La récente intervention médiatique du Président de la République du Burundi, Evariste Ndayishimiye, sur la BBC a suscité une vague de perplexité et d’incompréhension parmi de nombreux observateurs et analystes.
La plupart d’entre eux avouent être déconcertés par ses propos, en particulier l’accusation selon laquelle Kigali préparerait une attaque contre le Burundi. Cette déclaration a rapidement été exploitée par les communicants, friands de situations tendues, qui ont multiplié les déclarations alarmistes. La réaction du ministre rwandais des Affaires étrangères qualifiant ces accusations de « malencontreuses », n’a fait qu’ajouter à l’embarras général.
Un malaise persiste parmi les analystes sollicités pour expliquer les raisons de ce ’’message abrupt’’. Le Président burundais affirme avoir des preuves de l’intention du Rwanda d’attaquer son pays. Il précise même que si ces attaques transitent par la République Démocratique du Congo (RDC), Kigali serait à portée de main de Kirundo, une situation certes théoriquement plausible.
Mais c’est la suite de ses propos qui étonne : Ndayishimiye évoque un plan de déstabilisation du Burundi et la perspective d’un embrasement régional qui pourrait se traduire par un bain de sang.
Une telle situation serait catastrophique pour la région, déjà marquée par des conflits dévastateurs. Les Burundais et les Rwandais doivent absolument être épargnés de toute violence de ce genre. Le souvenir des tragédies passées, comme le génocide rwandais, et les tueries perpétrées au Burundi, est encore trop vif dans les mémoires.
Cependant, là où les observateurs semblent réellement perdus, c’est sur le timing de cette déclaration. Ces propos, qui mettent en avant des tensions et des menaces imminentes, interviennent en pleine période de désescalade confirmée par Kigali, mais qui semble être devenue un secret de polichinelle au Burundi.
En effet, alors que l’AFC/M23 a pris le contrôle de Goma et de Bukavu et que des tensions militaires se font sentir aux frontières nord-ouest du Burundi, des initiatives diplomatiques étaient en cours pour apaiser les tensions. Les responsables des services de renseignement des deux pays se sont rencontrés à Kirundo, et des émissaires ont multiplié les navettes pour tenter de calmer la situation.
Il est possible que Gitega ait des informations supplémentaires que le Président Ndayishimiye aurait souhaité partager sans en révéler la nature exacte. Cependant, du côté rwandais, la position semble claire. Selon des sources militaires et de renseignement, les deux pays sont actuellement en discussions et se sont mis d’accord sur la nécessité d’une désescalade, tant militaire que verbale.
Kigali espère des propos plus mesurés de la part de Bujumbura, soulignant l’importance d’un climat de calme et de sérénité, notamment dans les discours officiels de part et d’autre de l’Akanyaru.
Malgré ce contexte de dialogue, il reste un espoir. Gitega a pris soin de rappeler son désir de favoriser le dialogue et d’éviter la guerre, bien qu’il ait aussi averti que le pays ne resterait pas inactif en cas d’attaque.
Cette position, bien qu’équilibrée, reflète les préoccupations profondes de Gitega face à la montée des tensions dans la région, tout en soulignant la volonté de préserver la paix tant que cela est possible.
Toutefois, les observateurs continuent de se demander pourquoi cette déclaration a été faite à ce moment précis, alors que des progrès semblaient être faits pour apaiser ou assainir les relations bilatérales. Les implications de ce discours risquent d’influencer l’avenir des relations entre le Burundi et le Rwanda, avec des conséquences imprévisibles pour la stabilité régionale.
Je n’apprends rien à l’un des meilleurs journalistes de ces temps-ci que ce n’est pas “ le génocide rwandais”, mais le génocide contre les tutsis du Rwanda, parce que ce sont ces derniers dont l’extermination était visée, même si des centaines de milliers d’autres peuvent avoir aussi été tués. Tout comme on parle du génocide des juifs européens pendant la seconde guerre mondiale(6millions), même si des dizaines de millions d’autres ont été également tués pendant cette période(par exemple environ 27 millions de soviétiques).
A part ça, bravo pour un éditorial profond et édifiant.
Cher Abbas,
Merci beaucoup de cet article qui rappelle qu’il faut éviter des discours incendiaires par les temps qui courent.
Seulement, le Président Ndayishimiye reste imprévisible dans ses propos, espérons que ce n’est pas le cas de ses actes car ce serait catastrophique pour le Burundi qui manque de tout et qui, franchement parlant, n’est plus en mesure de gagner une bataille, sans parler de guerre.
Last but not least, le génocide rwandais n’a jamais existé, en témoigne les différentes résolutions des Nations Unies, du Tribunal Pénal International pour le Rwanda entre autres. Il y a eu un génocide contre les Tutsi au Rwanda en 1994.
Un pays gouverné par le CND-FDD n’a pas besoin d’ennemi. Toute la misère Burundaise est le produit des autorités Burundaises, à commencer par son excellence le président qui a détruit toute l’économie.
Genocide rwandais » vous dites. Non monsieur, c’est le genocide contre des Tutsis au Rwanda.
Gardez vos affaires, mais n’essayez pas de semer la confusion. Merci.
Interrogez le passé et le présent de la sous-région, vous aurez vite d’identifier et de situer (en deça ou au delà de l’Akantaru) ceux qui se font du »talk and fight » une réelle expertise.
Je me poses UNE question que visent ces discours alarmistes du Président Ndayishimiye ? S adressent ils à UNE partie de son électorat ? Veut IL satisfaire UNE certaine « communauté internationale » pour ne pas citer Belge qui espere revenir dans le jeu ? Ndayishimiye contrôle t il totalement ses services qui apparemment sont en desescalade avec ceux de l’outre Akanyaru ?? A quoi joue Ndayishimiye ? je penses que nous le sauront dans un très proche avenir… wait and see