L’infidélité est un reflet incontestable de problèmes dans la relation conjugale. Comment y faire face ? Quelques conseils pour s’accrocher, avec un conseiller conjugal.
Tous ceux qui ont été trompés vous le diront. Que son conjoint ait été voir ailleurs une fois, dix ou cent fois, le sentiment est toujours le même : cela fait mal, très mal.
Aline et Prosper (pseudonymes), plus de 10 ans de mariage. Un « beau couple » citadin qui vit dans un quartier populaire du nord de la capitale. Aline raconte comment elle a vécu l’infidélité de son mari : « Les premières années de notre mariage, c’était une parfaite histoire d’amour. Trois ans après la naissance du premier fruit de notre amour, Prosper commence à changer. Il rentre tard. Il ne me dit plus souvent le mot magique ‘Je t’aime mon cœur’ que j’aimais entendre de lui. Je ne reconnaissais plus mon tendre époux que je connais pourtant depuis près de 20 ans. »
Des rumeurs commencent à me parvenir. C’est un coup de poignard : Prosper « voit » une « jolie fille » du quartier. Impossible, me disais-je. Je n’arrivais pas à y croire. Jusqu’à ce que je le vois de mes propres yeux avec « la garce» dont on me parlait tant, tous les deux dans un bar du quartier. Il n’a pas arrêté. Je les ai revus plusieurs fois.
Aline décide de claquer la porte. Elle quitte son mari. Le couple se sépare pendant un an. Elle revient après avoir appris que Prosper a rompu avec elle. Jusqu’aujourd’hui, elle doute de la fidélité de son mari, mais a décidé de vivre avec. Des histoires comme celle-ci sont courantes à Bujumbura.
Choisir le bon moment et le bon endroit pour agir
Mais l’infidélité ne sonne pas toujours la fin du couple, à en croire Bény Ndayishimiye, un conseiller conjugal et sexuel. « Dès que l’on apprend que son conjoint est infidèle, l’heure n’est pas encore à la mise au point. Le plus important est d’essayer de se retenir avant d’agir. »
Le souci est de préserver la relation, explique M. Ndayishimiye. Ensuite, poursuit le conseiller conjugal, il faut chercher le bon moment pour réagir. Parler avec le conjoint infidèle. Quand il est à l’aise, détendu. «Pendant une sortie à deux et non pas devant les enfants, par exemple. »
Selon lui, l’idéal est d’entamer la discussion dans un climat enjoué. «Eviter tout jugement mais lui dire votre douleur ». Le but est de l’amener à se culpabiliser mais en évitant de le mettre sur la défensive.
Si la discussion se passe bien, la victime de l’infidélité fera alors tout pour découvrir ce qui a poussé sa « moitié » à aller voir ailleurs. Poser toutes les questions qui obsèdent même si l’idée de l’imaginer dans les bras d’un(e) autre est désagréable. Suivant les causes, la victime doit s’interroger sur les comportements à adopter pour retrouver complètement son ou sa partenaire.
2ème échelon : la précédente stratégie ne marche pas. Le conjoint demeure infidèle. Il est temps de faire recours à la famille. Réunir un conseil de famille.
En cas d’échec, il faut prendre des mesures protectrices. Faire en sorte que l’infidélité du conjoint ou de la conjointe n’entraîne pas de conséquences sur la santé ou les finances. Bref, se protéger pendant les rapports sexuels et protéger les biens de la famille.
Pour Bény Ndayishimiye, le divorce est loin d’être la meilleure solution. « A moins que l’infidélité n’entraîne des violences physiques ou économiques dans le couple». Ce conseiller conjugal et sexuel mise sur la seconde chance, coûte que coûte.