Jeudi 17 avril 2025

Société

Inondation/Kibenga : les habitants de ce quartier appellent au secours

16/04/2025 0
Inondation/Kibenga : les habitants de ce quartier appellent au secours
Une maison inondée

La population du quartier de Kibenga menacée par une nouvelle montée des eaux du lac Tanganyika exhorte le gouvernement à ériger des infrastructures de protection le long du lac Tanganyika. Ces habitants affirment que les réaménagements de leurs propriétés épuisent leurs maigres ressources.

Par Vianney Bitangimana
Il est 10h 20min dans le quartier de Kibenga-Lac, un quartier en proie à de nouvelles inondations. Dans les rues et ruelles, des flaques d’eau ont envahi ces passages. Une partie de ces eaux provient des propriétés, elles sont évacuées par des tuyaux de drainage.

Insouciants, des enfants ont découvert un autre jeu : pêcher du poisson. Munis de leurs lignes et de petits seaux, des boîtes de peinture en plastique de récupération, ces apprentis pêcheurs ont déjà attrapé quelques poissons, une variété de tilapia et de poissons-chats.

La plupart de ces flaques qui s’agrandissent de plus en plus suite aux pluies ont été envahies par des algues verdâtres et d’autres par la jacinthe d’eau. Impuissants face à ce spectacle désolant, quelques habitants discutent assistent tout près de ces mares, d’autres tentent de passer à côté pour regagner leurs maisons inondées.

A quelques mètres de là, un camion décharge du gravier et du sable, et une camionnette est chargée de planches destinées à la restauration d’une maison. Des maçons sont à l’œuvre sur ce bâtiment pour quelques réhabilitations. Dans la plupart des propriétés, des motopompes électriques s’activent pour évacuer l’eau.

Malgré ces soucis, certaines personnes tiennent des boutiques tandis que d’autres vendent du charbon de bois déposé à même le sol dans un espace épargné par l’eau. Plusieurs maisons en chantier ont été envahies par les eaux.

Certains habitants se disent inquiets face à ces inondations. Ils plaident pour une intervention technique car la situation devient plus difficile et intenable.

Cishahayo est propriétaire d’une propriété inondée, il appelle les autorités compétentes à ériger une sorte de digue pour améliorer la situation. Il insiste sur l’importance de l’assistance technique.
« Cette situation dure depuis environ quatre ans, mais actuellement, elle est devenue totalement ingérable. Il faut une intervention des pouvoirs publics car certains travaux nécessitent des moyens énormes », confie cet habitant de Kibenga-Lac.

Selon lui, les ressources financières pour nourrir sa famille sont actuellement utilisées pour la réhabilitation de la maison avec notamment l’achat de matériaux comme du sable.
Concernant la réhabilitation de sa maison, il affirme avoir déjà tenté à trois reprises de la restaurer. « Il est difficile d’estimer le montant total investi, car les travaux sont réalisés de manière progressive, en fonction des moyens disponibles. Faire des estimations de l’argent dépensé risquerait de me stresser et on n’est pas loin d’un AVC ».

Le coût élevé de réhabilitation et de manque de durabilité

Abdoul, un maçon rencontré dans ce même quartier en train de superviser les travaux, affirme que la plupart des habitants de Kibenga-Lac dans la partie proche du lac ont dû refaire leurs fosses septiques suite à la montée des eaux. « Le coût total de la réhabilitation de la maison peut s’élever entre 50 et 100 millions de francs burundais », confie-t-il.

Selon Omar, un autre habitant de ce quartier, même les prix de la main d’œuvre ont augmenté. « Le coût total des travaux est élevé. Pour les fosses, j’ai dépensé 800.000 FBu francs, sans compter le coût élevé des matériaux de construction. Chaque maçon réclame 25.000 FBu par jour et francs, tandis qu’un aide-maçon gagne plus ou moins 15 000 FBu ».

Mahoro est boutiquier dans cette localité, il explique que cette situation a eu un impact sur son commerce : « Certains clients ont quitté ce quartier pour s’installer ailleurs ».

Face à cette situation, il y a eu des aides de la part des bienfaiteurs, certains habitants interrogés demandent que ces derniers interviennent mais dans la transparence : « Nous avons déjà lancé des appels, mais rien ne change. Même quand des listes des nécessiteux sont établies, il y a des tricheries et des personnes qui ne sont pas dans le besoin bénéficient des aides », dénoncent-ils.

Au mois de février, lors de la 46ème session ordinaire du conseil des ministres de l’Union africaine sur le point en rapport avec l’examen du rapport de la 49ème session ordinaire du comité des représentants permanents (COREP)’’, le ministre burundais des Affaires Étrangères Albert Shingiro a, dans sa déclaration sur son compte X, fait savoir que le Burundi fait face aux défis des déplacements internes suite aux changements climatiques. Selon lui, il faut s’attaquer aux causes profondes des crises humanitaires notamment les changements climatiques qui n’épargnent personne.

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