5,7 % est le pourcentage en hausse enregistré entre le mois de mai et le mois d’août 2024, un constat dans les tendances de l’inflation présentées par la Banque de la République du Burundi (BRB). L’inflation marque une hausse des prix dans divers secteurs de l’économie. Les données d’août montrent un léger fléchissement par rapport à juillet, bien que le niveau d’inflation demeure élevé.
En mai 2024, l’inflation annuelle s’élevait à 12,5 %. Cette période était relativement stable avec des augmentations modérées dans plusieurs catégories.
Les vivres en particulier ont vu des augmentations diverses, avec par exemple le riz qui a enregistré une hausse de 6,5 %, tandis que les prix des fruits ont progressé de manière significative, avec une augmentation de 32,9 %.
Également, dans ce même mois, les énergies et autres combustibles, quant à eux, ont montré une certaine volatilité, car les prix des carburants et lubrifiants ont augmenté de 24,4 %.
Pour le mois de juin 2024, l’inflation a bondi à 15,9 %, marquant une augmentation de 3,4 % par rapport au mois précédent. Cette hausse s’est accompagnée d’une accélération notable dans plusieurs secteurs.
Par exemple, le coût de l’entretien et de la réparation des logements a grimpé de 22,8 %, alors que le prix du riz a continué d’augmenter, atteignant une croissance de 6,5 %. Une décélération a été observée dans les produits comme le maïs, qui a vu ses prix baisser de 6,6 %.
Cependant, cette baisse a été contrebalancée par des hausses significatives dans d’autres catégories, notamment les énergies et les combustibles avec une augmentation de 17,9 %.
La tendance inflationniste s’est poursuivie en juillet 2024, atteignant 18,6 %. Cette augmentation de près de 2,7 % par rapport au mois de juin montre l’ampleur de la pression économique.
Les coûts de l’alimentation ont continué à grimper, notamment pour les produits comme le riz, avec une augmentation notable de 10 %, et les combustibles qui ont enregistré une hausse de 26,1 %.
En revanche, le maïs a connu une baisse modérée de 2,8 %, contrastant avec la flambée des prix dans d’autres secteurs. Il est à noter que l’énergie, incluant les carburants, a progressé de 21,4 % en raison des tensions sur le marché des combustibles et de l’électricité.
En août 2024, l’inflation a légèrement fléchi à 18,2 %, mais elle reste à un niveau alarmant. Comparée à juillet, l’inflation a diminué de 0,4 %, bien que la plupart des prix aient continué à augmenter.
L’énergie, les carburants et les autres combustibles ont montré une légère progression, atteignant une hausse de 21,4 %, tandis que certains produits alimentaires comme les fruits et légumes ont vu leurs prix décélérer légèrement.
Par exemple, les fruits ont enregistré une augmentation de 37,4 %, une baisse par rapport à juillet, tandis que les légumes frais ont augmenté de 37,0 %. Ces hausses marquent un retour à une certaine stabilisation, bien que les prix restent élevés.
Une concentration forte dans les secteurs productifs
Selon Pierre Nduwayo, le représentant de l’Association des consommateurs du Burundi (ABUCO), le rythme de l’inflation tel que présenté par la BRB est très inquiétant pour le consommateur, d’autant qu’il participe à l’érosion de la monnaie nationale et participe par la même à l’appauvrissement des ménages.
« Cela est d’autant plus inquiétant qu’au Burundi, il n’y a pas de mesures prises comme nous l’observons dans certains pays pour stabiliser le niveau de vie de la population en indexant le revenu au coût de la vie », ajoute-t-il.
Pour ce représentant de l’ABUCO, l’une des grandes causes de cette inflation est une production faible par rapport à la demande, y compris pour les produits de première nécessité.
Pierre Nduwayo explique que la conséquence de cette inflation est que la population pourrait abandonner certains produits pourtant indispensables. « La population pourra réduire carrément la quantité de produits consommés (même de première nécessité), ce qui peut la rendre vulnérable à toute sorte de maladie ».
Pour remédier à cette augmentation d’inflation, comme le propose le représentant de l’ABUCO, les efforts doivent être consentis pour allouer des moyens conséquents dans les secteurs productifs, notamment en assurant un encadrement des producteurs, mais également en leur facilitant l’accès aux intrants et aux semences de qualité.
Selon Jérémie Ndihokubwayo, représentant du CACEDEBU, le Cadre d’accompagnateur pour la création d’emploi et le développement économique au Burundi, l’augmentation de la tendance d’inflation peut se justifier par plusieurs facteurs.
« Il y a plusieurs facteurs, entre autres la pénurie prolongée du carburant, le comportement de certains Burundais qui exportent frauduleusement le café burundais privant le pays de la rentrée de devises, mais aussi le prix dérisoire, non motivant du café perçu par le producteur, etc. »
Pour le représentant du CACEDEBU, il faut booster la production de café en encourageant les agriculteurs de café et en les motivant et surtout il est nécessaire de se conformer aux autres de la sous-région, stabiliser la disponibilité du carburant, favoriser les cultures génératrices de devises.
« Que les minerais soient à un niveau de vente qui bloquerait les spéculations et qui empêcherait leur fuite vers l’étranger. Que la diaspora investisse en masse et amène beaucoup d’investisseurs étrangers », ajoute le représentant du Cadre d’accompagnateur pour la création d’emploi et le développement économique au Burundi.
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