Innocent Muhozi, président de l’Observatoire burundais de la presse (OPB), qualifie la comparution de Judith Basutama, correspondante de BBC, de harcèlement.
Il s’exprime à la suite de l’interrogatoire de cette journaliste au Tribunal de Grande Instance de la commune Mukaza ce mercredi 21 mars. Cette journaliste a été interrogée sur son «reportage du 12 mars ».
Selon M. Muhozi, Mme Basutama n’a fait que son métier : «Elle informe le pays et le reste du monde».
Ainsi, il est incomprehensible que des «gens» cherchent à attribuer à Mme Basutama des actes dont elle n’est pas responsable. «Ils ont été posés par le Cndd-Fdd. Ses dirigeants ont décidé d’octroyer au président ce titre».
Pour rappel, le comité central du parti au pouvoir a fait du président Nkurunziza «Imboneza y’amaho». Dès l’annonce de ce titre samedi 10 mars, certains médias l’ont dans la foulée traduit comme «guide suprême éternel», au moment où certains caciques du parti présidentiel le traduisaient comme «guide suprême permanent».
M. Muhozi n’en revient pas : «c’est vraiment triste et grave que des gens posent des actes et qu’ils jettent après des conséquences sur ceux qui ne font que reporter ce qui se passe».
Cet ancien directeur général de la RTNB souligne que les autorités sont responsables des leurs actions. «Ceux qui posent des actes publics doivent en assumer la responsabilité au lieu de se défausser sur des gens qui n’ont rien à voir avec ces décisions».
Me Eric Ntibandetse, l’avocat de Mme Basutama, indique que sa cliente «n’a pas peur ou d’inquiétudes» quant à la suite. «Elle est prête à répondre à toute autre convocation».
Cet avocat tient à souligner que la «loi est respectée» dans la procédure du dossier : «La justice fait ses enquêtes, le dossier suit son cour normal ». S’agissant des chefs d’accusation, ce juriste préfère se réserver : «Les enquêtes sont en cours, les accusations ne sont donc pas encore connues».
Innocent Muhozi est journaliste. Il n’est pas supposé faire de la politique. S’attaquer au CNDD-FDD, c’est faire de la politique. S’attaquer à un parti, même s’il est majoritaire au gouvernement, c’est se tromper de cible.
Il devrait diriger ses attaques au gouvernement, et non au parti. Parce que même si la personne qui ordonne ce qu’il dénonce sont du CNDD-FDD, il ne le font pas en tant que membres de leur parti. Ils le font en tant que fonctionnaires de l’État.
Ne faites pas l’autruche Gacece, l’Etat burundais et CNDD aujourd’hui c’est chou vert et vert chou, le phénix de la canopée burundaise aujourd’hui c’est l’aigle, les quelques perroquets aux plumes rouges ou vertes égaient le tableau mais ne vont pas nous convaincre de leur volonté de contrarier les ambitions de l’aigle. Quant au métier de journaliste, il EST politique, dans le bon sens du terme, la presse est le quatrième pouvoir, un journaliste n’est pas un répétiteur mais un analyste et il y a encore les journalistes d’opinions, bref, une espèce bien différente du perroquet.