Les habitants de la zone Gatumba en commune de Mutimbuzi dans la province de Bujumbura frappés par de nouvelles inondations suite aux crus de la rivière Rusizi, elles se sont accentuées depuis le début du mois d’avril avec les fortes pluies. Leurs quartiers sont sous les eaux, la salubrité laisse à désirer, l’hygiène est déplorable. Ils crient à l’aide.
Il est 11 heures ce lundi 10 avril à Gatumba, plusieurs maisons sont inondées, des toilettes ont été emportées, les eaux usées se sont mélangées avec les eaux de la rivière Rusizi, une odeur nauséabonde plane partout.
Des parents sont désespérés, ignorant le danger que représentent ces eaux infectes, les enfants se baignent dedans au moment où les autres utilisent ces mêmes eaux pour la lessive.
« Nous vivons le calvaire, nous n’avons pas d’eau potable, tous nos biens ont été emportés par les eaux, nos maisons sont inondées et même les toilettes ont été submergées, nous n’avons plus accès aux lieux d’aisance et nous craignons les maladies des mains sales. Il y a deux enfants qui commencent à manifester des signes inquiétants, des vomissements et des diarrhées », raconte une maman de 3 enfants approchée.
Interrogée sur l’endroit où sa famille se soulage en cas de besoin, elle répond avec un air gêné « On n’a pas de choix, je me débrouille comme je peux, pourvu que personne ne me voit ».
Pendant la nuit, déplore un autre sinistré, en cas de pluie, on ne sait pas à quel saint se vouer car nous sommes obligés de rester debout, impossible de dormir. « Nous n’avons pas encore bénéficié d’aucune aide, nous demandons au gouvernement, aux autres bienfaiteurs et autres âmes charitables de nous procurer des vivres et des abris ».
Sans une digue sur la Rusizi, pas d’espoir pour Gatumba
Interrogé sur ce cas, l’administrateur de la commune Mutimbuzi Siméon Butoyi affirme que les travaux de réhabilitation et de vidage des toilettes sont en cours. Il ajoute également que l’administration locale collabore avec la Protection civile afin de sensibiliser ces sinistrés pour qu’ils n’utilisent pas ces eaux.
Selon Anicet Nibaruta, directeur général de la Protection civile et de la gestion des catastrophes, l’OIM (organisation internationale pour les migrations a accepté de venir en aide à ces victimes des inondations.
380 ménages de sinistrés recevront chacun une somme de 525 mille BIF pour leur permettre d’aller chercher des maisons à louer ailleurs pour 3 mois.
Avec la saison sèche qui s’annonce, fait savoir le Général de brigade Anicet Nibaruta, cela facilitera des travaux de construction d’une digue le long de la Rusizi. « L’eau aura reculé et pour la digue, le PNUD a promis de s’occuper de ces travaux. Ce sera une digue de 2 km de part et d’autre de cette rivière avec une hauteur de 2 m et une largeur de 6 m. Les habitants de Kinyinya à Gatumba et Kigaramango seront protégés ».
Mais il y a toujours des soucis : « Le problème, c’est dans les quartiers de Mushasha I et Mushasha II où les inondations sont dues à la montée des eaux du lac Tanganyika. Si l’eau ne recule pas, les habitants de ces zones seront installés dans des sites ».
Il faut une planification et des actions nationales. Attendre de l’extérieur peut aider mais ne va pas résoudre le problème. Récemment quand le FMI a dit aider, en réalité un prêt au Burundi pour « soutenir la reprise économique du pays face aux chocs » , c’est environ 261 millions de dollars américains sur quarante mois avec des conditionnalités et ce n’est pas encore conclu. Ce montant, c’est-à-dire un prêt d’à peu près 22 $ à chaque Burundais sur 3 ans et 4 mois. Ce n’est même pas de la perfusion.