Vendredi 22 novembre 2024

Économie

Inflation : elle passe de 12,5 % à 18,2 % en 3 mois, une tendance alarmante

Inflation : elle passe de 12,5 % à 18,2 % en 3 mois, une tendance alarmante
Les tendances de l’inflation au Burundi pour le mois d’août, selon la BRB

5,7 % est le pourcentage en hausse enregistré entre le mois de mai et le mois d’août 2024, un constat dans les tendances de l’inflation présentées par la Banque de la République du Burundi (BRB). L’inflation marque une hausse des prix dans divers secteurs de l’économie. Les données d’août montrent un léger fléchissement par rapport à juillet, bien que le niveau d’inflation demeure élevé.

En mai 2024, l’inflation annuelle s’élevait à 12,5 %. Cette période était relativement stable avec des augmentations modérées dans plusieurs catégories.

Les vivres en particulier ont vu des augmentations diverses, avec par exemple le riz qui a enregistré une hausse de 6,5 %, tandis que les prix des fruits ont progressé de manière significative, avec une augmentation de 32,9 %.

Également, dans ce même mois, les énergies et autres combustibles, quant à eux, ont montré une certaine volatilité, car les prix des carburants et lubrifiants ont augmenté de 24,4 %.

Pour le mois de juin 2024, l’inflation a bondi à 15,9 %, marquant une augmentation de 3,4 % par rapport au mois précédent. Cette hausse s’est accompagnée d’une accélération notable dans plusieurs secteurs.

Par exemple, le coût de l’entretien et de la réparation des logements a grimpé de 22,8 %, alors que le prix du riz a continué d’augmenter, atteignant une croissance de 6,5 %. Une décélération a été observée dans les produits comme le maïs, qui a vu ses prix baisser de 6,6 %.

Cependant, cette baisse a été contrebalancée par des hausses significatives dans d’autres catégories, notamment les énergies et les combustibles avec une augmentation de 17,9 %.
La tendance inflationniste s’est poursuivie en juillet 2024, atteignant 18,6 %. Cette augmentation de près de 2,7 % par rapport au mois de juin montre l’ampleur de la pression économique.

Les coûts de l’alimentation ont continué à grimper, notamment pour les produits comme le riz, avec une augmentation notable de 10 %, et les combustibles qui ont enregistré une hausse de 26,1 %.

En revanche, le maïs a connu une baisse modérée de 2,8 %, contrastant avec la flambée des prix dans d’autres secteurs. Il est à noter que l’énergie, incluant les carburants, a progressé de 21,4 % en raison des tensions sur le marché des combustibles et de l’électricité.

En août 2024, l’inflation a légèrement fléchi à 18,2 %, mais elle reste à un niveau alarmant. Comparée à juillet, l’inflation a diminué de 0,4 %, bien que la plupart des prix aient continué à augmenter.

L’énergie, les carburants et les autres combustibles ont montré une légère progression, atteignant une hausse de 21,4 %, tandis que certains produits alimentaires comme les fruits et légumes ont vu leurs prix décélérer légèrement.

Par exemple, les fruits ont enregistré une augmentation de 37,4 %, une baisse par rapport à juillet, tandis que les légumes frais ont augmenté de 37,0 %. Ces hausses marquent un retour à une certaine stabilisation, bien que les prix restent élevés.

Une concentration forte dans les secteurs productifs

Selon Pierre Nduwayo, le représentant de l’Association des consommateurs du Burundi (ABUCO), le rythme de l’inflation tel que présenté par la BRB est très inquiétant pour le consommateur, d’autant qu’il participe à l’érosion de la monnaie nationale et participe par la même à l’appauvrissement des ménages.

« Cela est d’autant plus inquiétant qu’au Burundi, il n’y a pas de mesures prises comme nous l’observons dans certains pays pour stabiliser le niveau de vie de la population en indexant le revenu au coût de la vie », ajoute-t-il.

Pour ce représentant de l’ABUCO, l’une des grandes causes de cette inflation est une production faible par rapport à la demande, y compris pour les produits de première nécessité.
Pierre Nduwayo explique que la conséquence de cette inflation est que la population pourrait abandonner certains produits pourtant indispensables. « La population pourra réduire carrément la quantité de produits consommés (même de première nécessité), ce qui peut la rendre vulnérable à toute sorte de maladie ».

Pour remédier à cette augmentation d’inflation, comme le propose le représentant de l’ABUCO, les efforts doivent être consentis pour allouer des moyens conséquents dans les secteurs productifs, notamment en assurant un encadrement des producteurs, mais également en leur facilitant l’accès aux intrants et aux semences de qualité.

Selon Jérémie Ndihokubwayo, représentant du CACEDEBU, le Cadre d’accompagnateur pour la création d’emploi et le développement économique au Burundi, l’augmentation de la tendance d’inflation peut se justifier par plusieurs facteurs.
« Il y a plusieurs facteurs, entre autres la pénurie prolongée du carburant, le comportement de certains Burundais qui exportent frauduleusement le café burundais privant le pays de la rentrée de devises, mais aussi le prix dérisoire, non motivant du café perçu par le producteur, etc. »

Pour le représentant du CACEDEBU, il faut booster la production de café en encourageant les agriculteurs de café et en les motivant et surtout il est nécessaire de se conformer aux autres de la sous-région, stabiliser la disponibilité du carburant, favoriser les cultures génératrices de devises.
« Que les minerais soient à un niveau de vente qui bloquerait les spéculations et qui empêcherait leur fuite vers l’étranger. Que la diaspora investisse en masse et amène beaucoup d’investisseurs étrangers », ajoute le représentant du Cadre d’accompagnateur pour la création d’emploi et le développement économique au Burundi.

Forum des lecteurs d'Iwacu

6 réactions
  1. Yves Rugunga

    Stan Sibomana. Si, la comparison entre mois qui se suivent ça se fait aussi, et c’est pourquoi il parle de taux faible entre ces mois. Comme tu le dis le glissement est annuel. Mais ici il parle de deux chiffres pour ce glissement, alors qu’entre mois c’est un chiffre mais aussi faible. Pour le reportage, j’imagine que le journaliste ne reporte que des chiffres annoncés par les personnes habilitées à le prononcer, ce qui devrait les rendres plus ou moins crédibles. pour Les pays développés où l’inflation est généralement faible, les mois n’intéressent pas car proche de zéro. Enfin, dans un pays où il ya pénurie de devises, ce n’est pas étonnant d’avoir une inflation élevé et c’est plutôt surprenant qu’il soit de ce niveau vu la dépréciation du BIF constatée ces dernières années.

  2. Commentateur

    Les auteurs de cet article devraient revoir les interpretations qu’ils ont fait des chiffres de l’inflation au Burundi.
    A en croire ce que je vois sur la photo, l’inflation est en glissement annuel. il s’agit de la comparaison des prix entre le mois en cours (le mois concerné) et le même mois de l’année précédente.
    Sur les trois mois, il fallait parler de la moyenne d’inflation car ça serait une comparaison avec les mêmes mois de l’année passée.
    On ne parle pas de baisse ou hausse pour l’inflation comparée entre les mois (ou années) on parle plutôt de ralentissement ou accélération de l’inflation.

    • Stan Siyomana

      @Commentateur.
      1. Je ne crois pas qu’il y a une difference entre baisse et ralentissement de l’inflation.
      2. Cet article est intitule « Légère baisse du taux d’inflation au Canada ».
      « Les données de Statistique Canada publiées mardi montrent ainsi que l’inflation a augmenté de 2,7% d’une année à l’autre en juin, en baisse par rapport à la hausse de 2,9% observée en mai… »
      https://www.tvanouvelles.ca/2024/07/16/legere-baisse-du-taux-dinflation-au-canada

      • Commentateur

        Je cite un passage dans l’article « Pour le mois de juin 2024, l’inflation a bondi à 15,9 %, marquant une augmentation de 3,4 % par rapport au mois précédent. Cette hausse s’est accompagnée d’une accélération notable dans plusieurs secteurs. »

        Pour le cas du Canada, « l’augmentation dont on parle est celle d’une année à l’autre », ce qui est différent de la comparaison de deux mois d’une même année sur une inflation en glissement annuel.
        L’augmentation de 3,4% entre juin et Mai n’est pas vraie.
        Cherchez les indices pour ces mois (juin 2024 et Mai 2024) pour calculer l’augmentation (elle est de 1,06 % en juin 2024 par rapport à Mai 2024, elle est de 6,1% en aout 2024 par rapport juin 2024 ).
        il faut bien distinguer les choses.

  3. Stan Siyomana

    1. Vous ecrivez: »Que la diaspora investisse en masse et amène beaucoup d’investisseurs étrangers », ajoute le représentant du Cadre d’accompagnateur pour la création d’emploi et le développement économique au Burundi… »
    2. Mon commentaire
    En disant qu’apres 20 ans, il va s’approprier Buja City Plaza (=infrastructure qui va etre construite par des Burundais vivant au Burundi et ceux de la diaspora) l’on voit bien que l’ETAT BURUNDAIS A UNE MAUVAISE POLITIQUE D’INVESTISSEMENT PAR LE SECTEUR PRIVE. On dirait que l’Etat burundais est toujours guide par les principes communistes/socialistes qui sont aujourd’hui revolus (sauf dans des pays comme la Coree du Nord et l’ile de Cuba, qui sont les derniers ramparts du communisme/socialiste).
    On peut citer l’exemple de la Zambie ou plusieurs malls ont ete construits par le secteur prive dans les annees 2010 et la l’Etat zambien n’a pas dit que ces infrastructures allaient etre dans les mains du gouvernement apres quelques decenies.

    • Stan Siyomana

      En RD Congo, l’Etat a lui-meme fait la reconstruction du marche central de Kinshasa. L’Etat n’est pas alle depouiller des gens QUI ONT CONSTRUIT LEUR INFRASTRUCTURE AVEC LEUR PROPRE ARGENT.
      1. « Le gouverneur de Kinshasa, Gentiny Ngobila avait présenté une maquette de ce qui sera le prochain marché central… »
      https://actualite.cd/2022/01/11/kinshasa-pres-dune-annee-apres-sa-demolition-le-marche-central-zando-nest-toujours-pas
      2. « Exécutée par l’entreprise française SOGEMA pour une somme de 35 millions de dollars, la construction du marché central de Kinshasa, une fois finie, disposera d’une capacité d’accueil de 62.000 commerçants et 500 magasins y compris des bistrots, un dispensaire, un espaces pour les sapeurs-pompiers, les banques etc…
      Kinshasa, capitale de la RDC n’a plus le marché central depuis qu’une partie de « Zando » a été démolie en mars 2021 sur initiative des autorités de la ville qui veulent reconstruire ce centre commercial érigé par les colons en 1943 puis renouvelé par Mobutu en 1970. Tous les hangars et les pavillons ont été rasés par des bulldozers… »
      https://actualite.cd/2022/07/11/construction-du-marche-central-zando-le-debut-des-travaux-de-fondation-annonce-des-la-mi

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