A défaut d’une digue promise qui tarde à être construite sur la rivière Rusizi, source des inondations dans la zone de Gatumba, les habitants de cette localité ont convenu de se débrouiller en essayant de construire eux-mêmes cette digue sur cette rivière avec des sacs de sable, même si le travail paraît titanesque.
Ils se rencontrent chaque jeudi et samedi sur la Rusizi pour construire ces digues à l’aide de sacs remplis de sable et ils ont déjà érigé une sorte de mur sur une dizaine de kilomètres.
Un des administratifs locaux regrette cette sorte d’indécision ou non-priorisation de cette question par le gouvernement face à la situation prévalant dans la zone de Gatumba. Il implore le gouvernement à faire de son mieux pour que la rivière Rusizi soit curée.
« Nous avons l’impression que cette situation ne figure plus sur la liste des priorités du gouvernement. Nous sommes comme des orphelins qui doivent se débattre pour survivre », déplore-t-il.
« Et c’est pour cette raison que l’association des natifs de Gatumba en collaboration avec les autorités à la base se sont mises ensemble pour trouver des moyens de nous protéger contre les inondations en attendant les efforts du gouvernement », fait savoir cet administratif à la base.
« Notre demande ne change pas, il faut que le gouvernement essaie d’approcher des experts en matière de gestion des catastrophes pour voir comment construire cette digue. L’option envisagée de nous délocaliser n’est pas le remède efficace vue le rythme sur lequel Gatumba est en train de se développer », fait remarquer cette autorité locale.
Pour le gouverneur de la province de Bujumbura, Désiré Nsengiyumva, l’administration ne peut rien faire aussi longtemps que l’étude sur Gatumba, classée dans le périmètre des zones à risque, ne sera pas encore publiée.
« Il y a une commission mise en place pour déterminer les zones inondables, et là nous attendons les décisions du ministère chargé des Infrastructures. Et nous espérons que de cette étude, il va ressortir quelque chose que va soulager la population. Sinon tout ce que vous voyez, c’est la population qui essaie de se débrouiller, de lutter, de chercher des solutions pour se protéger ».
Au niveau de l’administration, regrette le gouverneur de la province de Bujumbura, il n’y a rien à faire sans les résultats de ces études sur la sort à réserver à la zone Gatumba.
En septembre dernier, le ministère chargé de l’Environnement avait averti les habitants des zones inondables comme Gatumba à prendre des précautions face aux fortes précipitations prévues pour la saison culturale A.
Depuis 2020, il y a plus de 10 mille déplacés dans des sites de Kigaramango et Sobel suite aux inondations survenues dans cette zone de Gatumba et ses environs.