Lundi, 21 avril 2014, vers 22 h, via les voix des ondes de la RPA, Bujumbura est alerté qu’une fumée se serait déclarée dans les bureaux de la BRB. Celle-ci rassurera qu’il n’y a pas eu d’incendie. Doté d’un nouveau système de sécurité électronique, le gouverneur de la banque reconnaît qu’ils ne peuvent pas tout prévoir.
Jean Ciza, gouverneur de la Banque précise que la sécurité de l’institution est intacte et qu’il n’y a jamais eu d’incendie. C’était juste des fuites de fumée quand on brûlait les vieux billets d’argent. Il explique que la banque a installé plusieurs caméras de surveillance à l’intérieur comme à l’extérieur des locaux qu’elle abrite, des détecteurs de fumée, des alarmes, des extincteurs presque dans toutes les pièces du bâtiment : « Notre institution a mis en place une équipe d’environ 10 personnes qui sont bien formées quant au dispositif de sécurité, » explicite-t-il. « Elle possède un poste de surveillance pour centraliser toutes les informations sur la Banque. »
Il indique aussi qu’en cas d’un vrai incendie, tous les ascenseurs descendent vers le bas et restent bloqués et chaque employé a le droit d’accéder à des endroits seulement indispensables à son travail. Il y a même un portique de sécurité à l’entrée de la banque.
« De simples fuites de fumée qui ont alarmé la population »
La BRB fait savoir qu’elle brûle les vieux billets une à deux fois par semaine. Plusieurs personnes viennent valider, analyser pour produire des procès verbaux qui attestent que les billets ne répondent plus aux normes exigées.
Il y a une équipe du personnel, poursuit le gouverneur, qui trie à la main ceux qui sont défectueux et les troue pour éviter de ne pas être tenté : « Avant d’aller les calciner, les personnes autorisées à le faire doivent porter des habits de la banque sans aucune poche. » Cette étape, ajoute-t-il, se passe souvent le soir quand presque tout le personnel est déjà rentré. « Ce qui s’est passé la nuit du 21 avril, ce ne sont que de simples fuites de fumée et ce n’était pas la première fois qu’un tel phénomène se passait », rassure-t-il.
Une expertise pour plus de sécurité
Le gouverneur note qu’une étude d’expertise a été commanditée sur tout le système chargé d’embraser les vieux billets et sur tout le circuit de la cheminée. Quant aux rumeurs qui circulaient d’un probable incendie, M. Ciza dit qu’il les a entendues la nuit du 21 avril. Il précise également qu’aucune réunion n’a jamais été tenue dans les enceintes de la BRB. Toutefois, le gouverneur indique qu’une autre équipe a été mise en place pour produire un rapport sur les images de la journée de lundi dernier. Un rapport qui aura seulement un usage interne pour voir si réellement des réunions ont été tenues.
Des « rumeurs » sur l’incendie vieilles de deux mois
Selon des sources de la banque centrale du Burundi, il y a deux mois que les rumeurs d’incendie circulent dans les couloirs de cette institution. Sous anonymat, elles affirment qu’il y a eu des prophéties et des internautes qui avertissent les agents de cette banque sur un probable incendie : « Après l’incendie du marché central, c’est le tour de la Banque de la République du Burundi. Dieu a marre des péchés des Burundais en l’occurrence les tueries, le mensonge, la corruption et les injustices. Il va bientôt faire tomber en faillite l’économie burundaise. »
« Qu’est ce qu’on n’a pas entendu ? », s’exclame un agent du personnel de la BRB. « Si l’opposition politique et la communauté internationale refusent le troisième mandat du président Nkurunziza, son parti va mettre le feu à la banque avant de prendre le large ».
Le gouverneur de la BRB aurait tenu une réunion au mois de février pour tranquilliser le personnel et l’empêcher de débattre sur ce sujet en arguant qu’il y a désormais une cellule chargée de la communication. Son personnel aurait proposé les rondes de nuit, une idée qu’il a rejetée. Aucune de ces mesures n’arrive à faire taire ces rumeurs jusqu’à la nuit du 21 avril.