Le marché de Kamenge est parti en fumée cette nuit. Plusieurs commerçants ne savent plus à quel saint se vouer après la tragédie. Ils sont très choqués. Les pertes sont énormes.
Une matinée cauchemardesque à Kamenge, commune Ntahangwa, au nord de Bujumbura. C’est la désolation. Certains commerçants du marché ravagé ne parviennent pas à retenir leurs larmes. Des pleurs. « Que voulez-vous que je dise ? Le ciel s’est tout simplement effondré sur moi. J’ai tout perdu », raconte une commerçante rencontrée sur place. D’une voix douloureuse, elle indique que toutes ses marchandises et son stand ont été consumés. « Il ne reste rien. Or, j’avais contracté un crédit pour faire du commerce. Comment vais-je rembourser. Oh mon Dieu !», implore-t-elle, tenant ses joues dans ses mains.
D’autres sont abattus. Ils ne trouvent aucun mot pour décrire leur désarroi. Abattu, un homme ne cesse de lever sa tête vers le ciel comme pour implore le Tout-Puissant. Il murmure quelques mots. Toutes ses affaires ont été totalement ravagées. Selon un jeune rencontré sur place, cet homme faisait le commerce des ustensiles de cuisine.
Merci aux forces de l’ordre et de sécurité
C’est la partie orientale du marché qui a été très touchée. « Le feu a commencé vers 2 heures du matin. Nous avons essayé de nous avons essayé de nous introduire dans le marché pour sauver nos biens, mais la police nous a empêchés », raconte une source sur place. C’est par après que ce vendeur a compris que parmi eux, il y avait des bandits. « Si la police nous avait laissés entrer, les pillards auraient profité. Merci à la police et aux militaires. »
Des scènes horribles. Les gens se bousculaient pour se jeter dans les flammes, les forces de l’ordre et de sécurité ont dû tirer en l’air pour les dissuader. Notre source indique la police a bien réagi. « Sinon, en plus des blessés, il y aurait eu des morts. » Les forces de l’ordre ont bloqué les foules à 200 m du marché.
Un autre vendeur apprécie aussi l’intervention rapide de la police. « Sans l’intervention rapide de la police, tout le marché serait incendié », confie-t-il. Il déplore néanmoins que le deuxième camion des pompiers est venu un peu en retard.
Des camions de l’Unicef, des ambulances de la Croix Rouge Burundi et une équipe des secouristes sont venus sur place.
Pour ce vendeur, les commissaires des marchés devaient être tenus responsables : « Les camions n’ont pas pu entrer dans le marché pour éteindre le feu suite à l’installation des stands dans l’espace qui était réservé à leur passage en cas d’incendie.»
Différentes autorités et responsables policiers sont arrivés sur place dont Gélase Ndabirabe, le président de l’Assemblée nationale, et Jimmy Hatungimana, le Maire de la ville de Bujumbura.
Le bilan des dégâts reste encore inconnu.
A suivre.