Durant les cinq heures d’audition des suspects, les personnes présentes au parquet ont pour la plupart stigmatisé les poursuites judiciaires contre les personnes arrêtées par la police.
Pierre Claver Mbonimpa, président de l’Aprodh parle d’un scandale. «Les gros poissons qui ont appelé et participé à la manifestation ne sont pas inquiétés. Ils ont été arrêtés marchant au-devant de leurs militants, puis relâchés! » . Et de montrer par un petit geste Chauvineau Mugwengezo, le président d’honneur du parti Upd Zigamibanga et Léonce Ngendakumana, président de l’Adc-Ikibiri. «Ne succombent que les petits poissons ! », poursuit-il, indigné. Pour lui, le gouvernement Nkurunziza ne fait que gonfler le nombre de prisonniers politiques.
Chauvineau Mugwengezo et Léonce Ngendakumana disent qu’ils étaient venus au parquet pour soutenir leurs militants. «Nous avons marché droit devant eux ce vendredi lors de la manifestation. Nous serons toujours solidaires avec nos militants arrêtés par la police», dira M. Ngendakumana.
Après la trêve dominicale, … a luta continua
M. Mugwengezo, quant à lui, martèle que les poursuites judiciaires font pousser de nouvelles ailes au « mouvement pour l’Accord d’Arusha ». Il souligne que passé la trêve dominicale, les manifestations reprendront, avec des modes opératoires variés. Il invite tout citoyen opposé au troisième mandat à rendre visite aux inculpés ce dimanche à la prison de Mpimba.
Signalons qu’au moins cinquante jeunes (du Msd pour la plupart) étaient venus soutenir leurs confrères. Ils chantaient «Teshwa ute Herode, teshwa ute » (Lâche et quitte Hérode !), «Temba, temba harageze Cndd-Fdd » (Quitte la scène, dégringole Cndd-Fdd). Ils ont brandit de petites pancartes réclamant une justice juste et la libération de leurs confrères. La police en profitera pour arrêter un certain Rédempteur, un militant du Msd de Musaga.
Ils n’ont pas manqué de stigmatiser le « deux poids deux mesures » de la police et de la justice. Au passage de camions bourrés de militants du parti Cndd-Fdd en provenance de Gatumba (12 km de la capitale), ils criaient : « Arrêtez-les pour mauvais chargement ! S’ils étaient des militants d’autres partis, vous les auriez déjà pris à la gorge ! »