Le message de pacification du secrétaire général du ’’Parti de l’Aigle’’ lors de la 3e édition de la journée dédiée aux Imbonerakure vient à point nommé, si pas tard au vu de l’ampleur, souvent minimisée, des escarmouches, assassinats, coups et blessures, accrochages, arrestations, et autres actes de vandalisme de permanences de partis pour qu’elles ne soient pas inaugurées…
Autant de signes d’intolérance, de violences politiques qui n’augurent rien de bon à la veille des élections de 2020. L’aile dure du Cnared va jusqu’à se demander s’il peut y avoir des élections réellement démocratiques en 2020 au vu de la situation qui prévaut déjà, à quelques mois du scrutin.
Le pic de violence sera atteint à Rugari avec cette embuscade tendue aux militants de Rwasa. Bilan : un mort et une dizaine de blessés (lire notre enquête). Nous sommes au lendemain de son message.
L’appel du secrétaire général du Cndd-Fdd a le mérite d’être clair, si bien entendu, il n’y a pas d’autres messages parallèles ou encore de consignes voire des « codes » que seuls les initiés peuvent décrypter. Des mots ne signifiant pas ce qu’ils signifient normalement sont légion par les temps qui courent.
Mais de ce que l’on a entendu, le message d’Evariste Ndayishimiye est sans équivoque : «J’interpelle tous les Imbonerakure, partout où ils se trouvent, de pouvoir rencontrer les jeunes des autres partis. Si vous êtes responsables du parti au niveau communal, il faut échanger avec vos collègues représentant les autres partis. Il ne faut plus rééditer ce qui s’est passé».
Pour le secrétaire général du Cndd-Fdd, l’heure est à les réconforter afin qu’ils se sentent rassurés. «Ils doivent comprendre que vous êtes irréprochables dans la conduite des affaires publiques, que votre victoire ne sera pas le début de leur calvaire. Il faut que le représentant des Imbonerakure s’assoie avec le chef des jeunes affiliés au CNL pour échanger afin de rassurer leurs militants».
Ce ténor du parti au pouvoir lance un appel : «Je demande à l’administration locale de tout faire pour que les comités mixtes de sécurité soient effectivement mixtes et inclusifs afin que tous les partis soient représentés. Que certains ne disent plus qu’ils sont exclus alors que ce sont eux-mêmes qui s’excluent. Qu’il n’y ait plus de perte en vies humaines».
Tout le monde a envie de s’écrier : «Alléluia ! Amen ! Que les fauteurs de troubles de tous bords et autres vandales vous entendent. Que votre volonté soit faite sur la terre de nos ancêtres. Et que Dieu exauce votre prière». Et moi je dis : « Inch’Allah ! »