Au moment où le monde célébrait la Journée internationale des personnes handicapées ce 2 décembre, l’Union des Personnes handicapées et ses partenaires constatent plusieurs obstacles à l’inclusion.
« Elles restent à la maison et ne participent pas aux réunions de la communauté », a fait savoir Pr Siméon Barumwete, ancien membre de l’UPHB lors d’une table ronde sur l’inclusion des personnes handicapées au Burundi de ce 2décembre.
Pour lui, il est donc facile de les oublier quand de nouveau projets et programmes sont lancés. « Elles ne sont pas invitées à élever leurs voix pendant le processus de conception des projets et programmes. »
Le Pr Barumwete soutient aussi qu’il y a des barrières institutionnelles qui empêchent les personnes en situation de handicap de participer dans des domaines comme la politique, les services religieux, et l’emploi. « Souvent, les besoins des personnes atteintes de déficiences visuelles ou mentales ne sont pas pris en compte ».
Le non-accès à l’information faute de format accessible comme les écritures en braille ou en gros caractère, le langage des signes … les infrastructures inadaptées aux conditions des personnes vivant avec handicapes sont d’autres obstacles évoqués.
Faute de sensibilisation et de statistiques
« Nous vous invitons à soutenir nos initiatives, l’inclusion est loin d’être atteinte », supplie Thaddée Matereza représentant de l’Union des personnes handicapées du Burundi.
Les raisons qui font que le chemin reste encore long, estiment quelques intervenants, c’est notamment le manque de sensibilisation des décideurs et les données statistiques.
Pour Damien Mama, représentant résident du système des Nations unies au Burundi, il y a des gens qui ne sont pas sensibilisés. Quand ils verront les statistiques, fait-il savoir, ils seront transformés dans leurs choix.
« Même chez nous, il y en a qui ne sont pas sensibilisés », reconnaît ce représentant résident du système des Nations unies au Burundi. Selon lui, si tous les décideurs étaient sensibilisés, la situation serait différente.
Léonidas Ndayisenga, directeur général en charge de la Solidarité se réjouit que les parties prenantes aient été touchées. Il tranquillise quant à l’absence des statistiques.
D’après lui, l’Institut des statistiques du Burundi a approché sa direction pour pouvoir mettre des recommandations qui feront partie du prochain recensement général de la population en 2020. « Il nous a envoyé le questionnaire, nous espérons qu’il prendra en compte nos propositions ».
Pour rappel, le recensement général de 2008 montrait que 4,5 % de la population burundaise vivait avec un handicap majeur, ce qui n’est pas négligeable.