La période de déclaration des impôts fonciers a pris fin ce 30 mars. Certains contribuables se plaignent du retard dans le traitement des dossiers. Ceux qui n’ont pas encore déclaré demandent à la mairie de Bujumbura un délai supplémentaire.
Mardi 30 mars 2021, il est 10 heures et demie. Sous un soleil de plomb, plusieurs dizaines de personnes se rassemblent devant les services de la mairie de Bujumbura.
C’est le dernier jour de la déclaration de l’impôt foncier, tel que fixé par la loi. Des propriétaires de terrains bâtis et non bâtis veulent s’acquitter de leurs impôts. Certains d’entre-deux sont à leur 3ème et 4ème rendez-vous.
Certains attendent de compléter leurs formulaires de déclaration tandis que d’autres viennent de les déposer. Il y a ceux qui veulent récupérer leurs notes d’imposition sur lesquelles est mentionné le montant à payer. Tout le monde est pressé. Chacun veut à tout prix déposer sa déclaration, pour éviter des pénalités à partir du 1er avril.
Des agents de la mairie font face au mécontentement des contribuables venus en surnombre. Certains se disent fatigués. Une vingtaine de personnes est massée devant la fenêtre du service informatique. Elles veulent savoir pourquoi leurs dossiers de déclaration n’avancent pas.
Kadara, 55 ans, ne sait pas où donner de la tête. Ce veuf, originaire de la zone Kamenge, commune de Ntahangwa, se dit désespéré: «J’ai déposé ma déclaration début mars. C’est pour la troisième fois que je me présente ici. Mais, on m’a dit que mon dossier n’est pas encore disponible ». Il redoute des pénalités. Il dénonce cette lenteur des services et demande aux autorités de s’impliquer.
M.N indique être venue à deux reprises en vain. « On me dit encore d’attendre. C’est révoltant. Je risque de payer des pénalités de retard», se lamente cette jeune femme. Elle demande à la mairie de décentraliser le service d’impôt. Pour elle, cette période connaît beaucoup de gens qui viennent déclarer les impôts.
Pour une prolongation du délai
De son côté Jean Kabura se présente pour la première fois depuis le début de cette campagne. Il fait savoir qu’il avait oublié la période de déclaration. Selon lui, c’est un ami qui lui a rappelé que c’est le dernier jour.
Son dossier n’est pas encore reçu. Il s’inquiète de la suite. Lui et la plupart des personnes sur la queue sollicitent la prolongation de la période de déclaration.
Un agent de la mairie sous anonymat a reproché à ces contribuables de venir faire leur déclaration à la dernière minute. Il s’est néanmoins réjoui du bon déroulement des déclarations de l’impôt foncier. « La population a compris l’importance de payer les impôts. Plus d’une dizaine de milliers de contribuables ont été imposés et enregistrés dans le système informatique». Pour lui, pas de pénalités pour ceux dont les dossiers de déclaration sont en cours de traitement.
Contactée pour s’exprimer sur ces inquiétudes et demandes, Candide Kazatsa, chargé de la communication à la mairie de Bujumbura, n’a pas été claire. «Aujourd’hui, c’était le dernier jour selon la loi. Mais nous allons continuer à les accueillir».
Selon la loi, les contribuables doivent déclarer les éléments permettant l’imposition de leur parcelle avant le 31 mars. Pour les dossiers reçus à partir du 1er avril, les notes d’imposition sortent avec une pénalité de 10% de retard de paiement. Ces pénalités peuvent atteindre 50%.