuit cauchemardesque, s’empressaient à constater les dégâts.
Bon nombre d’entre eux essayaient de réparer ce qui pouvait l’être, ils étaient en plein travaux pour dégager la boue de leurs maisons. Les enfants, quant à eux étaient occupés à faire la vaisselle des ustensiles récupérés ou couverts de boue.
Ces sinistrés de Ruziba se disent désemparés. Certains d’entre eux, sont même allés loin en déplorant les constructions anarchiques comme cause principale de ces inondations.
« Il a commencé à pleuvoir vers 23 heures et c’était une forte pluie. Des ruissellements des eaux en furie venaient de partout. J’ai essayé de réveiller mes enfants, mais ils étaient dans un sommeil profond, mais ils ont dû se réveiller parce que la maison était déjà inondée par ces eaux de pluie. Nous n’avons pas pu sauver grand-chose à part certaines couvertures, les autres matériels ont été emportés », déplore un habitat rencontré devant une maison à moitié détruite.
Moi, raconte un autre habitant apparemment déboussolé, j’avais quatre maisons et une autre qui était en cours de construction, je vivais dans l’une d’entre elles, les autres étaient en location mais personne dans la parcelle n’a rien récupérer pas même les habits. « Nos enfants portent les habits prêtés par nos voisins, qui ont eu pitié d’eux ».
Il tente une explication : « Nous avons grandi en voyant l’eau passer par ici, mais vous voyez que le passage a été bloqué par des clôtures qui ont été construites et maintenant nous sommes victimes de ces inondations parce que les eaux de pluies n’ont plus où passer ».
Ces sinistrés demandent aux bienfaiteurs de leur venir en aide. « Beaucoup de latrines ont débordé, les déchets circulent dans les ménages, il risque d’y avoir des maladies liées au manque d’hygiène. Nous demandons aux bienfaiteurs et aux agents sanitaires de nous venir en aide ».
Une fois que la route sera aménagée, poursuit un autre habitant de cette zone, nous demandons qu’on nous montre où tracer les caniveaux. « Mais en attendant, nous leur demandons de démolir certaines constructions pour que nous puissions y tracer un caniveau car l’essentiel pour nous, c’est que nous soyons protégés contre ces inondations ».
L’administration locale du quartier Ruziba dresse un bilan de plus de 50 maisons complètement démolies. Aucun dégât humain n’est à déplorer, précise le chef du quartier Ruziba, Omer Manirakiza.
« Il y a eu d’énormes dégâts matériels. Jusqu’à maintenant nous avons déjà enregistré une soixantaine de maisons détruites et d’autres qui continuent à s’effondrer. La majorité de ceux qui ont perdu leurs maisons n’ont également pas pu sauver leurs biens », fait-il savoir.
Dans la matinée, indique cette autorité locale, certains habitants essayaient de faire sortir les cahiers de leurs enfants, leurs uniformes ainsi que leurs stocks, malheureusement tout a été emporté. Ces administratifs à la base font appel à la solidarité pour que ces sinistrés puissent trouver un logement.