Lundi 23 décembre 2024

Politique

Manifestation du 9 décembre : l’ADC-Ikibiri persiste et signe. Les corps de défense haussent le ton

Dans une conférence de presse de ce mercredi 4 décembre, à Bujumbura, l’Alliance des démocrates pour le changement (Adc-Ikibiri) réaffirme son rendez-vous. Face au projet, les corps de sécurité ont averti qu’ils ne « permettront plus à aucune organisation de replonger le pays dans des situations conflictuelles. » Le chef de la PNB a aussi appelé les politiques à « ne plus se mêler du travail de la police et de l’armée. »

Léonce Ngendakumana, président de l’ADC-Ikibiri ©Iwacu
Léonce Ngendakumana, président de l’ADC-Ikibiri ©Iwacu

Cette alliance motive sa position. Les propos du 1er vice-président lors de l’ouverture de l’atelier du 27 au 29 novembre 2013 inspiraient confiance. Ils laissaient transparaitre l’engagement du gouvernement au dialogue autour de la Constitution de 2005. Soudain, les déclarations du ministre de l’Intérieur contrariant ceux de son chef hiérarchique rendent pessimistes. L’Adc-Ikibiri se base aussi sur l’article 299 de l’actuelle Constitution qui n’autorise pas sa révision si elle porte atteinte à l’unité nationale, à la cohésion du peuple Burundais, à la laïcité de l’Etat, à la réconciliation et à la démocratie.

Selon Léonce Ngendakumana, président de cette alliance, en participant dans cet atelier, le but était d’aboutir à la mise en place d’un mécanisme de suivi différent au forum des partis politiques : « Ce dernier est devenu une caisse de résonnance du parti Cndd-Fdd et de l’Initiative et Changement Burundi dont les missions ont été détournées par son président ». Pour lui, le vrai dialogue doit regrouper les partis politiques, le gouvernement, la société civile et les autres forces sociopolitiques du pays. Pourquoi la révision ? L’Adc-Ikibiri ne mâche pas les mots : « Le grand souci caché derrière la révision de la Constitution reste la volonté forcenée du président Nkurunziza de tenter un troisième mandat ».

Évaluons la mise en œuvre de l’Accord d’Arusha d’abord !

Une révision opportune ou pas ? « Inopportune », lâche Léonce Ngendakumana. « Il faut d’abord faire une évaluation de la mise en application de l’Accord d’Arusha pour la Paix et la réconciliation dont elle est née ». Révoltant encore, poursuit-il, il est injuste que les acteurs politiques et le gouvernement dialoguent du projet du code électoral sans discuter de la révision de la loi fondamentale. Ce projet de révision maintient la soumission de la justice au pouvoir exécutif. Il permet son ingérence dans le fonctionnement des partis politiques, dénie le droit de vote aux anciens présidents de la République, membres de droit du sénat. Il refuse au secteur juridique privé de se choisir des représentants au Conseil supérieur de la magistrature. Le conseil communal est réduit au rôle de l’assistant de l’administrateur.

Ce projet divise le parti Cndd-Fdd et ses satellites aux partis de l’opposition réunis au sein de l’Alliance des démocrates pour le changement (Adc-Ikibiri). Ainsi, cette situation entretient la peur générale dans une période pré-électorale. Bref, se résume Léonce Ngendakumana, il est porteur de tous les dangers : « Suppression du système démocratique inclusif et de consensus, des mécanismes constitutionnels de protection des minorités politiques et ethniques. Il met fin aussi à l’alternance démocratique au pouvoir et porte atteinte à la laïcité de l’Etat ».

Les corps de sécurité mettent en garde

Malgré la détermination de l’ADC-Ikibiri, dans une conférence de presse co-animée ce mercredi 4 décembre, à Bujumbura, Général Major Prime Niyongabo, chef d’Etat-major indique que les corps de sécurité se sont engagés à ne plus permettre à aucune organisation de replonger le pays dans des situations conflictuelles.
Il précise que ces derniers agissent dans le strict respect de la Constitution de la République et des institutions légalement établies. Le chef d’Etat-major demande aux politiciens de ne plus s’ingérer dans l’organisation et le fonctionnement des corps de défense et de sécurité.

Forum des lecteurs d'Iwacu

64 réactions
  1. le president du gondwana

    D’après une information non officielle,pas confirmée,il se pourrait que dans la mobilisation des manifestations,une certaine classe des DD se trouverait derrière afin que la situation arrive a la dérive afin que certains GENERAUX ex FDD récupèrent une situation chaotique afin d’évincer de manière INDIRECT qulqu’un de son fauteuil et faire émerger une autre classe des DD au pouvoir! FAITE ATTENTION MON ………UN CLIN D »OEUIL!

  2. moi

    nwari,
    bruxel, bruxel ,iwacu hariyo imyiyerekano!! muta igihugu mukaca gusega hanyuma muteranye abasigaye bubakigihugu. sega neza hama muhore !!mwamburakimazimwe!

  3. Domage! Le Gouvernement du Burundi n’a pas encore compris la démocratie. La Police et les soldats devraient comprendre leur droit dans la revision du constitution, Nous tous ça nous concerne.

  4. Kabaza I

    Un bilan deja positif avant même la manifestation. Tenez:
    1. L’Uprona+Frodebu Nyakuri+Twa ainsi que l’ADC viennent de gagner le premier pari: faire plier le gouvernement. C’est fait. Et c’est a leur honneur.
    2. La nouvelle: les partenaires politiques sont conviés a l’atelier parlementaire du 19-20 decembre pour formuler des amendements à “ PROPOSER au GOUVERNEMENT”, (dixit le president du parlement), une reconnaissance explicite que le brouillon de constitution actuel doit retourner au gouvernement; donc en conseil des ministres. C’est une victoire de tous les groupes de pression impliqués.
    3. Un conseil a l’ADC-Ikibiri: Sortez immediatement une declaration de report momentané de la manifestation mais gardez les troupes en alerte. Vous aurez ainsi demontré votre bonne foi. Une technique qui paie en periode de crise, dans les strategies de negociation. Ne vous mettez pas a dos l’opinion internationale. Vous avez maintenant la manche du couteau.
    Apres votre ultimatum de 2 semaines au gouvernement, le voila qui vient de ceder (via le president de son parlement monolithique) qui lui sauve la face. Donnez-lui du temps pour se griller davantage jusqu’au 20 decembre apres quoi l’appel a la resistance sera global et illimité.
    4. A l’atelier du 19-20 dec, allez-en en rang serré avec la societe civile, les confessions religieuses et Uprona+Frodebu Nyakuri+Twa.
    5. De grace, ne perdez pas votre temps dans des discussions steriles.
    Ayez une position claire et unilaterale des le depart: Seules 2 dispositions de la constitution actuelle meritent d’etre revues (si necessaire):
    a) celle en rapport avec les elections, pour permettre l’adoption du bulletin unique dans le nouveau code electoral.
    b) celle en rapport avec le vote du budget: pour l’aligner au calendrier budgetaire de nos partenaires EAC. Rien de plus.
    6. Aucune autre modification de la constitution ne devrait faire objet de la moindre discussion. La Societe civile avait deja demandé au gouvernement l’opportunité, la raison d’etre, du projet de constitution. Aucune justification serieuse ne fut fournie. Rien que de piteuses fuites en avant comme:
    a) cette heresie de modification du serment pour plagier l’EAC, Au nom de je ne sais quel Dieu!, qui viole la laicité de l,Etat et exclut les Musulmans (et leur Allah).
    b) ou encore ce piteux tripouillage du Chap Dispositions Particulieres maladroitement qualifiées d’anachroniques par le SG du gouvernement.
    c) ou enfin la soi-disante periode post-transition qui, selon le gouvernement, a pris fin en 2010. Une fuite en avant desespérée pour ouvrir la breche a un 3eme mandat de Peter. Peine perdue! On ne cedera pas la-dessus!
    7. A la CENI: l’Opposition politique vient de vous envoyer un SIGNAL FORT. Si d’aventure vous acceptiez la candidature du president sortant aux elections de 2015 (sous la constitution actuelle au pretexte qu’elle le lui permet), attendez-vous a une fronde populaire qui fera tache dans l’histoire du Burundi, et dans la sous-region. Ne vous cachez pas derriere la Cour constitutionnelle car le dernier rapport sur la corruption classe le Burundi en premiere liste des pays corrompus –les secteurs de la Justice et de la police etant les champions en la matiere.
    8. Nous sommes un peuple blessé, humilié, meurtri, trahi depuis bientot 10 ans par une bande de pilleurs impenitents, arrogants et incompétents . Vous ne nous aurez pas une deuxieme fois. Je vous jure!
    La resistance burundaise va creer un precedent historique face a l’entetement de ces pseudo hommes forts de la sous-region. Apres, ce sera la DRC en 2016, et le Rwanda en 2017.

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