Un flou plane derrière l’« enlèvement » d’Edouard Misago, un proche d’Agathon Rwasa. Le camp Jacques Bigirimana, secrétaire général du parti FNL reconnu par le pouvoir, dénonce un plan d’élimination contre Bigirimana tandis que le SNR évoque une évasion de la prison centrale de Mpimba en mai 2011, etc.
Samedi, 12 octobre 2013 vers 13h à quelques mètres du domicile d’Agathon Rwasa sis à Kiriri. Edouard Misago, alias Fundi, un des fidèles de l’ancien chef rebelle est arrêté, indiquent nos sources, par un véhicule de type Jeep Prado du Service National des Renseignements burundais (SNR). Il sera conduit dans un premier temps au parquet pour interrogatoire avant d’être acheminé au SNR puis à la prison de Muramvya.
Il y avait deux jours, nous confient M. Rwasa et ses proches, M. Misago recevait des coups de fil d’un certain Stany, un militant et fidèle d’Emmanuel Miburo et Jacques Bigirimana. Selon Agathon Rwasa, ce Stany tenait tellement à rencontrer M. Misago parce qu’il détiendrait des documents qui incriminent M. Rwasa. Avant qu’Edouard ne soit enlevé par ses bourreaux, le voisinage a entendu des coups de feu. Et Dixon, un ami qui l’accompagnait a reçu des balles sur les pieds.
Interrogé dans la foulée des faits, Jacques Bigirimana a répondu à Iwacu qu’il n’est pas derrière cette affaire : « Je n’ai aucun problème ni avec Rwasa, ni avec Fundi. » Pourtant, à six jours du séjour de M. Misago à la prison de Muramvya, Jacques Bigirimana l’accuse de fomenter un empoisonnement contre lui.
Le communiqué qui trahit
Tout se confond, un imbroglio au vrai sens du terme. Des sources dignes de foi à Muramvya font savoir que Jacques Bigirimana et consorts prépareraient une contre offensive. Abdoul Ciza alias Gatongo, de la ligue des jeunes du CNDD-FDD aurait été payé par le camp Miburo pour empoisonner Edouard Misago à son tour. Le bras droit de Kazungu et Désiré Uwamahoro, agents du SNR, était emprisonné à Ngozi, pour avoir insulté un magistrat et battu un directeur de prison. D’après nos sources, il vient d’être transféré à Muramvya pour exécuter cette sale besogne.
D’après un communiqué du 30 août qu’Iwacu s’est procuré, le camp Miburo proférait des menaces contre Edouard Misago pour la tentative d’intoxication qu’il engagerait envers ses militants : « Nous rappelons à Edouard Misago, surtout qu’il oublie si vite, que son dossier d’évasion à Mpimba n’est pas clos. Un procès l’attend. » Le parti FNL, poursuit le même communiqué, lui demande de ne pas ajouter le drame au drame : « Il ne faut pas qu’il se cherche des victimes qui vont l’accompagner en prison. Qu’il ait pitié de ce petit peuple qui souffre de pauvreté extrême. » Chose promise chose due ?
Cessez les hostilités
Le camp Agathon Rwasa demande que son militant soit mis en liberté sans aucune exigence : « Ni l’une ni l’autre accusation ne tiennent debout.» Il estime que tous ces agissements sont guidés par la haine viscérale: « Que le duo Jacques- Miburo et le pouvoir nous laissent tranquilles car toutes ces manœuvres ne les conduiront nulle part. »